S’accrocher au pouvoir au Cameroun...Quand le pouvoir devient une seconde nature
CAMEROUN :: POINT DE VUE

S’accrocher Au Pouvoir Au Cameroun...quand Le Pouvoir Devient Une Seconde Nature :: Cameroon

Depuis, M. Biya, 85 ans, est toujours aux commandes de l’État et de son régime vieillissant – la plupart des ministres sont septuagénaires.

Au Cameroun, on ne peut pas désigner un dirigeant du doigt en disant qu’il est un ancien chef.

Images effarantes, mais devenues banales aux yeux de tous. Des septuagénaires et autres octogénaires, qui pètent en pleine réunion sans se rendre compte, qui dorment dans les banquets de leurs voitures à l’heure où ils sont supposés se trouver au travail, incapables de tenir des discours cohérent. Ils sont là depuis des lustres et dressent encore des stratégies de maintien au pouvoir ou de reconquête de leur puissance laminée par le temps, ou la lassitude du peuple.

Après l’espoir voilà qu’après les années dites d'indépendances, le tableau socioéconomique, politique, culturel et sécuritaire est tout sauf reluisant.

Au Cameroun, il y a la terre, les ressources de toutes sortes. Mais le développement se fait impatiemment attendre.

En lieu et place du combat pour le développement du pays, voilà que les sorciers de la politique se mettent en branle non pas pour servir les intérêts fondamentaux des peuples, mais pour des questions de famille, de prestige sur un fond de calcul financier et économique.

A-t-on besoin aujourd’hui de chanter cette vieille chanson à l’oreille des jeunesses camerounaise à savoir "la jeunesse fer de lance de la nation" ! Visiblement, la jeunesse constitue l’avenir des peuples. Lorsqu’elle est torpillée, c’est l’avenir qui l’est avec elle.

Mais comment rendre rationnelle cette vérité au Cameroun ?

Le constat est tristement amer chez nous : au lieu de céder le pouvoir aux jeunes, nos vieillards politiciens se battent sans répit pour le confisquer quand bien même ils ont montré toutes leurs limites objectives quant à leur capacité de redonner confiance à ce pays pillé et souillé par les politiques affairistes de nos dirigeants.

Au Cameroun, Paul Biya, 85 ans dont 36 ans de règne, dont la parole est de moins en moins audible est aux affaires depuis plus de quarante ans. Est-il enfin prêt à céder le trône à un jeune pour donner au pays un souffle nouveau pour un développement véritable à la dimension des mondes en mutations ? Rien n’est moins envisageable quand on sait que ce qui compte pour lui, ce n’est pas le besoin urgent de développement socioéconomique, politique et culturel à l’avantage des masses laborieuses, mais bien plutôt le besoin de mourir aux affaires.

Il a pourtant fait rêver des générations entières, avec des slogans innovateurs, des idéaux nobles et un engagement sans faille pour le bien de leurs pays. Mais, le temps passe et fait son effet.

Les priorités ne sont plus les mêmes, et les revendications enflammées sont jetées au rebus. Alors se pose un dilemme : partir ou ne pas partir. Question obsédante et désagréable. Surtout quand on est persuadé d’être au dessus de tous, et tellement haut qu’après nous, il n y a que le soleil.

« Le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême » avait lancé Kissinger. Les gérontes, omniprésents, à la tête de l'Etat et ses démembrements et présents partout où il faut se faire remarquer, illustrent parfaitement la boutade de l’ancien secrétaire d’Etat américain. Mais ils n’en ont rien à faire.

L’avertissement est, du reste, pris avec une légèreté d’une admirable naïveté. Car dans l’entourage, une langue bien pendue appartenant au comité de soutien - monté selon les règles du « Manuel du parfait candidat à la longévité au pouvoir » - loue les mérites du vieux, son génie et sa vision unique pas encore égalée par un peuple qui se sent perdu sans lui et ses lubies.

On sait où les idées des génies inégalables et inégalés nous ont menés. Tout comme, les titres ronflants qu’ils se donnent avec fierté.

Mais quand on a encore le courage de faire des promesses, après plusieurs mandats, qu’on répertorie, toute honte bue, ses échecs pour en faire un programme de développement et qu’on envoie des aboyeurs ameuter les foules, pour se faire réélire ; et que des foules enflammées suivent les cortèges des aboyeurs, qui au passage, monnayent leurs prestations, on se dit que les électeurs n’ont que les dirigeants qu’ils méritent.

Pour le 7 octobre prochain, il appartient donc à la jeunesse d’en prendre conscience et de s’assumer. Aussi, doit-elle apprendre à comprendre que la racaille de démocrates assoiffés de pouvoir ne peut servir les intérêts fondamentaux des peuples.

En conséquence, la jeunesse camerounaise et le peuple tout entier ne doivent plus continuer à secouer les pans des boubous de ces politiciens finis qui n’ont plus rien de potable à donner aux Camerounais. Pour la confiance en l’avenir et pour l’amour du Cameroun, renvoyons le 7 octobre prochain le bulletin de vote du chef des vieillards dans la poubelle. Oui la poubelle !

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