Cameroun: Communiqué de la rencontre entre les présidents Habiba Issa et Moutoudou Albert
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Cameroun: Communiqué de la rencontre entre les présidents Habiba Issa et Moutoudou Albert :: CAMEROON

Le 1er février 2019, au Siège de l’UPC-MANIDEM à Deïdo Douala, une rencontre a eu lieu entre deux délégations, l’une de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) et l’autre de l’Union des Populations du Cameroun-Manifeste National pour l’Instauration de la Démocratie (UPC-MANIDEM), conduites respectivement par Habiba Issa et Moutoudou Albert.
Le motif de la rencontre est la succession d’actes perpétrés ces derniers mois par le pouvoir de M. Biya, actes qui constituent de graves entraves à la démocratie et aux droits de l’homme. Il s’agit notamment :

1) Du texte par lequel le MINAT s’autorise à désigner comme dirigeants d’un parti ceux des membres qui lui plaisent, au mépris des dirigeants élus par les instances de ces partis. Le gouvernement s’est livré à cet exercice contre l’UPC, le MANIDEM et le CPP. Quant à l’UPC-MANIDEM, le MINAT refuse de reconnaître sa légalité depuis 1992 malgré deux ordonnances de la Cour Suprême de notre pays (1992 et 1993) et des conclusions claires de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (2016). Cette habitude des autorités de piétiner les textes de loi et d’engager l’arbitraire contre des partis qui leur déplaisent doit s’arrêter !

2) De l’interdiction quasi systématique des manifestations publiques dûment déclarées conformément à la loi par des partis de l’opposition. Répétons que les manifestations publiques sont soumises au régime de la DECLARATION. Ce qui veut dire que le parti organisateur d’une manifestation dépose une déclaration auprès de l’autorité du lieu où est prévue ladite manifestation ; ceci, afin que cette autorité prenne les dispositions pour que la manifestation ait lieu et sans encombres. Il n’y a pas dans la loi un quelconque régime de l’AUTORISATION comme le laissent entendre des sous-préfets aux ordres du MINAT. La multiplication de ces interdictions des manifestations publiques ne laisse plus que deux issues aux partis d’opposition ainsi bousculés : soit la voie peu glorieuse de renoncer à leur manifestation et à subir l’arbitraire, soit à tenir leur calendrier étant donné qu’ils avaient accompli, eux, tout ce qui est requis par la loi.

3) De la répression contre des manifestants pacifiques, y compris par l’usage d’armes à feu.

4) De la détention et de l’emprisonnement des militants ayant manifesté, y compris des journalistes en train de faire leur métier.

L’UPC et l’UPC-MANIDEM considèrent que ce sont là des actes extrêmement graves, dont l’accumulation sur fond de guerre dans le Grand Nord, le NO et le SO, sur fond d’insécurité dans l’Adamaoua et dans l’Est, est de nature à faire basculer le Kamerun tout entier dans des souffrances durables, mettant en péril le sort de nombreuses générations (pensons à la Somalie, à la Sierra Leone, au Libéria…).

Les deux délégations apportent leur soutien aux militants du MRC réprimés dans les manifestations du 26 janvier et demandent la libération immédiate des militants incarcérés.

Les deux délégations condamnent les actes de vandalisme commis dans les ambassades kamerunaises à l’étranger et souhaitent que les enquêtes apportent rapidement la lumière sur ces actes en désignant les coupables.

Les deux délégations invitent les partis de l’opposition à se concerter pour une solide et large mobilisation dont l’objectif est d’arrêter le régime de M. Paul Biya dans sa fuite en avant qui consiste à multiplier les entraves à la démocratie et les dénis des droits humains, au risque d’embraser le pays.

Fait à Douala le 1er février 2019

Habiba Issa
Présidente de l’UPC

Moutoudou Albert
Président de l’UPC-MANIDEM

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