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© Le Jour : Aziz Salatou
- 29 Mar 2016 03:00:41
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CAMEROUN :: Lutte contre Boko Haram : où en est-on ? :: CAMEROON
Ambiance. Le week-end pascal a été riche en péripéties. Aussi bien à Yaoundé que dans l’Extrême-Nord.
Le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense a rendu hier une visite aux militaires blessés lors des combats contre Boko Haram. C'était à Yaoundé. Samedi, les autorités camerounaises ont dévoilé les confidences d'une candidate au suicide. Selon le préfet du Mayo Sava, l'une des deux jeunes femmes arrêtées la veille par les membres du comité de vigilance de Limani et remises à la force multinationale mixte a dit être originaire de la ville de Chibok au Nigeria où en avril 2014 Boko Haram avait enlevé près de 300 jeunes lycéennes.
Les lycéennes de Chibok toujours aux mains de Boko Haram sont le symbole de l'impuissance de l'armée nigériane à réduire l'insurrection islamiste. Vendredi, le chef d'état-major des armées du Cameroun a remis à 24 militaires des médailles de la vaillance à Maroua. René Claude Meka s'est entouré d'un aréopage de généraux lors d'une cérémonie solennelle tenue au siège de la 4ème région interarmées à Maroua. C'était quelques heures après que des réseaux sociaux eurent diffusé un message attribué à Abubakar Shekahu, le leader de Boko Haram. De nombreux observateurs ont vu dans le vidéogramme du djihadiste des signes d’affaiblissement, voire de reddition.
Beaucoup ont spéculé la fin des exactions de la secte. L'armée nigériane prudente avait pourtant conseillé de ne pas se fier aux actes de propagande de ces terroristes.
Caporal Owona
Les militaires nigérians avaient raison. Vendredi matin, l'on a appris la mort de deux soldats du bataillon d'intervention rapide. Le caporal Owona et un soldat de 2ème classe ont été mortellement blessé par un engin explosif improvisé. Leur voiture a sauté alors qu’ils effectuaient une mission entre Kolofata et Ganse dans le département du Mayo Sava. Quatre de leurs camarades de l'opération Émergence4 ont eu plus de chance. Leur voiture a elle aussi sauté sur un piège, mais ils ont eu la vie sauve. Presque au même moment, les intrépides membres du comité de vigilance de Limani ont intercepté deux candidates à l'attentat suicide.
Une succession d'événements et d'attitudes qui ne laissent pas indifférents les militaires camerounais. "La guerre n'est pas finie", tranche l'un d'eux engagé au front. Pour lui, la secte islamiste est certes affaiblie, mais elle reste dangereuse. "Le sens de la lutte était de ramener la vie dans les zones infestées par Boko Haram. Est-ce déjà le cas?", interroge-t-il. A l'évidence, les attaques perfides de la secte avec des engins explosifs improvisés soit portés par des kamikazes ou posés en pièges meurtriers sont le plus grand cauchemar des troupes engagées contre les terroristes.
Les solutions militaires pour stopper cette perfidie sont à terme d'efficacité. Plus de 95% des militaires et civils tués par les terroristes en territoire camerounais l'ont été par les engins explosifs improvisés. Le phénomène ne semble pas devoir s'arrêter de sitôt. "Il suffit de très peu de choses pour fabriquer une bombe. Ils utilisent des engrais, de l'essence ou d'autres matériaux sensibles qu’on trouve facilement sur le commerce". De plus, l'on sait depuis le kidnapping d'ouvriers chinois àWaza en mai 2014 que les terroristes ont ravi plusieurs milliers de détonateurs.
De même qu’ils ont volé beaucoup de ces pièces indispensables à la fabrication de bombes lors de pillages de cimenteries dans l'est du Nigeria. Le groupe dont les moyens militaires ont été neutralisés dispose toujours d'une grande capacité de recrutement. Des milliers de combattants circulent avec leurs armes dans des territoires de l’est nigérian que l'armée ne s'empresse pas de dépolluer. Ils n'ont pas besoin de se rassembler à plusieurs dizaines pour ourdir des attentats sanglants. Par leurs exactions ils parviennent à contraindre les autorités politiques à des mesures de prudence conservatoire. Les marchés des villages frontaliers sont ainsi fermés.
Les restrictions de circulation et d'autres libertés décidées au début de la lutte n'ont pas été levées. Pour les militaires, la fin de la guerre n'est possible que si les villes, villages, champs et routes sont ouverts à la plus grande circulation. Ce n'est pas le cas. Certains d'entre eux proposent des voies de sortie de la guerre.
L'une, disent-ils, est l'application d'un concept élaboré et éprouvé par les puissances occidentales comme les Usa. En Afghanistan et en Irak où ils ont été engagés contre des mouvements djihadistes qui savaient comme Boko Haram se servir de la misère des populations, ils ont conçu le concept Opérations other than war (Ootw).
" C'est une approche par le développement des zones où sévissent des djihadistes. Les Américains mettent sur pied des programmes de lutte contre la pauvreté. Ils parviennent par ces moyens à s'attirer la sympathie des populations et à couper les terroristes de leur terreau de recrutement. Or, les nigérians ne font rien dans ce sens", reprochent des militaires.
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