Diplomatie : Le gouvernement réaffirme sa position
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Le ministre des Relations extérieures a réuni le corps diplomatique hier pour dire que l’Etat contrôle la situation sécuritaire du pays et demande un accompagnement de ses partenaires internationaux.

Ni banal, ni extraordinaire. Voilà le ton de la déclaration du ministre des Relations extérieures adressée hier, 28 mai 2019, au corps diplomatique accrédité à Yaoundé. Lejeune Mbella Mbella a convoqué les chefs de mission diplomatique, les autorités consulaires et les représentants des organisations internationales. Sur la forme, tous sont arrivés avant 11h, l’heure indiquée. Mais la partie camerounaise a accusé 40 minutes de retard. Au rang des absents, il y a l’ambassadeur de France, Gilles Thibault, et son homologue des Etats-Unis, Peter Henry Barlerin, qui, tous les deux, se sont fait représenter.

Leurs Etats respectifs sont des partenaires de poids du Cameroun, et se sont prononcés sur la situation sociopolitique camerounaise. Il n’y a rien de nouveau à la tenue de la rencontre d’hier qui rentre dans les usages diplomatiques, assurent trois diplomates camerounais. Sur le fond, il n’y a guère non plus de nouveauté à tirer de la déclaration du ministre des Relations extérieures. L'info claire et nette. D’ailleurs voici comment il présente les défis sociopolitiques de l’heure au Cameroun : « la situation qui prévaut dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, la lutte acharnée contre la secte Boko Haram, la gestion des flux des réfugiés et déplacés internes, les velléités insurrectionnelles postélectorales d’un certain parti politique (Mrc, ndlr) et la campagne de désinformation orchestrée par certains milieux, notamment dans les réseaux sociaux. »

Face à toutes ces menaces, la position du gouvernement reste inchangée. Toutefois, la déclaration d’hier a la particularité de réaffirmer le message adressé au monde : le Cameroun est déterminé à résoudre lui-même ses problèmes et n’accepte aucune ingérence dans ses affaires intérieures, il attend plutôt de ses partenaires un appui dans ce sens. Le ministre Lejeune Mbelle Mbella demande un accompagnement concret : « l’assèchement des sources de financement et les poursuites judiciaires à l’encontre des activistes établis sur vos territoires et qui incitent à la violence et aux méthodes terroristes. »

Plusieurs fois, le ministre est sorti du texte de sa déclaration solennelle, pour affirmer d’un ton plus ferme et grave : « il n’appartient à aucun pays du monde de nous donner un président, de nous donner des institutions qui ne sont pas les nôtres (…) Beaucoup manifestent des manoeuvres pour traîner le Cameroun devant le Conseil de sécurité, parlent d’ingérence humanitaire. Le Cameroun a tous les moyens et toutes les capacités pour résoudre cette crise. Ce n’est pas la première crise que nous connaissons. Nous en avons connues d’autres avant. »

Ingérence humanitaire

Lejeune Mbella Mbella reste logique au lendemain de sa dénonciation la veille de la réunion informelle du Conseil de sécurité de l’Onu sur le Cameroun sur initiative des Etats-Unis d’Amérique. Ce pays penche désormais pour une intervention humanitaire, s’appuyant sur des rapports de plusieurs Ong, notamment Human Rights Watch, qui décrivent une « crise humanitaire majeure. » Mais la partie camerounaise rejette « ce pessimisme, voire cette sinistrose dans laquelle l’on veut envelopper le Cameroun. » Le Minrex insiste sur le fait que la situation dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest « n’est pas de nature à menacer la paix et la sécurité internationales. »

Il n’y aurait donc aucune raison pour que le Conseil de sécurité de l’Onu décide une intervention au Cameroun. Un diplomate camerounais fait ce rappel : « Le droit d’ingérence humanitaire n’a été utilisé jusqu’ici que dans les pays en proie à une insécurité généralisée, où l’Etat était en faillite car, devenu incapable d’assurer la sécurité des biens et des personnes. Ce fut le cas récemment en Rca et au Mali ou encore au Rwanda en 1994. Camer.be. Le Cameroun est très loin de vivre la même situation que ces pays. » Pour un autre diplomate, le gouvernement doit gagner la guerre de la communication. D’où l’importance de la déclaration adressée hier au corps diplomatique accrédité à Yaoundé. Elle permet aux autorités de donner leur version des faits. D’ailleurs, la réunion s’est poursuivie par une séance de visionnage des images montrant des atrocités attribuées aux bandes armées dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, mais aussi l’action humanitaire des forces de défense et de sécurité qui apportent soins et réconfort aux populations sinistrées.

Au sortir du Ministère des Relations extérieures hier, un diplomate européen n’a pas manqué d’apprécier l’initiative du gouvernement qui, selon lui, a le mérite d’apporter des informations et des éclairages. Un diplomate camerounais conclut sur la ligne de conduite de la politique étrangère du Cameroun : l’un des piliers demeure la soumission aux principes des Nations unies.

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