Vient de paraître: Les 3 phases du maquis au Cameroun de 1956 à 1965 (Enoh Meyomesse)
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Vient de paraître: Les 3 phases du maquis au Cameroun de 1956 à 1965 (Enoh Meyomesse) :: CAMEROON

La lutte armée qui a vu le jour en protestation de l’élimination de l’UPC des élections décisives pour le destin du Cameroun du 23 décembre 1956, s’est achevée en 1970 par l’arrestation de Ouandié Ernest.

Elle a ainsi duré quatorze ans. Entamée dans la Sanaga-Maritime de l’époque dont le Nyong & Kellé était une subdivision, c’est-à-dire un arrondissement, elle s’est étendue dans le Wouri, le Nkam, le Moungo et une partie de l’actuelle région de l’ouest, pour y prendre fin. Entre-temps elle n’a pu s’implanter de manière durable dans la Boumba et Ngoko (Yokadouma) et le Dja & Lobo, (maquis de Djoum) malgré le désir des upécistes qui avaient entrepris de l’y introduire.
La lutte armée au Cameroun, qui s’est popularisée sous le nom de « maquis », a connu trois phases. Premièrement, opposition au scrutin du 23 décembre 1956 ; celle-ci s’est poursuivie jusqu’à la veille de la session spéciale de l’Assemblée générale des Nations-Unies sur le Cameroun au mois de mars 1959 ; deuxièmement, tentative d’annulation de la résolution de l’ONU sur l’indépendance à proclamer le 1er janvier 1960 ; troisièmement, opposition à l’indépendance du Cameroun jusqu’à la réalisation de la « vraie » indépendance prônée par l’UPC.

Cette troisième phase du « maquis » sera la plus meurtrière, et sera très largement débordée par des bandes incontrôlées par l’UPC qui semaient la mort et la désolation en son nom. Plusieurs chefferies seront incendiées par ces «maquisards-bandits». De nombreux notables seront tués, tant en région bamiléké que dans le Mungo et le Nkam, tout comme des hommes politiques et de nombreux fonctionnaires. Ce sont ces bandits qui ont rendu impopulaire et péjorative l’appellation «maquisard», en en faisant un synonyme de brigand et de tueur sans foi ni loi. Ils ont créé à la fois un énorme traumatisme et une énorme confusion dans la tête des Camerounais par leurs exactions.
La connaissance du déclenchement et du déroulement de la lutte armée peu de temps avant la proclamation de l’indépendance le 1er janvier 1960 et jusqu’en 1970, lorsqu’elle a pris fin, est fondamentale pour une meilleure compréhension de l’histoire récente du pays, notamment, la période de la décolonisation.
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Chapitre II :

Le « maquis » de mai 1959 à décembre 1959 : 2nd phase

Déçue à l’ONU par la résolution de l’Assemblée générale en faveur du Président Ahidjo, l’UPC a estimé qu’il lui fallait maintenir le « maquis », et même l’étendre si possible à d’autres régions du pays. Le parti s’est simplement défini un nouvel objectif. Il l’a adapté à la situation nouvelle, caractérisée par une imminente proclamation de l’indépendance du pays sans lui, voire même carrément contre lui.

A – Contrecarrer la proclamation de l’indépendance le 1er janvier 1960

La poursuite du « maquis » après la session spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU à la faveur de laquelle la date de la levée de la tutelle de cette organisation sur le Cameroun, c’est-à-dire la proclamation de l’indépendance, a été fixée au 1er janvier 1960, à l’évidence, devenait quelque peu problématique.
Ce pourquoi l’UPC s’est battue dès sa création, n’était-il pas finalement déjà obtenu ? Comment expliquer encore la persistance du « maquis » ? La poursuite de la guerre contre la France au prix de nombreux morts côté camerounais ? La continuation d’assassinats de nationaux ? L’indépendance étant déjà arrachée aux Français, pourquoi poursuivre les tueries ?
Le débat, un moment, a secoué les instances dirigeantes de l’UPC en exil. Finalement, l’idée retenue a été la suivante : cette indépendance en préparation n’est pas celle que l’UPC a envisagée. Elle est une fiction, une apparence. La colonisation va se poursuivre par « indigènes » interposés. Il faut donc tout simplement l’empêcher. Il ne faut pas qu’elle ait lieu. Il ne faut pas qu’elle se produise. L’objectif de la poursuite du « maquis » est ainsi devenu, à partir du mois de mai 1959 : « empêcher l’indépendance fictive ».
Cette nouvelle ligne politique a été adoptée le 19 juin 1959 par une décision du Bureau Directeur de l’UPC exilé au Caire, dans son programme en quatre points :
1/- Poursuivre la révolution ;
2/- Empêcher l’indépendance ;
3/- Obtenir qu’aucun Etat ne signe de traité avec le pouvoir en place à Yaoundé ;
4/- Dissuader les investisseurs étrangers de venir au Cameroun .

Finie la lutte pour une nouvelle élection législative, cette bataille étant perdue. Place désormais à la lutte contre la remise de l’indépendance entre les mains des « fantoches » et des «laquais de la France» élus le 23 décembre 1956 au nombre desquels, bien évidemment selon l’UPC, Ahmadou Ahidjo.

B – La création de l’Armée de Libération Nationale
Kamerunaise, ALNK

Mais, comment mener cette bataille nouvelle, avec des forces éparses ? Les « maquisards » sont des groupuscules éparpillés un peu partout dans le Moungo, la région bamiléké (celle-ci était composée de l’actuelle région de l’ouest à l’exception du Noun), et à Douala. Ils agissent de manière totalement autonome, identifient tout seuls leurs cibles et les frappent sans en rendre compte à qui que ce soit. Ils assassinent à qui mieux-mieux. Ils agissent ainsi beaucoup plus en gangs qu’en mouvements politiques. Les règlements de comptes sont nombreux et sanguinaires. Ils incendient des chefferies, tuent des fonctionnaires et des hommes politiques. Ce sont eux qui ont tué le député Wanko Samuel au mois de décembre 1957. Cela a été l’œuvre de Singap Martin et de Momo Paul qui écumaient la région Bamiléké avec leurs milices.
Félix Moumié et les autres dirigeants de l’UPC en exil décident de procéder au regroupement de ces différents groupuscules qui se manifestent en utilisant l’argument de la lutte pour l’indépendance. Ils créent ainsi, au mois de mai 1959, l’Armée de Libération Nationale Kamerunaise, ALNK, à cette fin, et en confient la direction à Singap Martin cité plus haut. Ce dernier s’associe ainsi à Tankeu Noé qui opère depuis un moment dans le Mungo, le Nkam et le Wouri. L’ALNK est dans les documents de l’UPC définie plus tard comme suit :

« L'A.L.N.K. est un instrument qui permettra au peuple incarné dans l'U.P.C. de poursuivre sa lutte révolutionnaire contre l'impérialisme franco- britannique et ses alliés américains et Ouest-allemands jusqu'à la réalisation de ses objectifs politiques, et d'instaurer, une fois la victoire acquise, un régime de démocratie nouvelle qui assurera le bien-être de la nation et de son peuple »

L’ALNK est venue en fait chapeauter une milice qui avait été créée au mois d’Avril 1959, appelée « Régiment du Mungo », et constituée des membres de la Jeunesse Démocratique Camerounaise, JDC, organe annexe de l’UPC chargé de l’encadrement des jeunes. Ce « Régiment » était commandé par un nommé Kamdem Bernard.

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Avant-propos

Chapitre I :
Le « maquis » de décembre 1956 à février 1959 : 1ère phase

A – Empêcher le scrutin du 23 décembre 1956
B – Le déclenchement et la conduite du « maquis »
C – L’espoir d’un gain de cause pour mars 1959 à New-York
et l’intensification du « maquis »

Chapitre II :
Le « maquis » de mai 1959 à décembre 1959 : 2ème phase

A – Contrecarrer la proclamation de l’indépendance le 1er janvier 1960
B – La création de l’Armée de Libération Nationale, ALNK, au
mois de mai 1959
C – La recrudescence des attentats dans le Wouri, le Mungo et la région Bamiléké

Chapitre III :
Le « maquis » après 1960 : 3ème phase

A – Rendre le pays ingouvernable et effrayer les investisseurs
le programme politique de l’UPC en juin 1959 au Caire
B – Le retour d’exil d’Ernest Ouandié et le renforcement du
« maquis »
C – Les différents chefs « maquisards »

Annexe :
La répression des « maquisards » en « zone anglaise »

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