MEMORANDA ET PROMESSES : Paul Biya à l’épreuve de l’électorat de l’Est
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En cette période de campagne, les différentes revendications des populations dont il n’a jamais donné suite, pourraient être dépoussiérées et influencées par voie de conséquence, le vote de ses partisans.

Partir de Yokadouma, chef-lieu du département de la Boumba et Ngoko pour rallier Bertoua, la capitale régionale est un véritable calvaire pour les populations. « C’est au minimum 10 heures de voyage dans une route totalement dégradée et jonchée de bourbiers » racontent les ressortissants de cette partie du pays. Pourtant, la distance qui sépare les deux unités administratives est de 300 km. Ceci n’est qu’un cliché parmi tant d’autres. Car, malgré le bitumage de la route Ayos-Bonis qui relie l’est à Yaoundé la capitale politique, l’enclavement demeure le véritable problème auquel sont confrontées les populations de cette région. Depuis des décennies, les populations de cette région considérée comme la plus vaste du Cameroun demandent au régime du renouveau la création d’une université d’Etat à Bertoua sans suite. « L’avantage de création de cette université tient sur plusieurs plans. Elle crée une plus value sur le plan économique, social et même du développement local » cogite Albert Ze, un chef traditionnel du département du Haut-Nyong.

Malaise social

Pour ce patriarche, « la volonté de former notre jeunesse sur place d’une part, favorise l’accès à l’enseignement supérieur grâce à la réduction du coût des études et d’autres part va stimuler l’inscription à l’université des jeunes qui auraient été réticents à s’éloigner de leur village pour poursuivre leurs études dans de grandes métropoles ». Sur la nécessité de créer cette université d’Etat, les députés de cette région avaient déjà saisi le chef de l’Etat le 21 janvier 2009 à travers un mémorandum de 10camer.be pages. Dans leurs récriminations, ces élus de l’Est avaient aussi décrié le malaise social de leur région. « Comment imaginer que depuis la nuit des temps, l’Est, qui contribue pour plus de 15% au Pib reçoit paradoxalement la plus faible dotation des allocations budgétaires au titre du Budget d’investissement public variant entre 1 et 2%, alors qu’il s’agit d’une région où tout est à faire dans tous les domaines ? »

S’interroge Martin Mimkama, acerbe contre la politique du renouveau. Comme lui, plusieurs personnes approchées par Le Messager pensent que l’Est mérite mieux que ce qu’elle fournit depuis l’accession du Cameroun à l’indépendance en 1960. Bien plus, depuis le 06 novembre 1982, date à laquelle le président Paul Biya a accédé au pouvoir, les filles et fils de cette région ont toujours affirmés leur volonté à soutenir la politique du renouveau à travers les résultats des consultations électorales organisées jusqu’à ce jour. Mais, malgré leurs jérémiades, les revendications adressées à Paul Biya sont restées sans réponses.

Nominations

En plus de celles sus évoquées, il y a sous la cendre, les revendications portant sur la nomination des ressortissants de cette région à des postes de responsabilités. Une revendication souvent portée par les responsables locaux du parti au pouvoir. C’est le cas du département du Lom-et- Djèrem, siège des institutions régionales de l’Est. Depuis l’éviction de Badel Ndanga Ndinga du gouvernement en 2011, aucun natif de ce département n’a été nommé ministre, encore moins directeur général d’une société d’Etat. « Que nous reproche Paul Biya ? ». C’est la question que l’on se pose dans ce département depuis le dernier réajustement du gouvernement. « Il n’a que nommé les fils du Haut-Nyong et de la Boumbaet- Ngoko » pouvait-on entendre dans les chaumières au lendemain du 02 mars 2018.

Le sujet avait enflammé les discussions même au sein du Rdpc. Certains conseillers municipaux ont d’ailleurs exprimés leur colère à l’occasion des élections sénatoriales du 25 mars dernier. Pas moins que 25 sur les 193 que comptent les communes du Lom-et-Djèrem s’étaient désolidarisées de leur famille politique en votant l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp). « Ce n’était que le début. Notre département gagne quoi derrière Paul Biya ? », laisse entendre un militant Rdpc de la section Lom-et- Djèrem Sud 1. A en croire ce natif de Bertoua, « l’élite politique a du fil à retordre pendant cette campagne présidentielle ». Un raisonnement qui traduit sans doute la colère sourde que ruminent les populations de ce département, voire de la région toute entière qui croupie dans la misère et le sous développement.

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