

-
© Le Messager : Edouard KINGUE
- 27 Jan 2016 05:00:00
- |
- 7349
- |
CAMEROUN :: Affaire Harissou : une batterie d'avocats pour la défense des accusés :: CAMEROON
Que cache l’affaire Harissou ? L’impression qui se dégage du premier jour d’un procès commencé vendredi dernier est que nous assistons à un bal masqué entre l’accusation et les mis en cause qui sont, faut-il le rappeler, Me Harissou, Aboubakar Sidiki, mais aussi trois confrères : Ebole Bola, Baba Wame et Rodrigue Tongue.
Pour leur défense, les accusés se sont offerts les services de plusieurs avocats dont ceux de Me Harissou, notamment Me Jacques Mbuny qui aura à ses côtés Me François Cantier de Paris et Me Assane Ndiaye du Sénégal. Pour les journalistes, Mes Assira, Manyim et Fojou assurent la défense et Me Song pour M. Aboubakar Sidiki. L'audience du Tribunal militaire qui a duré 30 minutes était présidée par dame Akoa Yvonne juge civil, vice-président au Tribunal militaire. Elle remplaçait le président du Tribunal, le colonel Mvondo Akoutou, absent. Elle était assistée de deux assesseurs militaires, un colonel et un capitaine.
Après identification des parties par la présidente, la défense a sollicité qu'une copie intégrale du dossier soit mise à sa disposition avant la prochaine audience fixée au 19 février 2016. Par ailleurs, le Tribunal a souhaité avoir la liste des témoins de toutes les parties avant la prochaine audience, tout en promettant qu'à cette audience sera présente ce qui tient lieu de scellés. Il faut relever une forte présence de journalistes et de la communauté du nord dans la salle d'audience, où il fallait montrer patte blanche avant d'y accéder.
Les journalistes répondent depuis ce 22 janvier des faits de non-dénonciation d’actes de terrorisme. Le procès des trois hommes s’est ouvert dans la capitale camerounaise sur fond de pression des Ong de défense de la liberté d’expression. Au moins deux d’entre elles ont clairement demandé aux autorités camerounaises d’abandonner les charges attribuées à Rodrigue Tongue, Félix-Cyriaque Ebole Bola et l’enseignant de journalisme Baba Wame. Il s’agit d’Amnesty International et Reporters Sans Frontières. Les deux organisations demandent que l’ensemble des charges soient abandonnées “immédiatement et sans condition”. Amnesty a conçu et mis en ligne une affiche pour rappeler que les accusations auxquelles font face les trois journalistes se justifient par leur volonté de protéger leurs sources d’information.
L’acte d’accusation qui a conduit le procureur militaire à renvoyer les journalistes devant le tribunal indique qu’ils n’ont pas averti les autorités civiles et militaires des informations qui étaient à leur disposition, des informations susceptibles de nuire à la sûreté de l’Etat. Des faits que les prévenus rejettent puisqu’ils assurent avoir tenté d’obtenir des éclaircissements des services de police, sans succès. L’affaire qui met les journalistes aux prises avec les instances judiciaires de l’armée est relative à une rébellion supposée que certains responsables politiques ont voulu monter dans l’Est du pays, à la frontière avec la République centrafricaine. Les journalistes disent n’avoir aucun lien avec cette affaire qui est elle-même toujours pendante devant le tribunal militaire de Yaoundé.
Au moins deux personnalités sont entendues depuis 2013 dans le cadre de ce dossier ; il s’agit d’un responsable politique, Aboubabar Sidiki et d’Abdoulaye Harissou, le notaire de l’ancien Minatd Marafa Hamidou Yaya qui purge actuellement une peine de 25 ans de prison pour « complicité intellectuelle » avec l’ancien administrateur directeur général de la défunte Camair empêtré dans une brumeuse affaire de détournement de fonds destinés à l’achat d’un aéronef pour les déplacements du président de la République.
Ces deux-là sont accusés d’avoir aidé la commission d’entreprises criminelles au Cameroun ; notamment dans les localités de la région de l’Est, frontalières à la République Centrafricaine. Il s’agit notamment de l’attaque perpétrée à Gbiti dans la nuit du 16 novembre 2013, avec un bilan de 7 morts. Puis dans la journée du 5 décembre, le camp du Bataillon d’intervention rapide (Bir) à Oundjiki, a été pris d’assaut. Signalons que les journalistes comparaissent libres.
Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE
Les + récents
Célestin Njamen officialise sa candidature à la présidentielle 2025 sous la bannière de l’APAR
Romuald NOUBISSIE : un dynamisme au service de la langue française et de l’idéal rotarien
Ukrainian Involvement and Terrorist Infighting: Expert Analyzes Threats to Sahel Nations
Affaire SHALOM Kidnappée sodomisée et assassinée le 29 Février 2024 à Bangangte.
12 Centres modernes pour l’inclusion numérique au Cameroun
POLITIQUE :: les + lus

.jpg)
Le président Paul Biya au plus mal
- 09 February 2018
- /
- 111119

Cameroun, Présidentielle 2018:Cet homme veut chasser Paul Biya
- 14 April 2016
- /
- 101812


Cameroun:Paul Biya brise les réseaux de Séraphin Fouda et Motaze
- 16 November 2015
- /
- 81245
LE DéBAT




Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 199881

Vidéo de la semaine
évènement
