Joshua Osih : Aucune rançon n'a été payée pour la libération
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Réaction intégrale du 1er vice-président du SDF après la libération de Ni John Fru Ndi.

Le président national du SDF, Ni John Fru Ndi vient de regagner son domicile de Ntarikon à Bamenda. Plus de peur que de mal, la hiérarchie du parti a su gérer avec diligence et tact les événements extrêmement préoccupants de ces dernières heures qui ont ébranlé le pays tout entier. Le Sdf tient à préciser qu'aucune rançon n'a été payée pour la libération du chairman Ni John Fru Ndi. Et qu'il a quitté Kumbo ce matin sans escorte des forces de défense et de sécurité, ni accompagnateur quelconque, comme le préconisait l'administration de la localité en liaison avec Yaoundé. Nous restons reconnaissants à l'administration pour son soutien lors de ces événements.

Durant sa captivité, les ravisseurs ont demandé que le chairman prescrive aux élus du SDF de quitter les institutions républicaines. Ce qu'il a courageusement rejeté. Après plusieurs tentatives de pression et voyant que le chairman Ni John Fru Ndi refusait catégoriquement de céder à cette injonction, en expliquant sa position et celle de son Parti, les ravisseurs l'ont finalement libéré hier à 18h34mn. En compagnie de quatre autres proches dont M. Joseph Atekwana, membre du comité exécutif national, son chauffeur et deux de ses assistants, il a par la suite rejoint le domicile du défunt Joseph Banadzem pour s'incliner devant sa tombe; le président du groupe parlementaire du SDF à l'Assemblée nationale, ayant été porté en terre en son absence pour les raisons que je viens d'énoncer. L'info claire et nette. Le SDF ne sait pas exactement les auteurs de ce kidnapping. Le parti a toutefois été surpris de voir certaines officines hideuses annoncer bien plus tôt sa libération alors que le chairman et ses collaborateurs étaient encore en captivité et les négociations en cours. Le SDF tient à marquer son indignation totale par rapport au comportement de certaines personnes en manque de visibilité politique qui, sans se renseigner auprès des responsables du parti directement concernés, se croient obligés d'instrumentaliser des situations critiques et hautement sensibles pour se verser dans des déclarations potentiellement contreproductives pour la libération. Sauf à faire dans le sensationnalisme béat ou à faire tout simplement partie des commanditaires de la nébuleuse qui a procédé à la prise d'otages, rien ne saurait justifier une forfaiture pareille.

Le SDF tient également à rappeler aux Camerounais que contrairement à la propagande gouvernementale, les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont pratiquement hors de contrôle du gouvernement. Les forces sécessionnistes, des bandits de grand chemin et des milices installées par des pontes du régime y sont installés. Au grand désarroi des populations civiles qui vivent un drame insoutenable. Le SDF par la voix de son Président national Ni John Fru Ndi a martelé à plusieurs reprises qu'il fallait absolument organiser un dialogue politique national inclusif pour sortir de cette crise aux multiples déflagrations. Combien faut-il de morts pour qu'enfin cette solution de sortie de crise soit enfin implémentée par le régime de M. Biya ?

Il nous est par ailleurs revenu qu'une réunion d'urgence s'est tenue dans la nuit de samedi à dimanche à Yaoundé entre un haut commis de l'État, des pontes du parti-Etat et des patrons de presse à l'effet de banaliser ou tourner en dérision l'enlèvement du chairman Ni John Fru Ndi, comme si le parti avait besoin d'attendre l'enterrement de deux de ses cadres à Kumbo et à Douala pour procéder à une telle ignominie. Des journaux montés et achetés seront mis à contribution pour verser dans le dénigrement puisqu'ils ne sont pas à leur première commande passée dans ce sens. Ces journaux de commande gagneraient à aller se renseigner auprès du ministre de la défense, du gouverneur de la région du Nord-Ouest, de celui du Sud-Ouest pour savoir si les attentats perpétrés contre leurs différents convois dans ces deux régions n’étaient que des simulacres d'attaques. Camer.be. La commande à coups de billets de banque ne saurait justifier des publications odieuses qui ternissent l'image du noble métier de journaliste. Ainsi que l'activité de la presse en général. Le peuple camerounais ne sera de toute évidence pas surpris des dictées préparées de ces journaux dans leurs parutions de début de semaine prochaine. Comme si cela ne suffisait pas, nous avons pris connaissance d’un post calomnieux, dénigrant, injurieux et totalement infondé publié par un des porte-paroles connus et faisant partie des mêmes officines populistes et extrémistes qui ont annoncé la pseudo libération du chairman.

Nous marquons notre plus grande désapprobation et avons d’ores et déjà demandé à notre département juridique de prendre toutes les mesures judiciaires nécessaires pour réparer ce préjudice. A titre de rappel, le SDF s’indigne depuis 1990 sur la marginalisation que subissent les populations originaires des actuelles régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud- Ouest entre autres et nous prônons un arrangement institutionnel fédéral entre les différentes parties du Cameroun qui seul peut permettre le développement local et la matérialisation effective de l’union de notre pays. Nous sommes contre la violence exercée par les différentes parties belligérantes dans ces régions et avons à maintes reprises demandé le retour des militaires – qui ne sont pas des forces de maintien de l’ordre, faut-il le rappeler – dans leurs casernes. Nous avons toujours indiqué que nous avons la capacité et la volonté de contribuer à la fin des hostilités violentes dans ces régions et nous avons systématiquement été ignorés et ridiculisés dans cette démarche par le président de la république et le Parlement, malgré le fait que nous sommes aujourd’hui, la seule force politique présente dans ces régions.

Cette position a conduit à l’incendie d’une partie de la résidence du Président national à Ntarikon lors de notre dernier congrès, la destruction complète de sa résidence à Baba II, l’enlèvement du vice-président SDF du Sénat devant la résidence du Président National, des intimidations et des menaces sur la vie à la quasi-totalité des représentants élus du SDF, le double enlèvement du frère du président national toujours en captivité ainsi que l’enlèvement plus tôt de la soeur du président national. Pouvons-nous ajouter que depuis le temps de ces événements à ce jour, nous n'avons reçu aucune note de sympathie de la part de ceux qui aujourd'hui nous dénigrent et font des annonces en notre nom. Nous gardons toujours l'espoir que le Cameroun survivra à la mauvaise gouvernance actuelle qui nous a conduits à la guerre civile et nous ne négligeons aucun effort pour maintenir cet espoir en vie. Nous comprenons et en avons fait notre position que seul un exercice de vérité, de réparation et de réconciliation nationale peut sauver notre nation.

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