Circulation des personnes : L’axe Bamako-Yaoundé se fluidifie
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Grincheux au lendemain de la réinstauration du visa entre le Cameroun et leur pays, les compatriotes du président Ibrahim Boubacar Keïta se félicitent actuellement de la diligence des services diplomatiques et consulaires camerounais dans le traitement des dossiers.

Par son phrasé, l’on sent que les mots manquent à Diara Kone pour décrire ce qu’il a vécu au consulat du Cameroun à Bamako. Il y a un mois et demi, «le grossiste de Wax» (pseudonyme qu’on lui a attribué à la Briqueterie, Yaoundé II) affirme avoir renouvelé son visa sans tracasseries. Sa joie est insoupçonnée, inédite, sans doute à la mesure de l’accueil réservé, non pas à lui seul, mais à tous les demandeurs de visas d’entrée au Cameroun.

« Dans les bureaux de Bamako, on reçoit bien les gens », témoigne-t-il. Le propos semble sincère, loin d’une quelconque coquetterie de façade. On peut sentir qu’il découle de la bonne impression encore aguichée au subconscient de l’homme d’affaires. À en croire ce dernier, de la prise de rendez-vous à la décision finale, en passant par les étapes de la collecte des documents nécessaires, de la vérification de la complétude des dossiers au recueil des données biométriques, « tout est bon ! ».
Pourtant, au lendemain de la réinstauration du visa entre le Cameroun et le Mali en septembre 2015, des outrances verbales de certains ressortissants maliens basés à Yaoundé n’avaient pas manqué.

En ces temps-là, certains disaient avoir la nausée à l’égard de l’excès de procédures. D’autres étaient remontés au sujet des charges financières trop pesantes pour des « Maliens simples ». Avec une colère mordante, quelques esprits avaient même compris cela comme la suppression déguisée d’une facilité établie pendant plus d’un demi-siècle par les anciens présidents Modibo Keita et Amadou Ahidjo.

Contrainte positive

Aujourd’hui, cette agora s’est réinventée dans l’acceptation de la nouvelle donne. Pointant la menace sécuritaire et le blanchiment d’argent, les Maliens rencontrés à la Briqueterie affirment s’être alignés aux exigences de leur pays d’accueil. À l’horizon immédiat, Hass Diallo active la communication. Parmi ses compatriotes, le «chef malien» de la Briqueterie se lance dans le tout-info. Il s’efforce de réveiller l’enthousiasme des uns et des autres à obtenir les visas.

« Pour ceux qui invitent leurs frères ou leurs parents ici au Cameroun, nous leur disons d’obtenir ce sésame pour éviter tout désagrément », explique-t-il. Aux uns et aux autres, il vante la facilité du visa, son uniformité qui facilite les voyages de ses frères vers le Cameroun. « Même par WhatsApp, je leur montre que le visa ne facilite pas simplement leur venue ici, mais qu’il est aussi et surtout un moyen de les tenir à distance des indésirables ».

Cette inversion est à lire non pas à son point de départ, mais dans l’évolution des mentalités vis-à-vis du terrorisme et de tous les fléaux associés. Dans un amusant désordre des causes, et par une convergence admirable des conséquences, Bra Konaté montre qu’«à l’aide du visa, lorsque vous voyagez entre le Cameroun et le Mali, on sait d’où vous venez à partir des papiers que vous présentez, ou ne présentez pas». Toute chose qui contribue à porter l’écho d’une lutte commune contre la criminalité transfrontalière.

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