

-
© Correspondance : Fabrice MBOMDA NKOUADJIO
- 16 Apr 2020 21:20:00
- |
- 3450
- |
CAMEROUN :: COVID-19 UN VILAIN AMI DANS L'ECONOMIE EN AGRONOMIE :: CAMEROON
Le Cameroun est reparti en cinq zones Agro- écologique bien précise. Les paysans de chaque zone attendent généralement le mois de mars pour la campagne agricole.
Actuellement, le monde de manière général et le Cameroun en particulier traverse une crise sanitaire cruciale impactant négativement l’Agriculture surtout à une période de grande campagne.
Selon les statistiques du Ministère de la Santé, 820 cas de personne détectés positifs au coronavirus, 12 décès et 98 guéris sont déjà enregistrés du début de la crise jusqu’au 10/04/2020.
Plus les jours passent, la courbe d’évolution augmente de manière exponentielle malgré les 20 mesures prises par le gouvernement.
En Agriculture comme tous les autres secteurs, l’on note plusieurs conséquences parmi lesquelles le manque de main d’œuvre, la psychose des investisseurs, des fermiers ; les difficultés d’approvisionnement des intrants agricoles ainsi que les produits vétérinaires sans oublier l’augmentation des prix des intrants d’élevage.
Au regard de cette contrainte, il devient difficile d’investir dans le secteur agricole faiblement mécanisé et de l’élevage. Il convient donc de chercher des stratégies pour faire face à cette pandémie, mais également éviter une crise alimentaire pendant et après ce mauvais vent.
L’Agriculture, un métier noble et d’avenir a contribué selon le Ministère de l’agriculture et du développement rural à la croissance du Cameroun à hauteur de 76,38% en 2017 et une légère augmentation de 4, 2% au premier trimestre 2019.
L’élevage qui attire de plus en plus les jeunes, apporte chaque année une contribution de 5,84% du PIB de la CEMAC.
Pour cette année 2020, nous ne seront pas surpris de la baisse de ces chiffres pour l’économie du pays.
Sur le plan de la production, la pandémie impactera très négativement les prédictions faites par les statisticiens.
En effet, la main d’œuvre rare, la psychose des investisseurs inhibe les objectifs de production préalablement fixés.
De plus, les frontières fermées empêchent l’approvisionnement des intrants agricoles et par ricochet une non satisfaction de la disponibilité des engrais et des pesticides dans les points de ventes. Lorsque les terres ne sont pas suffisamment riche, le rendement des plantes est affecté et les maladies liées aux carences du sol seront des facteurs exogènes responsable du stress des produits ayant fait l’objet d’une viabilisation des différents sites.
Sur le plan de la commercialisation, les marchés sont fermés de manière rotative pour la désinfection et à 18h les jours ouverts ce qui limite la relation vente - achat. Les gros producteurs actuellement ont du mal à écouler leurs produits d’où les pertes post-récoltes. Bien que la solution actuelle consiste à rompre la chaine de propagation par le respect scrupuleux de la distanciation sociale, le port des masques, le lavage des mains à de l’eau propre et du savon et surtout le confinement. Nous devons trouver des stratégies de production par un encouragement obligatoire de l’Etat de peur de tomber dans une crise alimentaire après la pandémie. Nous allons chuter avec l’élevage en relation avec ce fléau qui perturbe le calendrier de production des éleveurs.
Garantir la sécurité alimentaire en générale et protéique en particulier devient un véritable défi dans la plus part des pays africains et au Cameroun en particulier. Les besoins protéiques évalués à 46 kilogrammes de viande recommandé par habitant par an (F.A.O, 2006) restent supérieures à la moyenne observée au Cameroun. Le Camerounais moyen ne consomme que 36 kilogrammes de protéines dont 13 kilogrammes en viande par personne et par an (MINEPIA, 2006).
Le secteur de l’élevage se voit menacé par le Covid-19 par le disfonctionnement de la chaine de production. En effet, les conséquences de cette crise sont énormes et mérite d’être cité. Les frontières fermées affectent directement le chiffre d’affaire de l’aviculture, la pisciculture, la porciculture et le gros bétail. Parlant de l’aviculture, la Société des Provenderies du Cameroun (SPC) est le plus gros fournisseur des poussins d’un jour. Or coopérant directement avec l’extérieur, désormais il sera difficile d’avoir les poussins. Bien que produisant chaque année plus de 80 000 tonnes d’aliment et concentrés divers pour le bétail, la demande reste toujours supérieure à l’offre.
Les entreprises Camerounaise produisant les sous produits agroalimentaires ont inhibé leur production respectant la mesure dite confinement. Ce dernier impacte substantiellement les prix sur les ingrédients dans les provenderies.
Sur le plan de la commercialisation, il faut dire que la consommation en protéine animale à considérablement chuter. Les fermiers qui faisaient chaque mois 10 à 30 000 poulets de chairs et dont la vente prenait une semaine au maximum aujourd’hui sont dans l’incapacité et obligés de reformer les poulets de chairs pour une vente progressive, affectant le calendrier de production.
Les pertes augmentent au fils des jours et la demande de plus en plus faible. S’agissant de la porciculture, les bouchés de la ville de Douala vendent des quantités faibles (03/jour /bouché contre 09 autrefois) affirme un bouché du marché NDOKOTI.
Parlant du gros bétail, la SODEPA avec son abattoir moderne saignait 650 bœufs par jour avec une intensification de nuit avant la crise. Aujourd’hui cette société met à la disposition des consommateurs une carcasse de 300 à 350 bœufs/jour et ferme à 18h. Les marchés fermés, les supermarchés qui ne passent plus de commande ont également entrainé chez les éleveurs une crise de salaire.
Au vu des déclarations scientifiques, cette pandémie finira par être éliminée du vécu des populations bien que le temps alloué demeure inconnu. Le choc sur l’offre et la demande des produits alimentaires est une des épineuses difficultés que l’on doit faire face.
En somme, la pandémie coronavirus sera à l’origine d’une forte baisse de la contribution de l’Agriculture au PIB de l’économie Camerounaise. La fermeture des frontières qui empêche l’approvisionnement des produits du secteur de l’Agropastoral va impacter sur le rendement des récoltes de manière significative en 2020. Cette crise sanitaire se veut solution absolue pour briser la chaine de contamination et le retour des activités pour booster le secteur Agropastoral. Si rien n’est fait nous allons traverser une crise alimentaire sévère.
Le MINADER et le MINEPIA deux ministères de l’Agriculture doivent encourager les producteurs en mettant à leur disponibilité les semences et les boutures d’une part et d’autre part les techniques d’amélioration de la productivité des races cadrant avec les objectifs de développement. Une perspective sur l’organisation des marchés me semble importante pour structurer le secteur Agropastoral.
NKOUADJIO MBOMDA Fabrice
Ingénieur Agronome spécialisé en production animale
Consultant des exploitations Agricoles
Tel: +237 699 20 23 38
Lire aussi dans la rubrique SOCIETE
Les + récents
Texticules de Hugues SEUMO : Présidentielle 2025-Paul Biya, la candidature du ridicule
Présidentielle 2025 : Maurice Kamto conteste la convocation du corps électoral au Cameroun
Ekounou CFTA: la Fondation ACTIVA offre un point d’eau potable aux populations
RCA : La Coopération militaire avec les USA est-elle une menace pour la souveraineté du pays?
Lynchage à Bafoussam : Bertrand Batchami tué sur fond de rumeur infondée de vol d'organes
SOCIETE :: les + lus

26 élèves surpris en train de tourner un film osé à Bafoussam
- 30 April 2015
- /
- 1009313

Brenda biya sème la terreur en boîte de nuit à Yaoundé
- 15 July 2015
- /
- 547897

Menacée de mort par sa famille car elle est lesbienne
- 03 March 2016
- /
- 434831

Oyom-Abang : une femme marche nue à Yaoundé VII
- 09 July 2015
- /
- 383867

LE DéBAT




Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 201434

Vidéo de la semaine
évènement
