Cette distinction va en droite ligne des objectifs du collectif des journalistes d’investigation (CJI) qui encourage sur les plans politiques, économiques et sociaux, toutes les actions ayant influencés de manière significative les quotidien des Camerounais. Dans le cas précis, le H2B2 system, une invention de Jean Paul Kamga Nenkam a changé la manutention au port de Douala.

Nenkam est parti de l’observation empirique du système de chargement et de déchargements des marchandises par palettes pour concevoir un système plus innovant, articulée autour de la mise en commun du palonnier et des autres matériels de la manutention, leur mise en cohérence ; ce qui changé la cadence de chargements et de déchargements des marchandises au port de Douala. Pour Tah Sylvain, président du CJI « cette innovation dont l’utilisation au port permet de gagner en temps, énergie et argent méritait d’être reconnu à sa juste valeur »

Les avantages liés à l’utilisation du système H2B2

Le H2B2 System permet de réaliser des cadences élevées même quand il y a pénurie de main-d’œuvre. Un exercice prouve qu’avec le système de palette, pour décharger un navire de 15 000 tonnes de marchandises, il faut 12 à 15 jours. Pourtant, avec le H2B2 system, la même quantité est manutentionnée en 6 jours seulement. Tant pour la manutention à bord du navire que pour le transfert des marchandises entre le navire et le magasin-cale (manutention terre), le H2B2 permet l’exécution d’une rapidité à nulle autre pareille, autant les avaries sont fortement limitées, et pour couronner tout cela, tout le transfert peut se faire à l’abri des intempéries.

Une véritable révolution à en croire les autorités portuaires qui au cours d’une réunion suggéraient que le mécanisme soit utilisé sur toute la place portuaire de Douala.

H2B2 au centre des convoitises.

Cependant et à l’évidence, il n y a rien à redire quant à la scientificité de l’invention de Nenkam. Bien plus, la démarche n’ayant conduit à sa reconnaissance internationale ne souffre pas de contestation. A savoir, sa mise en œuvre le 17 octobre 2004, la reconnaissance par l’Organisation Africaine de la Propriété

Intellectuelle (OAPI) comme modèle d’utilité publique en 2006 et finalement, l’obtention du brevet d’invention délivré par l’oapi en 2008. Et pourtant, pour revolutionnaire qu’elle soit, l’innovation de Nenkam suscite de nombreuses convoitises. C’est le cas du groupe Bolloré qui avait introduit une assignation en annulation du brevet en justice avant de se rétracter. Une autre affaire de contestation de propriété oppose Jean Paul Nenkam au Groupe 2M. Elle est encore pendante dans les juridictions. Face à toutes ces manœuvres, Kamga Nenkam crie son depit « on utilise mon invention sans mon autorisation ». Il a déposé une plainte pour contrefaction.