C’est la conséquence d’un mouvement d’humeur des transporteurs, observé ce jeudi 3 mars 2016.

Lieu-dit « agences » à Bafoussam ce jeudi 3 mars 2016. Il est un peu plus de 12 heures. Mais l’ambiance qui règne ici n’est pas celle des jours ordinaires. Pas de va et vient incessants des voitures comme d’habitude, ni des brouhahas qui caractérisent cet espace ; encore moins les flux des passagers souvent observés tous les débuts de weekend. Les chargeurs eux, sont moins agressifs.

Rassemblés au pied d’un arbre, certains devisent paisiblement, à l’abri des violents rayons de soleil. D’autres, debout devant leurs agences respectives, ou assis dans l’un des multiples débits de boissons installés ici, se livrent au même exercice. Tous sont indifférents aux passagers cherchant à se rendre à la capitale économique du Cameroun. Puisqu’ils n’ont pas solution à leur proposer.

« Les bus de Douala ne chargent pas. Pour l’instant, nous chargeons uniquement Yaoundé », lance un chargeur tenu devant un bus stationné. Dans une autre agence, c’est à peu près la même réponse qui est donnée. Bref, un tour dans toutes les agences de transport interurbain faisant la ligne Bafoussam-Douala et implantées dans le chef-lieu de la région de l’Ouest, tout est mort.

D’après certains responsables d’agence, cet arrêt des activités est inhérent aux plaintes sans suite qu’ils ont formulées jadis à l’endroit des autorités administratives de la ville Douala, après la décision disent-ils, unilatérale du préfet du Wouri, de désigner comme lieu d’embarquement et de débarquement des passagers de la région de l’Ouest, la gare routière de Bonabéri.

Toutefois, le courroux des transporteurs interurbains en activité sur cette ligne ne serait pas la mesure préfectorale en elle-même, mais davantage son application qui, renseignent-ils, a un zeste de combine. En effet, alors que toutes les agences du lieu-dit « Bépenda Tonnerre » ont été priées à déménager pour Bonabéri, une seule aurait été autorisée expressément à y rester. Et elle a mis à profit ce privilège en raflant la majeure partie des passagers au détriment des autres.

Les clandos en renfort

Si tout est arrêté dans les principales agences de la ville de Bafoussam, le transport des personnes et des biens continu cependant à être assuré par les voitures clandos et les certaines voitures à usage personnel. Sauf que, les prix proposés par ceux-ci, sont largement au-dessus de ceux pratiqués habituellement. Incapables de s’aligner à ces prix, beaucoup ont préféré ajourner leur voyage dans l’espoir que les choses rentreront dans l’ordre dans les plus brefs délais. Ce mouvement d’humeur des transporteurs interurbains faisant la ligne Bafoussam-Douala et vice versa, devrait s’arrêter ce vendredi 4 mars 2016, pour reprendre plus tard avec une autre intensité si les mesures consensuelles ne sont pas trouvées, nous informe-t-on.