Foly Dirane rajeunit. Son émission reste vieillotte. Tout au moins dans ses décors. L'éclairage est d'un autre âge. Blafard, parfois d'une tristesse en rupture avec l'histoire jubilatoire de cette émission.

Dans une caverne en ébullition, les joyeux drilles qui pastichent les stars, parfois singent les vedettes, mais très souvent révèlent dans un mimétisme sympathique, les ressorts précoces du talent artistique.

Les fards sombres du studio éteignent le scintillement de ces étoiles en herbe. Dans les jours heureux, la gracieuse beauté juvénile de Jacky Biho suffisait à couver ces lacunes. La lueur des courbes de Tshala Muana, peu importait le flacon, suscitait une ivresse fervente. Le moon walk saccadé de Chris Bad, servait d'ersatz du King Jackson.
Alors, ces lumières, telles des bougies assemblées ou une lampe tempête améliorée ? Ce n'est certainement pas à cause du débit de la Sanaga. Sûrement, en raison d'un service minimum auquel, à défaut de refonder le service public, la Crtv nous habitue depuis tant d'années.

Le concept, cocktail de divertissement et d'apprentissage culturel, sur fond de pastiche de stars et vedettes, reste d'une redoutable efficacité. Et le talent oratoire du routier increvable du petit écran reste un atout pour l'émission.

Avec ses pépites mais aussi ses ronronnements. Ces formules éculées qui n'ont d'égal que l'obscur éclairage et ces visages tristounets, paradoxe d'un moment de divertissement.
Foly Dirane s'est distingué dans le fil des trente ans de la télévision camerounaise par un talent de percussion, d'expression et d'innovation. Il est temps qu'il se rénove !