Absence de réseau téléphonique, interférence entre les numéros, les abonnés sont confrontés au quotidien à des problèmes remettant en cause la qualité des services proposés au Cameroun.

C’est un homme paniqué qui a débarqué hier au siège du journal Le Jour. Depuis trois jours, il ne parvient pas à joindre son ami, un journaliste de la maison. Les nombreux appels qu’il a donnés ne sont pas passés et les messages envoyés sont restés sans suite. Une fois au siège du journal, c’est avec soulagement qu’il discute avec son complice. « Gars, j’ai eu une peur bleu », lance-t-il.

« Je ne sais pas ce qui se passe, mais depuis trois jours, je ne peux ni émettre des appels ni en recevoir », lui confie l’homme des médias en montrant le message « « Appels d’urgence uniquement » affiché depuis 72 heures sur son smartphone. A l’évidence, les perturbations enregistrées sur les réseaux de téléphonie mobile sont devenus un phénomène récurrent. Ces désagréments ne sont pas sans conséquences. « Le téléphone portable est l’un des meilleurs outils de travail du journaliste. Lorsque les sources ne parviennent pas à me joindre au plus vite, je perds en temps, en information, bref en efficacité », s’énerve un autre journaliste.

Raoul Mendo a aussi fait l’expérience de l’indisponibilité du réseau. Toute la soirée de lundi 22 février, impossible pour lui d’appeler et même de se connecter au wifi sur son smartphone. « Des jours je compose un numéro un message s’affiche et indique que l’appel est terminé alors qu’il vient juste d’être lancé. C’est à ne rien comprendre », explique l’hôtelier qui préfère prendre la situation avec calme.

Contrairement à lui, Natacha Assoan coiffeuse à Santa-Barbara, en veut aux opérateurs de téléphonie mobile. «Vendredi, j’ai failli rater une belle offre à cause de ses désagréments. J’avais rendez-vous avec une cliente pour une séance de manucure. J’ai lancé l’appel une voix m’informe que ma correspondante n’est pas disponible.

Pendant toute la journée de ce vendredi 19 février je n’ai pas pu communiquer avec ce numéro de téléphone. Heureusement je suis abonnée chez plusieurs opérateurs », explique la jeune femme qui ne croule pas sur les offres et ne peut se permettre d’en rater une. Elle constate pour le déplorer que l’offre en service de téléphonie mobile est abondante mais la qualité du service ne suit pas toujours.

Dépenser plus pour mieux communiquer

« C’est devenu un phénomène banal. Vous appelez un correspondant son numéro ne passe pas pendant des heures. Parfois le contact passe mais vous ne réussissez pas à entendre votre interlocuteur et vice-versa. Le comble ce sont les interférences entre les numéros. Une autre personne répond à la place de votre correspondant. C’est un problème de qualité de réseau. », Lance courroucé Philippe N. un consommateur.

Les centaines de jeunes hommes et femmes qui ont trouvé à la revente du crédit téléphonique, une petite source de revenus, pâtissent de cette situation. « Déjà qu’avec toutes promotions et bonus qu’ils offrent aux clients le Call-box n’est plus rentable. Lorsqu’il y a perturbations sur le réseau et on ne peut pas travailler », révèle Jean revendeur de crédit à Nlongkak. Il a déjà vu ses maigres bénéfices engloutis par des clients à cause d’un mauvais réseau. « J’avais fait un transfert de mille francs mais le client n’a pas reçu le message de confirmation. J’ai dû rembourser cet argent.

Depuis je vérifie si le réseau passe avant toute transaction. Je demande aussi au client de me faire un sms avant. Comme ça tout le monde est fixé sur l’origine du problème », dit-il. Pour les autres, il s’agit de : « de dépenser plus pour mieux communiquer », lance, pince sans rire consommateur. « Pour bien communiquer aujourd’hui, il faut s’abonné au mois chez trois opérateurs, avoir deux téléphones portables. C’est trop de dépenses. Nous prions le ministre des Postes et télécommunications d’exiger la qualité des services à ces exploitants téléphoniques qui ne recherchent que leurs intérêts », souhaite Philipe N.