Un homme a été tué, un autre blessé et des commerçants pillés par des hommes armés à Mokolo.

La nuit de vendredi à samedi, 12 février 2016 a été houleuse à Mokolo. Selon des sources concordantes, Moussa, membre du comité de vigilance du quartier Ardo Bouba a été tué par balles. Il aurait été blessé alors qu’il intervenait suite à des cris de détresse provenant du domicile de son voisin.

C'était aux alentours de deux heures du matin. Des hommes lourdement armés s'étaient attaqués à un vendeur d'essence de contrebande. C'est après que les bandits eurent dépossédé Aziz d'une « importante somme d'argent », que les femmes de samaison ont crié aux secours.

Moussa qui habitait juste en face a sauté sur ses pieds. Armé d'une machette et d'une puissante lampe torche, le membre du comité de vigilance du quartier s'est rué hors de chez lui. Il est alors tombé nez à nez avec des hommes. Il a braqué sa torche sur eux. C'étaient les bandits qui sortaient de la maison de son voisin. Ces derniers ont tout de suite déchargé leur fusil d'assaut sur Moussa. Ils se sont enfuis le laissant pour mort.

Seulement, le membre du comité de vigilance était un peu plus coriace qu’ils ne le pensaient. Il ne serait mort qu’après avoir confié à d'autres voisins qu’il avait reconnu un de ses agresseurs. Un gendarme. Un notable de la chefferie de Mafa qui s'appelle Moussa lui aussi était de ceux là. L'adjoint du lamido était venu avec son puissant 4X4. Il s'est lancé à la poursuite du fugitif. Il n'a pas pu le rattraper mais, affirme que des membres du comité de vigilance du quartierMbikemlui ont dit avoir vu un gendarme passé devant eux à moto.

L'homme en tenue avait un fusil en bandoulière et roulait à toute vitesse. Ils lui auraient docilement ouvert la barrière pour le laisser passer. Pour s'enquérir des faits, le préfet Raymond Roksbo et son état major ont fait une descente sur le terrain samedi et ont interrogé différents témoins. Ils ont alors appris que la même nuit, la bande des braqueurs s'est d'abord arrêtée chez Rada, un négociant de céréales.

Ils ont dévalisé le commerçant sans rencontrer de difficulté. C'était au quartier Mofole. Ils auraient achevé leur campagne crapuleuse au quartierWouro Kessel à l'autre bout de la ville. Les braqueurs y ont attaqué pour la deuxième fois en moins de six mois Patrice Kemtsai, un commerçant.

Ils lui ont pris de l'argent. Ils ont tiré dans les jambes deMarava Guizai, un membre du comité de vigilance accouru aux cris de détresse. La ville de Mokolo et ses environs ne sont pas à leur première expérience de braquages en série. Les événements ont commencé après la restriction de circulation au delà de 22h décrétée par le gouverneur de la région de l'Extrême- Nord.

Une mesure que les populations de Mokolo ont ouvertement réprouvée. Elles se sont soulevées deux fois surtout depuis que quatre militaires et des complices locaux ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir participé à des braquages.

« C'est certainement leurs complices qui veulent se venger », pense Daniel Mokom, un natif de Mokolo. Une trentaine de braquages a été perpétré dans cet arrondissement en dehors des pillages réguliers qu’y commet Boko haram.