Ils ont été sanctionnés par un conseil de classe extraordinaire.

Ngaoundéré le 11 mars. Un calme absolu règne au lycée de Burkina. Dans cet établissement de l’arrondissement de Ngaoundéré 1er, il est difficile de voir un élève dans la cour, sauf quelques professeurs qui font de va-et-vient entre le bloc administratif et les salles de classe. Elèves et enseignants ont certainement encore présents à l’esprit les faits qui s’y sont déroulés deux jours avant. Le 9 mars dernier, les membres du conseil de classe ont exclu 11 élèves dont 6 filles et 5 garçons, des classes de 3e, 1ère et Terminale.

Le motif étant la consommation d’alcool et de drogue, puis la publication sur un réseau social des photos obscènes prises en uniforme. En effet, ces photos ont été publiées sur une page Facebook créée au nom de l’établissement par ces élèves. «C’est un signal fort que vient de donner le conseil de classe à l’endroit des élèves du lycée de Burkina et ceux de la région de l’Adamaoua en général, et partant, du Cameroun, suite à la publication des vidéos et photos à travers lesquels d’aucuns ont délibérément choisi de montrer leurs corps aux yeux du monde», a déclaré Youssoufa Dandjouma, proviseur du lycée de Burkina.

Cette décision réjouit les parents d’élèves. «Le conseil a fait de son mieux. Ces élèves sont très dangereux au regard de ce que nous voyons dans les autres établissements de la ville. Ils veulent détruire l’image de notre pays à travers l’outil informatique», affirme un parent.

LES FAITS

D’après les explications du proviseur du lycée de Burkina, c’est le samedi 5 mars qu’un enseignant a attiré son attention sur des photos publiées par ses élèves sur un réseau social. Aussi, les deux hommes décident de voir plus clair. Ils se connectent sur ladite page intitulée : «les élèves du lycée de Burkina à Ngaoundéré». Sur celle-ci, les deux hommes découvrent en effet une dizaine de photos d’élèves en tenue de classe dans une maison privée en train de se bécoter. Le chef de l’établissement ne tarde pas à reconnaître ses élèves. Il informe aussitôt leurs parents et les membres du conseil de classe.

Mercredi 9 mars, les membres dudit conseil ont individuellement auditionné les élèves mis en cause, puis, ensuite, collectivement. Le conseil comprend alors que c’est au mois de décembre que ces élèves ont abandonné les cours aux environs de 10 h et se sont rendus dans un domicile pour faire la fête avec trois soldats revenus de l’Extrême-Nord, deux jours plus tôt. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui ont pris l’initiative d’acheter du whisky et autres boissons alcoolisées et drogues, pour agrémenter la rencontre.

«On voulait juste boire et repartir à l’école avant 15 h parce que mon papa devrait rentrer de son travail. C’est ainsi que sous l’effet de l’alcool, mes camarades ont tout fait. Je suis désolé», a supplié un élève accusé.

«C’est plus de 20 jours après que ces photos ont été publiées sur la page du lycée», poursuit-il. Après l’exclusion de ces élèves, le chef d’établissement entend sensibiliser leurs camarades sur l’utilisation de l’outil informatique et augmenter la surveillance au sein du lycée.