Joseph Oyebog, le rêveur de Souza qui a changé le destin du tennis au Cameroun
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Joseph Oyebog, le rêveur de Souza qui a changé le destin du tennis au Cameroun :: CAMEROON

Le Cameroun perd un grand homme. Ce mercredi 28 mai 2025, Joseph Oyebog s’est éteint à la clinique Muna de Douala, laissant derrière lui un héritage immense et un vide incommensurable dans le cœur de ceux qu’il a inspirés.

Tout a commencé dans un petit village, sur la terre rouge de Souza. Un garçon aux pieds nus, une raquette bricolée en bois, un filet fait de corde. Ce garçon, c’était Joseph Oyebog. Ce moment d’innocence allait tracer le chemin d’un destin exceptionnel.

Né dans une famille modeste, Joseph découvre le tennis presque par accident. Fasciné par des expatriés qui jouent à Douala, il se fait une promesse : un jour, il en fera son monde. Un rêve fou, dans un pays où le tennis reste marginal. Mais Joseph ne connaissait pas la résignation.

Il s’entraîne sans moyens, mais avec une foi inébranlable. À force de travail, il représente le Cameroun à l’international, obtient une bourse pour les États-Unis, où il se perfectionne comme joueur puis entraîneur. Là-bas, il comprend que son rêve dépasse les lignes blanches d’un court : il veut transformer des vies.

De retour à Souza dans les années 2000, il fonde l’Oyebog Tennis Academy (OTA). Avec ses économies et sa détermination, il crée un centre qui forme les jeunes défavorisés. Le tennis y devient un outil d’éducation, une échappatoire, une école de vie.

Des dizaines de jeunes y ont vu leur vie basculer. Certains jouent aujourd’hui à l’étranger. Tous portent en eux la rigueur, la foi, et les valeurs que Joseph leur a transmises : discipline, persévérance, humilité.

L’homme ne fuyait pas les difficultés. Coupures de courant, terrains inondés, lenteurs administratives, rien ne le décourageait. Après un grave accident en 2015, il revient sur les courts avec des béquilles et le sourire. « Tant que je peux lancer une balle, je suis vivant », disait-il.

Joseph Oyebog, c’était une âme de combattant, un regard lumineux, une parole ferme mais toujours bienveillante. Il écoutait les jeunes, rassurait les mères, parlait à tous avec le même respect, du ministre à l’enfant des rues.

Sa mort est une onde de tristesse. Mais son œuvre est vivante. À Souza, les entraînements continuent. Les enfants qu’il a formés sont prêts à porter le flambeau. Car Joseph leur a appris que la vraie victoire, c’est de croire en soi et d’élever les autres.

« Le tennis n’était qu’un prétexte. Ce que je voulais, c’était que ces enfants se regardent un jour dans un miroir et se disent : je suis capable. » : Joseph Oyebog

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