Drame de Ngarbuh : Fame Ndongo fait un doigt d’honneur à Kamto
CAMEROUN :: POLITIQUE

CAMEROUN :: Drame de Ngarbuh : Fame Ndongo fait un doigt d’honneur à Kamto :: CAMEROON

Tandis que l’un demande l’ouverture d’une enquête internationale sur les meurtres commis en février dernier dans cette localité du Nord-Ouest, l’autre tente de le tourner en bourrique, lui déniant toute qualité.

Comme de routine le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), Maurice Kamto, a encore parlé et fait parler de lui. Dans une autre déclaration datée du 23 avril dernier, il y a exprimé « l’urgence d’une enquête internationale indépendante » autour des événements tragiques de Ngarbuh où plusieurs civils ont trouvé la mort dans la nuit du 13 au 14 février 2020.

Cette réaction de Maurice Kamto fait suite au communiqué signé deux jours plus tôt du ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, sur l’aboutissement de l’enquête y relative commandée par le président de la République, Paul Biya. Ce communiqué attribue la responsabilité de ces meurtres à quatre éléments de l’armée nationale et 10 membres d’un comité de vigilance, agissant de concert dans le cadre d’une « mission de reconnaissance » contre des sécessionnistes nichés dans cette localité de la région du Nord-ouest.

Malgré cet aveu du haut commandement, « de nombreuses zones d’ombre » subsistent selon le Mrc qui y voit d’ailleurs « une manoeuvre pour dissimuler l’identité des vrais responsables militaires et politiques des massacres de Ngarbuh ». Aussi, « combien de personnes au total ont-elles été massacrées le 14 février 2020 ? Combien de maisons ont-elles été brulées ? Qui sont ceux qui, dans l’armée, au sein des institutions de l’État, dans l’administration, au sein de la société civile, ont ordonné, supervisé, couvert et/ou tenté de manipuler l’opinion nationale et internationale ?

Que sont devenues toutes les personnes arrêtées arbitrairement et torturées par les services au motif fallacieux qu’elles auraient collaboré avec les organisations de défense des droits de l’homme ayant dévoilé les crimes et l’implication de l’armée ? Qui finance et entretient les miliciens et supplétifs enrôlés par le commando de Ngarbuh ? Les massacres de Ngarbuh ont fait naître de graves tensions religieuses et tribales entre les populations Fulani et d’autres communautés de la zone. Qui a instrumentalisé la communauté Fulani et à quelles fins ? Qu’est-ce qui est mis en place pour la réconciliation des Fulani et des autres communautés concernées ? Qu’en est-il des autres cas de tueries ou de massacres de civils dans les Régions anglophones ? » Telles sont les interrogations formulées par le leader de ce parti.

Président de rien

Devenue son dada, la riposte du secrétaire à la communication du comité central du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (Rdpc), Jacques Fame Ndongo, ne s’est pas faite attendre. Il a d’abord rappelé les écritures messianiques de Paul Biya, lequel « avait prédit cette situation il y a 29 ans », relativement à l’agitation de la scène politique camerounaise favorisée par le vent de la démocratie. Après avoir validé « la vérité » don, Jacques Fame Ndongo constate cependant que le président du Mrc « a choisi de persévérer dans la fantasmagorie et veut induire l’opinion publique nationale et internationale en erreur pour assouvir son rêve baroque : conquérir le pouvoir, par des raccourcis anti-démocratiques », a-t-il réagi 24 heures après. Sous sa casquette de sémiologue et grammairien, M. Fame Ndongo a poursuivi en relevant « les insuffisances stylistiques du texte de M. Kamto », non sans mentionner au passage la « confusion des genres », et les « fautes élémentaires de langue » de son interlocuteur (in)direct qu’il considère au final comme « le président de rien ».

Quant à la « communication politique » du leader du parti de la « renaissance », celui qui est par ailleurs ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieure la perçoit comme « un mensonge ostentatoire et comminatoire », ce d’autant plus qu’elle ne fait « aucune allusion aux atrocités quotidiennes perpétrées par les prétendus « ambazoniens », achève Jacques Fame Ndongo.

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo