Mgr Jean-Marie Benoît Bal: Un martyr hautement symbolique par le prof. Vincent-Sosthène FOUDA
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Le troisième évêque de Bafia diocèse couvrant 2 départements le Mbam et Kim et le Mbam Inoubou faisant tampon entre la région du Centre et la région de l’Ouest Cameroun a été assassiné il y a deux ans.

Même si les enquêtes visant à trouver les assassins et les commanditaires de cet odieux assassinat tardent à rendre leurs conclusions. Cependant dans l’ensemble du pays, où le secret de l’instruction n’est plus qu’une fable pour masquer et protéger les coupables, Monseigneur Jean-Marie Benoît Bala a été enlevé de chez lui, séquestré et assassiné dans un collège dans la banlieue ouest de Yaoundé parce qu’il dénonçait des « pratiques de soumission sexuelle perpétrés sur des jeunes hommes notamment des classe de seconde et première du séminaire saint-André de Bafia, par des dignitaires du régime en place au Cameroun avec la complicité de certains hommes d’église ».

Le 2 août 2017 en la cathédrale Notre Dame des victoires de Yaoundé, Mgr Joseph Akonga Essomba prédicateur du jour avait alors parlé de « Certains faux membres de cette église, innombrables bienfaiteurs et sympathisants qui veulent détruire de l’intérieur. Nous avons beaucoup de faux frères ».

Au-delà du catholicisme, celui que l'on surnommait la "Voix des tout petits, l’ami des cops en référence au Cop Monde » dont il a été l’emblématique aumônier, est cité dans beaucoup d’autres Églises chrétiennes comme un martyr qu’il faut honorer, au même titre de Kizito, Anuarite. A Orgoloso petite église de Sardaigne en Italie qui vénère Antonia Mesina1, une effigie de Mgr Jean-Marie Benoît Bala est accrochée au maître-autel et sa vie est comparée à celle de la fille de la paroisse avec des similitudes troublantes.

Un début entièrement consacré aux tout petits et aux pauvres comme lui

Jean-Marie Benoît Bala naît le 10 mai 1959 à Oveng dans une famille modeste de 3 enfants. Oveng est situé sur « la route de la foi » qui va de Minlaba à Mvolyé en passant par Akono et Oveng décrite par l’anthnologue-historien Philippe Laburthe-Tolra dans Vers la lumière ? Où le désir d’Ariel, Paris, Karthala, 1999 est le creuset du catholicisme au Cameroun. Jean-Marie Benoît Bala fait partie de cette église catholique persécutée et martyrisée au Cameroun depuis l’assassinat des Abbés Martene Bikoa et Jean Kounou le 30 novembre 1983, la liste n’a point cessée de s’allonger. A 13 ans, Jean-Marie Benoît Bala entre au Petit séminaire de Mbalmayo. Il est ordonné prêtre le 20 juin 1987 à Yaoundé.

Jean-Marie Benoît Bala était un évêque en sandales sans scandale, qui n’a jamais voulu se mettre à l’avant. Pauvre parmi les pauvres voulait accompagner les enfants comme il le fut lui-même par les religieuses du Saint Cœur de Marie présentes à Mbalmayo. Dès son ordination il avait choisi de prendre le parti des pauvres. Il avait choisi pour devise épiscopale « C’est le don de Dieu », en ce deuxième anniversaire de son assassinat que ce don de Dieu qui appelle à la miséricorde n’élude pas la justice.

1 Fille de famille pauvre, elle grandit dans un milieu profondément religieux, et fut dès son plus jeune âge une membre active de l'Action catholique. Le matin du 17 mai 1935, après avoir assisté à la messe, elle subit une tentative de viol en allant chercher du bois, et comme elle se défendait, elle fut tuée de 74 coups de pierre. Son meurtrier a été arrêté, condamné à mort et fusillé le 5 août 1937.

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