RÉGIFERCAM - ONPC : Batailles autour de la gestion des actifs résiduels
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Le Sg/Pr instruit l’arrêt des activités du Cabinet Atou qui n’entend pas lâcher prise.

La gestion des actifs résiduels des ex-Régie nationale des chemins de fer du Cameroun (RÉGIFERCAM) et Office national des ports du Cameroun (ONPC) fait grand bruit sur les réseaux sociaux et dans les médias classiques. L’affaire implique à la fois le cabinet Atou qui se revendique être le liquidateur ; le secrétaire général de la présidence de la République qui transmet les instructions du chef de l’État ; le directeur général du Port autonome de Douala.

Pour devoir de mémoire, les origines de cette affaire remontent au 19 mars 1999. Ce jour-là, un décret du président de la République dissout la RÉGIFERCAM, une société d’État créée le 17 juillet 1947. L’acte de Paul Biya n’est pas sans conséquence. En effet, il pose le problème de la répartition des biens et de la liquidation des actifs de la RÉGIFERCAM.

La Cameroon railways (CAMRAIL), créée le 1er avril 1999, hérite de la gestion du réseau ferroviaire. Les autres biens (maisons ; titres fonciers, entre autres), conformément à la législation en vigueur, font l’objet d’un inventaire, puis d’une liquidation. Cette dernière, apprend-on, est clôturée en 2006. Le cabinet Atou est recruté pour mener cette opération.

Pour ce qui est de l’ex-ONPC, le scénario fut presque similaire. Après la dissolution de cette société d’État le 24 janvier 2019 par le président de la République, ses biens ont été transférés au Port autonome de Douala en propriété ou en jouissance. La liquidation est également confiée au cabinet Atou. Seulement, ce dernier, depuis 2006 jusqu’à date, n’a pas pu mener à terme sa mission.

Sg/Pr

Depuis la fin du premier semestre de l’année en cours, des correspondances du ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr), signées sur « hautes instructions du chef de l’Etat », demandent à certains membres du gouvernement, notamment le ministre des Finances et celui des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, entre autres, de mettre fin aux activités du cabinet Atou concernant la sauvegarde et la gestion des actifs résiduels des ex-RNCF et ONPC, entre autres. Selon l’une de ces correspondances signées le 22juillet dernier, Ferdinand Ngoh Ngoh demande au MINFI de lui faire le point, sous huitaine, des mesures prises ou envisagées pour mettre en œuvre les instructions du président de la République.

Pour sa part, l’administrateur général du Cabinet conseil Atou, qui, selon des indiscrétions, serait proche du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso, déclare être en possession d’une correspondance signée sur « hautes instructions du chef de l’État. Laquelle, révèle-t-il d’ailleurs, lui autorise à poursuivre ses activités. Par ailleurs, Lazare Atou, dans l’une de ses sorties, accuse le directeur général du PAD, Cyrus Ngo’o, de vouloir maquiller un détournement de deniers publics d’un montant de plus de 53 milliards Fcfa dans la conception et l’exécution du marché spécial n° 2018/ 0001/Sg/Pr du 13 avril relatif au projet de sécurisation du périmètre et le contrôle des accès du Port de Douala/Bonabéri. Une accusation que dément le PAD.

CONSUPE

Le 1er septembre dernier, un nouvel acteur est entré en scène. Il s’agit du ministère délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’État (CONSUPE). En effet, une correspondance de Rose Fomundam Mbah Acha, ayant fuité sur les réseaux sociaux, informe le ministre des Transports (MINT) qu’une mission spéciale de contrôle et de vérification des services du CONSUPE va auditionner, certainement dans les tout prochains jours, la gestion par le Cabinet Atou, des actifs résiduels des ex-RÉGIFERCAM et ONPC. Par conséquent, le CONSUPE sollicite-t-il, la collaboration du MINT pour le bon déroulement de cette mission qui, selon elle, s’exécute sur « les très hautes instructions du président de la République ».

Pour précision, cette mission, révèle la correspondance du CONSUPE, sera dirigée par les inspecteurs d’État Aboubakary Modibbo Amadou et Alfred Wambang Nyamalum. Au demeurant, la gestion des actifs résiduels des ex-RÉGIFERCAM et de ONPC fait couler beaucoup d’encre et de salive. D’aucuns l’assimilent à une bataille de succession à la tête de l’État. Toutefois, Paul Biya n’a pas encore dit son dernier mot.

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