Cameroun: Accès à  l'énergie solaire: Un comité de pilotage international fixe le cap à  Yaoundé
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Cameroun: Accès à  l'énergie solaire: Un comité de pilotage international fixe le cap à  Yaoundé :: CAMEROON

Depuis des mois déjà, les villes de Bangangté et Fokoué dans la région de l’Ouest au Cameroun donnent l’espoir d’un mieux vivre à la population à la faveur du démarrage de l’exécution d’un projet d’électrification rurale à base d’énergie renouvelable financé sur fonds de partenaires internationaux avec une participation à pourcentage favorable des mairies. Ce projet, volonté manifestée du sommet de la COP 21 sur le changement climatique, a été défendu de main de maitre par le maire de la commune de Bangangté Celestine Ketcha Courtes par ailleurs présidente du REFELACAM (Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique-Antenne du Cameroun).

Dans sa concrétisation, ce projet d’électrification des communes dénommé « Femmes et Energie Durable » vise en réalité à permettre l’accès durable, moderne, fiable, abordable et à toute la population à une énergie propre. Ce qui favorisera l’objectif 5 et 7 des ODD prescrit par les Nations Unies pour la préservation de l’environnement mondiale loin de la pollution tout en ayant un accès pour tous à une énergie.

Réuni à Yaoundé pour fixer le cap, un comité de pilotage international regroupant les acteurs locaux (Feicom, Maires, Equipes du projet) et les partenaires internationaux qui auront participé au financement à savoir l’ADEME, AIMF, Fondation VEOLIA, etc. ont statué du 26 au 27 Octobre 2017 sur de meilleures méthodes à adopter pour réussir afin de prolonger l’expérience au Cameroun et en Afrique.

D’après le service presse du projet, après la phase 1 qui a vu des réalisations déjà faites dans les communes de Bangangté et de Fokoué (en cours), la phase 2 avec des financements déjà disponibles verront les communes de Mayo-Oulo, Mintom, Mbengwi, Afanloum et Angossas bénéficiées très bientôt de leurs infrastructures énergétiques.

Pour la phase 3, le financement est recherché. Cette phase prendra ainsi en compte plusieurs autres communes telles que : Maroua 1er (Extrême-Nord), Nguibassal, Ndzeng, Kon-Yambetta, Akom II (Centre), Eboné et Nkongsamba III (Littoral), Mayo-Darlé (Adamaoua), Madingring (Nord), Doumé, Ngoyla (Est) et Tombel (Sud-Ouest).

Ainsi, comment ne pas croire qu’au terme de l’exécution de tous ses chantiers d’envergure pour doter des zones rurales d’autonomie électrique le développement ne commence à migrer dans ces zones ? Vers sa lente marche devant arriver à son émergence promis à l’horizon 2035 le Cameroun avance sous l’impulsion du Chef de l’Etat S.E Paul Biya et de ses « ouvriers » dont Celestine Ketcha Courtes en est un maillon assez important par ses plaidoyers.

Vers une autonomie énergétique

Dans l’application de la loi de 2011 votée à l’Assemblée nationale et promulguée par le Chef de l’Etat, les communes ont la possibilité de créer des sociétés d’économie mixte au sein desquelles elles peuvent détenir jusqu’à 33% du capital. Ainsi nous voyons déjà opérationnel des centrales photovoltaïques dans la commune de Meyomessala comme exemple du potentiel à faire valoir dans nos communes. Avec l’entrée en exécution du projet énergétique « Femmes et Energie Durable » marqué par un prolongement important dans d’autres communes dirigées par des maires hommes, l’envie récurrente pour la jeunesse d’une immigration en zone urbaine sera de plus en plus rare car les opportunités d’insertion sociale et de production seront tentantes.

D’après plusieurs informations, c’est sur la base de l’interprétation stricte de la loi de 2004 sur la décentralisation et celle récente de 2011 sur l’électricité que s’est basée le plaidoyer international fait par le Refelecam sous la férule de sa Présidente Celestine Ketcha Courtes, Maire de la commune de Bangangté, pour glaner le premier financement salutaire au profit de 7 premières communes camerounaises dirigées par des Femmes Elues Locales. Pour un coût global de 1,7 millions d’Euros soit 1 114 435 000 (Un Milliard Cent Quatorze Million Cent Trente Cinq Mille Fcfa) signé le 16 Janvier 2016 à Paris conjointement par Mme Anne Hidalgo, Présidente de l’AIMF (Agence Internationale des Maires Francophones) y compris l’ajout sollicité à l’ADEME (500 000 Euros) et Celestine Ketcha Courtes, Présidente du Refelacam, l’accord financier de la Convention Cadre et d’Engagement Financier donnait ainsi naissance au projet actuel « Femmes et Energie Durable ».

Les premiers chiffres d’experts

Selon les chiffres compilés sur le prix payé pour s’approprier de l’énergie électrique il s’avérerait que la société actuelle à savoir ENEO fixerait à 78 Fcfa le KiloWatt pour les mairies. Un prix de l’électricité qui cause parfois des charges exorbitantes dans le fonctionnement de plusieurs hôpitaux de campagne et centres de santé. Avec l’avènement et l’installation dans plusieurs mairies du projet « Femmes et Energie Durable », la solution pourrait être trouvée pour sauver des vies.

D’après François Moisan de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise d’Energie de France) l’un des experts français du projet, pour maximiser la durabilité du projet et estimer le coût global en fonction des mairies, plusieurs coûts nettement abordables ont été donnés. D’après lui, pour la pose d’un panneau solaire de 200W de puissance, le coût pourrait être estimé à 120 000 Fcfa. Pour un lampadaire solaire qui prendrait en compte une batterie en lithium (durée de vie 2 à 4 ans), une lampe LED et un panneau solaire, le coût global avoisinerait 1,3 millions de Fcfa.

Pour un Hôpital de district d’une capacité importante, ces experts parlent d’une consommation approximative de 20 KW pour une installation qui couterait environ 70 millions de Fcfa en prenant en compte un frigo d’une puissance de 150 W allumé 24/24 pour conserver par exemple des vaccins, de lampes LED pour les salles d’hospitalisation et d’opération, de l’éclairage public pour les visiteurs et personnels, utilisation d’ordinateurs, etc.

Par contre pour un Centre de santé Intégré un peu plus petit et d’une consommation énergétique estimée à 3 KW, le coût de réalisation serait environ 10 Millions de Fcfa.

Si ‘on s’en tient aux différentes dotations des mairies retenues pour l’exécution de la phase 2 du projet, l’on pourrait ainsi affirmer de l’effectivité d’un changement visible de la physionomie des mairies rurales impactées par ce projet. A l’exemple de celle de Mintom dans laquelle le projet « Femmes et Energie durable » va mettre à disposition une enveloppe financière de 42 569 Euros soit 27 925 264 Fcfa (Vingt Sept millions Neuf Cent Vingt Cinq Mille Deux Cent Soixante Quatre Fcfa) avec un apport financier de 10% estimé à 2 792 526 (Deux Millions Sept Cent Quatre Vingt Douze Millions Cinq Cent Vingt Six Mille Fcfa) qui donne un financement total pour cette Mairie de Mintom de 30 717 790 Fcfa (Trente Millions Sept Cent Dix Sept Mille Sept Cent Quatre Vingt Dix Fcfa), le soutien énergétique au centre de santé intégré de la ville pourrait être possible à réaliser mais pas pour l’hôpital de district opérationnel depuis des années et qui a une capacité d’accueil importante. Très certainement, la Mairesse de la ville à savoir Mme AKETE ENDAMANE DIBOL privilégiera l’électrification de l’hôtel de ville, de l’artère centrale, etc.

Par contre, pour la Mairie de Mayo-Oulo qui est dirigée par la très dynamique HAOUA TIZI et qui bénéficie de la plus grande dotation budgétaire de la phase 2 du projet « Femmes et Energie durable » à savoir 114 558 Euros soit 75 150 048 Fcfa (Soixante Quinze Millions Cent Cinquante Mille Quarante Huit Fcfa) avec un apport financier de 10% pour la somme de 7 515 005 Fcfa (Sept Millions Cinq Cent Quinze Mille Fcfa) pour une enveloppe globale de 82 665 053 Fcfa (Quatre Vingt Deux Millions Six Cent Soixante Cinq Mille Cinquante trois Fcfa), les besoins d’après certains responsables de cette mairie sont nombreux au regard de la superficie de la commune qui dépasse celle de la région de l’Ouest Cameroun.

Pour le reste à savoir Mbengwi avec 67 685 358 Fcfa, Angossas 67 685 358 Fcfa et Afanloum le dernier avec 14 608 070 Fcfa, l’expérience d’une électrification rurale au profit de la population donnera un espoir certain d’une amélioration d’un quotidien miné par le désespoir de la jeunesse.

REACTION

CELESTINE KETCHA COURTES, Maire de Bangangté et présidente du REFELACAM

« Je suis très très contente d’être là aujourd’hui. Depuis 2015, les femmes maires du Cameroun se sont engagées à accompagner le Président de la République du Cameroun qui a signé les 17 objectifs de développement durable de l’ONU, a adressé les questions essentielles qui sont les questions de changement climatique, de l’environnement qui se déclinent dans les ODD 7 et 13. C’est ainsi qu’à la COP 21 nous avons présentés des projets et DIEU Merci ceux-ci ont trouvés des partenaires attentifs qui ont financé pour 1,7 millions d’Euros. En ce moment nous sommes dans la phase pratique. Celle-ci qui consiste à réaliser dans 7 communes pilotes à savoir Fokoué, Bangangté, Afanloum, Mintom, Angossas, Mbengwi et Mayo Oulo, des infrastructures énergétiques pour la population. Nous allons donc désormais adresser les questions d’éclairage durable dans ces communes.

Dans ce projet nous privilégions l’éclairage public car lorsqu’il y a de la lumière cela est favorable. Nous les femmes et les petites filles sommes vulnérables dans l’obscurité. Nous avons également choisi les centres de santé, les hôpitaux de district. Nous allons apporter des mini centrales hybride c'est-à-dire essayé d’associer l’énergie solaire avec ENEO pour que nous soyons sûr que lorsqu’une femme est au bloc opératoire il n y a aucun risque pour que le courant se coupe pour la mettre en danger. Toutes les femmes maires qui sont dans ce projet ont choisi ces orientations. »

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