Carnet de route : A Bobo, on va à moto
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BURKINA FASO :: Carnet de route : A Bobo, on va à moto

Bâtie sur un terrain plat, l’on dirait un tableau de jeu de dames, cette ville de la région des Hauts-bassins du Burkina-Faso permet aux habitants de se déplacer surtout avec ces engins à deux roues.

Les Bobolais vont difficilement à pied. Même à de petites distances, ils empruntent ces motos généralement de marque japonaise. Pour se rendre à l’école ou pour faire leurs courses, élèves du primaire, lycéens, étudiants, ménagères, commerçants, fonctionnaires entre autres, s’en servent comme une partie d’eux. Ici à Bobo, c’est jamais sans sa moto.

Bobo-Diuolasso, le 24 janvier dernier. Un vent sec passe sous une canicule quand il est environ 13 heures. Le sifflotement des motos joue une musique aux sons dissonants. Chacun y va de sa vitesse et selon son programme ou sa distance. Alors que je viens de terminer un travail avec des plasticiens présents à la 16e édition de la Rencontre internationale de l’art contemporain-Gnanamaya, je dois aller faire une course à environ 10 kilomètres à l’autre bout de la ville. Le fondateur de la Rencontre, Issouf Diero se résout de me confier à une jeune-femme, membre du staff, qui m’accompagnera : c’est encore et toujours la dynamique Adah qui maitrise la ville dans ses coins et recoins.

Je n’en reviens pas. Adah est plus petite que moi, bref nous n’avons pas la même corpulence. Mais c’est cette jeune-femme communément appelée « dame de fer », que je dois faire le trajet. Pendant que j’hésite à me coller derrière elle, et m’agripper sur sa moto qui fait à peine 70 centimètres de hauteur et un peu plus de 1,50 mètre de long, elle hurle tout en gardant le sourire et le sens de l’humour qui la caractérise : « viens on va toi ; tu risques être en retard mon cher Camerounais ».

Adah a juste quelques minutes pour parcourir les 10 kilomètres. Le périple commence quand elle démarre son engin à l’aide d’un bouton. Elle se rappelle que sa moto a plus de cinq ans d’âge et qu’elle l’avait achetée à plus de 500 mille Fcfa. Adah en prend soin telle la prunelle de ses yeux et l’entretient comme elle le fait avec son corps. Après près d’un kilomètre de route, nous devons nous arrêter dans la première station à essence pour consommer un peu de carburant.

Adah et moi reprenons le chemin. Sur sa moto qu’elle manie avec dextérité, nous arpentons des artères de la ville de Bobo-Dioulasso ; entre routes bitumées et celles couvertes de poussière. Une seule chose frappe à l’œil : la propreté. Difficile de trouver des papiers ou d’autres ordures ménagères, mais l’on peut apercevoir des feuilles mortes qui tombent des arbres fruitiers et de décoration. L’on est en pleine saison sèche.

Adah fait surtout attention aux feux de signalisation ; s’arrête net quand le feu vire au rouge et traverse quand il passe au vert. A Bobo, là où il n’y a pas de feu, des agents de la police brandissent la petite plaque où il est écrit « stop » et font des signes de la main quand il faut traverser sans crainte. La capitaine du bord doit aussi faire attention à quelques taxis de ville peints de couleur verte et des véhicules personnels qui ne sont pas si nombreux dans les rues de Bobo.

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