Le commerce de la santé
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La civilisation occidentale a littéralement transformé la vie des africains, en leur inculquant de nouveaux modes de vie et de nouvelles habitudes alimentaires. Une chose qui a souvent échappé à l’homme noir, c’est que cette civilisation était et est encore intimement liée au commerce, c’est-à-dire à la recherche du gain. C’est dire que les prophètes de la civilisation n’étaient pas des bons samaritains qui se promenaient sur les côtes africaines pour faire de la charité, ils étaient à la recherche de nouveaux espaces à conquérir et surtout une nouvelle clientèle. Si l’africain a commencé à changer son mode de locomotion naturel pour adopter le vélo, c’était en achetant ce vélo à celui qui apportait la civilisation.

S’il a laissé ses armes naturelles de chasse qui étaient les flèches pour adopter les armes à feu, c’était en les achetant à quelqu’un qui les vendait, et donc se faisaient de l’argent. Aujourd’hui encore, tous les éléments de la modernité nous sont apportés de l’extérieur, nous devons les acheter et par conséquent quelque part en occident quelqu’un gagne de l’argent. La question est celle de savoir si cette civilisation, cette modernité est toujours bénéfique à l’Afrique ? Si aujourd’hui on se déplace plus rapidement à l’aide des voitures et autres moyens de locomotion, qu’est-ce qu’on perd en retour ? Si aujourd’hui dans les ménages il y a d’autres moyens de conservation des aliments par exemple, comme les congélateurs et autres frigo, au détriment des moyens traditionnels qui ne sont même pas connus, quelle en est la contrepartie ?

Etre en santé, pas bon pour l’économie

C’est l’occasion de partager ce texte publié sur la page facebook de Nana Payong, qui dit l’avoir pris chez un ami ancien directeur général d’une importante brasserie au Cameroun : « Le Président Directeur Général d’Euro Exim Bank Ltd. a fait réfléchir les économistes lorsqu’il a déclaré: “Un cycliste est un désastre pour l’économie du pays. Il n’achète pas de voiture et ne prend pas de prêt automobile, il n’achète pas d’assurance automobile, il n’achète pas de carburant, n’envoie pas sa voiture au garage pour l’entretien et les réparations, il n’utilise pas de parking payant, il ne cause pas d’accidents majeurs, ne nécessite pas d’autoroutes à plusieurs voies, ne devient pas obèse. Des gens en bonne santé ne sont pas forcément nécessaires à l’économie : Ils n’achètent pas de médicaments. Ils ne vont pas dans les hôpitaux et chez les médecins. Ils n’ajoutent rien au produit intérieur brut du pays. Au contraire, chaque nouveau point de vente de fast-food crée au moins 30 emplois : 10 cardiologues, 10 dentistes, 10 experts en perte de poids, en dehors des personnes travaillant dans le point de vente de fast-food. Choisissez judicieusement: un cycliste ou un fast-food ? Ça vaut le coup d’y penser. La marche, c’est encore pire, ils n’achètent même pas de vélo ! Horrible et désastreux, c’est la mort lente de l’économie de notre planète. »

Le commerce de la santé

C’est clair pour tous, pour que l’économie soit prospère, il faut que les hommes soient malades. Les occidentaux l’ont compris, et toutes les politiques économiques reposent là-dessus, réduire l’espérance de vie de l’homme, et davantage de l’homme noir qui continue de tout accepter sans se poser des questions. Dans les villages et campagnes africaines, les hommes et femmes de plus de 60 ans continuent de faire de longues distances à pied pour aller dans des champs où ils passent la journée à travailler et ne rentrent qu’au soir. Leur santé est plus solide.

En ville, un adolescent ne peut marcher sur deux kilomètres pour aller au marché ou à l’école, il ne bouge pas tant qu’il n’y a pas d’argent de taxi ou si le chauffeur de papa ne l’y accompagne. Les parents qui vont au travail doivent avoir un moyen de locomotion, et surtout il n’est pas question de travailler toute la journée comme leurs égaux d’âge en campagne, il faut prendre sa pause à midi et surtout aller manger dans un « bon restaurant ». On vit dans la modernité, on est à la mode, mais on ignore simplement que l’autre côté de cette mode, c’est qu’on massacre complètement sa santé, exactement ce que veulent les puissances économiques qui tiennent le monde.

Ces puissances économiques qui prospèrent sur la santé de l’humain, pour mieux habiller leur techniques, font semblant quelque fois de se soucier de cette santé justement, avec des publicités dont elles savent que l’impact est négligeable. Sur des paquets de cigarettes elles inscrivent, dessins à l’appui, que le tabac nuit dangereusement à la santé. Pareil pour l’alcool, qu’elles demandent de consommer avec modération. Mais les industries brassicoles et du tabac prospèrent partout dans le monde. L’activité la plus courante au Cameroun est celle de la vente de la bière. En ville comme en campagne.

L’eau et l’électricité peuvent manquer dans un coin du pays, mais pas la bière, ou l’alcool. Pourquoi donc faire de la publicité sur l’impact désastreux de l’alcool et du tabac sur la santé humaine et laisser les industries continuer à les produire, le plus simple n’aurait-il pas été de les fermer simplement pour préserver la santé des humains ? Mais personne ne peut oser cela, parce que ça fait tourner l’économie, ça contribuent à alimenter les empires financiers et consolider la suprématie de la puissance économique contrôlée par une poignée de personnes et qui définitivement ont intérêt à ce que l’homme soit malade.

Aujourd’hui, dans les hôpitaux, le malade n’est plus appelé patient, mais client, cela n’est pas anodin. Même le médecin n’y échappe pas, car un jour ou l’autre ils dévient aussi client, et entre temps, pour faire bonne figure il conseille aux malades la marche, sans lui-même y croire puisqu’il est rare qu’on le voit pratiquer cette marche, pressé qu’il est d’aller s’occuper des clients. Et pour mieux convaincre l’humain de ne pas lésiner sur les moyens une fois que tous les éléments de la modernité ou de la civilisation ont bien entamé sa santé, ces puissances, qui ont toujours une idéologie ont fait adopter le dicton selon lequel « la santé n’a pas de prix ».

Si besoin est, vendez tous vos biens pour mettre sur votre santé. Ce qui est sûr c’est que cela profite à quelqu’un quelque part. Il est important que chacun sache que quelque part il y a des personnes qui n’ont pas intérêt à ce qu’il soit en santé, parce que ce n’est pas bon pour l’économie. Le savoir pourrait peut-être modifier les habitudes de vie.

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