Covid-19 : Polémique sur les prix des masques Cicam
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CAMEROUN :: Covid-19 : Polémique sur les prix des masques Cicam :: CAMEROON

Le coût des masques médicaux mis sur le marché par la Cotonnière industrielle du Cameroun est jugé trop élevé par les consommateurs, déjà habitués aux masques artisanaux qui existent sur le marché depuis deux mois.

Pratiquement un mois après l’annonce du gouvernement, La Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) a finalement annoncé la mise sur le marché des masques chirurgicaux devant servir à se protéger contre la contamination au coronavirus. C’est en effet en début avril 2020 que le gouvernement, à travers le ministère en charge de l’Industrie, Minimidt, avait instruit l’entreprise industrielle à capitaux publics de confectionner quelque 15 millions de masques par mois à mettre sur le marché.

En début de semaine dernier, le direction commerciale et marketing de l’entreprises a donc annoncé la mise sur le marché ces kits normalisés à partir du 7 mai. Au prix de 1 300 FCFA l’unité. Et c’est justement le coût de ces masques qui créent la polémique au sein de l’opinion publique camerounaise. Depuis l’annonce de cette nouvelle, chacun y va de son commentaire. Certains estiment que l’entreprise est visiblement en retard par rapport au challenge à lui confié par le ministre des Mines de l’Industrie et du développement technologique. D’autres par contre surfent sur le pouvoir d’achat des camerounais qu’ils trouvent faible pour s’offrir un masque à 1 300 FCFA pièce.

« Excusezmoi, mais à ce prix c’est un scandale. Pour un retraité, je préfère acheter le masque de 250 FCFA. En plus, on en trouve désormais partout, pourquoi surenchérir un produit qu’on devrait distribuer gratuitement. C’est pour l’intérêt de tous », lâche Antoine Eloundou. L’entreprise est vouée aux gémonies. Le gouvernement camerounais aussi. Certains estiment que l’Etat aurait dû subventionner la fabrication de ces masques pour permettre un accès plus aisé aux populations. Ils prennent en exemple la République du Tchad où le ministère en charge de la Santé a rappelé à l’ordre la centrale pharmaceutique en charge de la commercialisation des masques chirurgicaux en fixant les prix à 200 FCFA la pièce.

D’autres estimes que la Cicam, dont le chiffre d’affaires et les résultats financiers ne sont pas brillants depuis de longues années, voudrait profiter de la situation pour améliorer ses chiffres. Au sein de l’entreprise, les réactions restent discrètes au sujet du prix pratiqué sur le marché. Mais, l’idée générale est que la fabrication des kits n’a pas été subventionnée par l’Etat comme on l’espérait. « L’Etat n’a pas subventionné la production du masque par Cicam. Il lui a donc demandé de vendre le tissu aux producteurs de masques », déclare une source. Pour apaiser les tensions, l’on justifie aussi qu’au regard de la durée de vie du masque, laquelle permet de le relaver une quinzaine de fois, cela voudrait dire qu’en réalité il revient 86 FCFA.

Pour l’heure, la quantité de masques mis sur le marché reste un mystère. La première cargaison était annoncée sur le marché pour le 15 avril. Elle a finalement connu un retard du fait de l’acquisition tardive du tissu normalisé prescrit par Gabriel Dodo Ndoke, ministre des Mines, de l’Industrie et du développement technologique. Pour assurer la production, les acteurs majeurs de la filière coton-textile-confection, à l’instar d’Ecotec, sont mobilisés pour répondre à la demande croissante de ces équipements de protection.

Au moment où le port du masque est obligatoire, cette action apparait comme la contribution des acteurs majeurs de la filière textile au côté du gouvernement dans la lutte contre le Covid-19. Dans tous les cas, avec la démocratisation de la fabrication des masques chaque camerounais peut faire son choix selon sa bourse laissent entendre de nombreux riverains.

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