Insalubrité : La capitale transformée en urinoir géant
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Cette situation récurrente d’incivisme est presque devenue normale pour des habitants de Yaoundé.

Il est 10 heures 20 minutes au quartier Emana, à Yaoundé. Au lieu-dit borne fontaine, un jeune homme d’une trentaine années se met à l’aise au pied d’un bac à ordures. Son envie d’uriner l’y a conduit alors qu’il marchait avec des amis. C’est en effet une répétition machinale d’un acte devenu naturel pour des habitants de ce quartier. Non loin de là, des activités commerciales tournent à plein régime. « On est habitué. Chacun se bat à mener ses activités malgré ces odeurs », nous jette à la figure Inès Nnéné, vendeuse de beignets.

Au marché Mokolo, un bac situé en bordure de route laisse vivre un concert de mouches assorti d’une odeur pestilentielle. Aux abords du stade Omnisports annexe n°1, un jeune homme urine sans gêne sur le mur servant de clôture. Tout semble naturel. Des scènes pareilles, on en vit tous les jours sur les voies publiques. Comment comprendre cette attitude désinvolte qui gagne de plus en plus la cité capitale ?

A cette interrogation, des réponses fusent de toute part. Chacun y va de son expérience. Pierre Onana, enseignant de langue française dans un établissement de la place, a une explication : « Nous sommes dans une société en perte de valeur, quoi qu’on dise. Tout est désormais permis. On urine sous les voitures, sur le trottoir voire même sur la chaussée. Il faut repenser notre société », dit-il.

Certains bars ne prennent  pas des dispositions pour leurs clients, malgré l’exigence légale. Les tenanciers sont dans une course effrénée vers le gain, nous renseigne David Blaise Njiefack. La nuit, l’alcool et la pénombre aidant, est souvent le moment propice pour ces épanchements éhontés. « Comment pouvez-vous empêcher quelqu’un d’uriner sous une voiture ou un bac à ordure quand le bar où il ingurgite des bouteilles de bières n’a pas de toilettes. Je ne justifie pas cet acte qui pour moi est abject, mais j’essaie de comprendre ».

Pour sortir de ces odeurs repoussantes, des Yaoundéens prônent la prise de conscience des populations. Ils exhortent par ailleurs les différentes communes à se secouer pour lutter énergétiquement contre cette mentalité insalubre. « Les communes doivent construire au niveau de leur espace des toilettes publiques. On en trouve difficilement ou presque pas. Des sanctions sévères doivent être prises à l’encontre des contrevenants », fulmine Yannick Njié.

Au-delà des affiches indiquant des messages tel que « Interdit d’uriner ici », « Interdit d’uriner ici sous peine de sanction ou poursuite judiciaire », souvent installées par des individus pour protéger leur environnement, la sensibilisation reste le combat herculéen à mener afin d’affranchir la capitale politique de son torrent d’urines.

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