Dr Jean-Louis Benae : “Une opportunité pour les populations locales”
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Le médecin camerounais, nommé meilleur neurochirurgien de Dallas aux États-Unis par le "Living magazine", est actuellement au Cameroun dans le cadre d'une mission médicale qui, du 7 au 17 février, permettra à des patients locaux de bénéficier de la prise en charge d'experts venus de divers horizons.

Qu'est-ce qui vous amène ici en ce moment ?
Je viens pour essayer d'organiser une campagne médicale qui consiste à amener un groupe de médecins de diverses spécialités et nous donne une opportunité pour les populations locales.

D'où vous est venue l'idée de cette initiative ?
Cette initiative est coordonnée par la fondation Brin Project Africa, dont je suis cofondateur. C'est une fondation humanitaire qui a été créée en 2016 à Dallas au Texas, dans le but d'améliorer les conditions de santé des populations africaines. Nous le faisons en ayant trois objectifs spécifiques et ils sont atteints à travers les missions médicales qu'on a sur toute l'étendue du continent. Pour ce qui est de l'histoire de cette fondation, nous sommes à notre troisième mission médicale et à travers ces différentes missions médicales nous essayons premièrement d'impacter positivement la vie des populations locales, en leur donnant une chance d'avoir une prise en charge ou un traitement médical et chirurgical qui respecte les normes internationales et aussi nous profitons de cette opportunité pour échanger sur un plan scientifique avec nos confrères locaux. Aider les patients demande qu'il y ait une solide collaboration entre différentes approches médicales et c'est tout le monde qui en bénéficie. Et pour que ce type d'objectif soit atteint, il faut qu'il y ait des ressources qui soient apportées, il faut qu'il y ait du matériel, il faut qu'il y ait des consommables médicaux.

Parlant de matériel, d'où vient-il?
Il vient entièrement de Dallas et de diverses parties des Etats-Unis, puisque la fondation est basée là-bas. Juste une parenthèse, c'est vrai que je suis neurochirurgien de formation, quand vous voyez le mot Brin dans "Brin Project Africa", c'est une abréviation de Bringing ressource and infrastructure ". C'est donc en majorité des donateurs qui nous aident. Quand on a tous ces dons, on les achemine ici. Il faut reconnaître aussi que localement il y a une certaine collaboration avec les structures administratives et aussi des opérateurs privés locaux qui supportent ce type d'activités.

Vous avez parlé de troisième mission. Il s'agit de la troisième mission au Cameroun ou en Afrique ?
C'est la troisième mission en Afrique. La toute première a eu lieu au Cameroun, à Douala, en partenariat avec l'hôpital général. La deuxième mission a été faite à Accra. Cette fois-ci, c'est notre mission qui est la plus diversifiée, en ce qui concerne les spécialistes qui vont en faire partie. Nous n'avons pas seulement des neurochirurgiens, nous avons aussi des orthopédistes d'Algérie, des spécialistes de la chirurgie faciale qui viennent de Bordeaux et bien évidemment des anesthésistes avec lesquels je travaille, des spécialistes des douleurs qui font tous genres d'infiltrations complexes. Dans le domaine de la chirurgie, particulièrement la chirurgie de la colonne vertébrale, on ne peut pas se passer de physiothérapeute qui ont été bien formés. C'est aussi une opportunité pour les physiothérapeutes locaux de venir partager avec les nôtres leurs expériences. Une spécialité importante qui est aussi présente dans cette mission c'est la médecine interne et cardiologie. Nous bénéficions de la présence d'un docteur en cardiologie de grande expérience qui est basé à Londres qui va venir partager avec nous son travail.

Vous avez été reçu par l'ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun. De quoi a-t-il été question ?
C'était davantage pour discuter de l'objet de ce type de mission et solliciter son support dans ce que nous sommes en train de faire. C'était assez honorable pour nous d'avoir cette opportunité de discuter avec Son Excellence.

Et les autorités camerounaises ? Comment elles accompagnent la mission ?
L'initiative a été bien accueillie par l'administration. Elle a pris des dispositions pour nous aider. Quand tout le monde s'y met, le résultat est bon. Je ne serais que très reconnaissant de l'apport de toutes les parties. C'est dans ce genre de circonstances qu'on nous donne l'opportunité de partager notre expérience. Je suis très reconnaissant de l'interaction qu'il y a eu entre toutes les parties

Cette mission va jusqu'à quand et à quand la prochaine?
Elle s'étend du 7 au 17 février 2020. Nous aurons l'opportunité de traiter les patients qui souffrent de diverses pathologies dans les spécialités que j'ai évoquées tout à l'heure. Pour la prochaine ça dépendra de la disponibilité de la fondation. On a une mission à Accra dans six mois. En début d'année prochaine une autre en Ethiopie. Là nous avons une invitation qui nous est venue du Sénégal. Ce n'est pas facile. Mettre sur pied ce genre de mission demande une préparation assez aigüe qui peut prendre jusqu'à huit mois. Rassembler le matériel, charger les conteneurs ça demande du temps. Revenir ici c'est une idée que j'aimerais voir se réaliser, mais la réalité c'est que ça va demander un peu de travail. Nous avons une mission qui est continentale et les membres de la fondation viennent des quatre coins du monde. Ce n'est pas seulement les Américains, c'est vrai qu'ils constituent la majorité, mais c'est tous les médecins, tous les experts qui ont envie de partager leur expérience avec nous.

Où se déroulent les prises en charge des malades ?
La mission est basée à la fondation Maria Rosa Nsisim. On évalue les patients là-bas, mais évidemment on fait des interventions dans d'autres formations sanitaires locales. Le tout n'est pas de choisir l'intervention à faire, il faut qu'il y ait un plateau technique adapté. Donc il y a des évaluations qu'on fait sur certains sites et des interventions qu'on fait sur d'autres sites. (@camer.be) Nous aurons également des échanges sur un certain types de sujets. Il y aura des présentations qui seront plus orientées vers la communauté médicale, avec des sujets intéressants sur divers aspects des traumas, des experts vont venir partager leur point de vue sur l'anesthésie, la colonne vertébrale et d'autres aspects intéressants pour les confrères locaux. Le 14 février, nous envisageons de faire des dons médicaux à des formations hospitalières de la ville de Yaoundé.

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