Le ministre a organisé à Monatélé une collecte de fonds et de vivres pour soutenir les soldats au front contre Boko Haram.

Henri Eyebe Ayissi avait certainement à coeur de rectifier le tir. Le 1er février dernier, le ministre délégué à la Présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’Etat a organisé une rencontre à Monatélé. Laquelle a abouti à la publication de « l’appel citoyen de Monatélé pour un effort de guerre patriotique et volontaire au profit de nos forces nationales de défense et de sécurité engagées dans la guerre contre la secte Boko Haram ». Rien à voir avec l’appel des élites de la Lékié de septembre 2014 qui avait suscité une vive polémique parce que jugé stigmatisant visà- vis des Camerounais du Septentrion, assimilés à l’époque aux complices de Boko Haram.

Cette fois, le ministre Eyébé Ayissi a ratissé large d’abord dans les rangs de l’élite de la Lékié et du parti au pouvoir ; on a ainsi vu les ministres Essimi Menye et Benoît Ndong Soumhet ou le député Cécile Epondo Fouda. Ensuite, parmi les cadres de certains partis politiques de l’opposition ; d’où la présence des invités comme Pierre Flambeau Ngayap de l’Undp et Pierre Sende de l’Upc. Comme pour réparer le tort qu’il avait causé aux populations originaires des régions du nord, le sénateur Jean Baptiste Baskouda a été invité, tout comme de nombreux imams.

Dans le discours, quelque chose a aussi changé dans le ton utilisé par Henri Eyébé Ayissi, le principal organisateur de la manifestation de Monatélé. Il a précisé avec force que Boko Haram est une secte « étrangère » avant d’inviter les uns et les autres à une mobilisation sans distinction d’origine. « Au-delà des différentes chapelles politiques qui existent dans notre pays autant que tous les autres clivages reconnus, va-t-il déclarer, notamment géographiques ou socio-humains, somme toute naturels et compréhensibles, confirmons, par notre geste commun et solidaire, dis-je, notre engagement patriotique derrière nos forces nationales de défense et de sécurité, qui sont le symbole de notre unité et de notre communauté de destin. »

Séance tenante, la somme de 9 millions FCfa sera collectée, dont 2 millions offerts par Henri Eyébé Ayissi, 500 mille promis par Benoit Ndong Soumhet, etc. Le ministre de l’Agriculture, Essimi Menye, quant à lui, a promis 10 tonnes de maïs pour l’alimentation des soldats au front.

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