Ebolowa : Un mémorandum pour la création d'une université
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Le document qui est adressé au chef de l’Etat, demande par ailleurs l’augmentation des places et des filières à l’Enset de la ville.

C’est un véritable coup de pied dans la fourmilière. Ce document que les caciques du sérail natifs du Sud ont cherché à dissimuler pour des raisons évidentes, est finalement arrivé à destination. Il a été déposé au cabinet du Premier ministre le 09 février dernier par le délégué aux organisations spécialisées à la section Mvila-Centre I du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Stéphane Endezoum Awomo.

Ses signataires qui se recrutent parmi l’élite et les forces vives du Sud, les chefs traditionnels, les ministres du culte et une bonne fourchette d’hommes et de femmes de cette région, réclament au chef de l’Etat la création d’une université d’Etat à part entière dans cette partie du pays regroupant en son sein toutes les facultés et grandes écoles.

En ce qui concerne l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique (Enset), nouvellement créée à Ebolowa, les auteurs du document demandent une augmentation des places de 125 à 400 pour le premier cycle et de 125 à 350 pour le second cycle. Ils exigent par ailleurs l’insertion des filières de formation dans lesquelles les fils du Sud auraient plus d’aptitudes à savoir : l’industrie de l’habillement, l’économie sociale et familiale et le génie civil entre autres. La dernière revendication porte sur l’octroi d’au moins 70% de places disponibles aux ressortissants de la région du Sud.

Après l’Extrême-Nord, le Nord-Ouest et l’Est, c’est au tour de la région du Sud de faire pression sur Paul Biya, à la faveur de la création d’une grande école sur son territoire. Pour en arriver là, les auteurs ont fait montre de beaucoup de courage car, la grande élite et le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), Jacques Fame Ndongo - par ailleurs originaire de la région -, n’ont pas été favorables à la publication d’un mémorandum venant du Sud.

Dans cette région, une attitude interdit les revendications aussi longtemps que l’actuel président sera au pouvoir. Pour cette gérontocratie conservatrice, les revendications en provenance du Sud, région natale du chef de l’Etat, peuvent être sujettes à des interprétations tendancieuses de la part les concitoyens des autres régions du pays. Afin d’éviter à Paul Biya un chantage organisé qui pourrait créer de dangereux précédents.

La sortie du récent mémorandum est donc perçue comme un défi pour les bonimenteurs qui passent leur temps à rassurer le chef de l’Etat que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, alors que le peuple tire le diable par la queue.

Et pour l’écrasante majorité, c’est une humiliation qu’ils vont devoir digérer car soutiennent-ils, on ne saurait continuer à sacrifier la majorité pour des intérêts personnels d’un groupuscule de personnes qui en fin de compte, ne pensent qu’à protéger leur strapontin.

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