Cameroun, Communiqué Mandela Center: Crise anglophone: Le régime préfère la répression barbare au dialogue inclusif
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Cameroun, Communiqué Mandela Center: Crise anglophone: Le régime préfère la répression barbare au dialogue inclusif :: CAMEROON

Mandela Center porte à l'attention de la communauté nationale et internationale, Que la grave crise socio-politique qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis Octobre 2016 prend une tournure de plus en plus critique et dramatique;

Que des milliers de personnes sont descendues dans les rues ce 22 septembre 2017 pour exiger la libération de leurs compatriotes maintenus captifs dans les différents centres de détention du pays, la démilitarisation des régions anglophones et la reprise d'un dialogue ouvert et constructif;

Que ces revendications sont légitimes et conformes au droit international dont le Cameroun a librement souscrit;

Que plusieurs mesures conservatoires prises par les autorités notamment, l’interdiction des réunions et manifestations publiques dans le département de la Mezam jusqu’au 03 Octobre 2017 prise par le Préfet, l’interdiction de circuler entre les départements de la Région du Nord-Ouest prise par le Gouverneur, le couvre- feu à Bamenda de 22h à 05h tous les jours jusqu’au 03 Octobre, n’ont eu aucun effet, sur la détermination de nos compatriotes pour les libertés publiques ;

Que de nouvelles victimes de la répression sauvage ont été enregistrées ce 22 septembre dont 2 à Buéa, 3 à Santa, 1 à Mamfé et 1 à Kumba, ainsi que de nombreux blessés et de nouvelles arrestations massives;
Que le silence du chef de l’Etat, Paul Biya face à la gravité de la situation dans son message lors de la 72e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies démontre, à suffisance, que malgré les critiques de la communauté internationale et d'une partie de son opinion publique, le Gouvernement camerounais n’envisage que l’option de la répression politique pour juguler la vague de contestation qui a gagné la partie anglophone du pays;

Que les graves déclarations du Gouverneur de la Région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï : «Si les chiens continuent à aller dans la rue pour mordre, ils vont rencontrer les forces de sécurité » et celles du Ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, au nom du gouvernement, « Ce que ceux-là (anglophones) font est beaucoup plus méchant que ce que Boko Haram fait », sont prémonitoires de la quantité du sang qui va encore couler et sont TOTALEMENT irresponsables dans un Etat de droit;

Qu’il est constant que cette escalade inquiétante est liée au maintien en détention d’une partie des personnes arrêtées, l’insuffisance des solutions aux revendications sectorielles des syndicats d’avocats et d’enseignants, la persistance injustifiée de la répression, la militarisation des régions concernées et la non-reprise du dialogue;

Que ce refus incompréhensible du dialogue a conduit à une augmentation des messages radicaux, la persistance des villes mortes, la multiplication des actes de violence, des atteintes à des établissements d’enseignements secondaires et la montée généralisée de l’insécurité;

Que le Président de la République reste le premier responsable de la politique du pourrissement de cette crise, à coté de ses collaborateurs qui continuent de clamer que la solution à cette crise réside dans la condescendance, le mépris ou le jusqu'au-boutisme pour masquer une incompétence notoire et la navigation à vue du régime de Yaoundé. 

1.Condamne Condamne Condamne, avec des termes très durs , avec des termes très durs, tout acte de violence et toute intimidation d’où qu’ils viennent ;

2.Exige, avec toute Exige, avec toute Exige, avec toute la fermeté, la fermeté, la libération,sans condition, de tous les « otages », maintenus en captivité dans les différents centres de détention du pays et la fin de la répression politique;

3. Rappelle, à nouveau, avec insistance Rappelle, à nouveau, avec insistance, aux autorités camerounaises, que dans une crise , politique avec des mesures essentiellement politiques, la décrispation réelle et l'apaisement passent OBLIGATOIREMENT OBLIGATOIREMENT OBLIGATOIREMENT par un dialogue national inclusif, franc e inclusif, franc et sincère inclusif, franc et sincère au sujet de la t sincère forme de l'État à partir du moment où l’échec de la décentralisation, du fait de l'absence de volonté politique, est consommé ;

4.Demande Demande Demande,urgemmen urgemmen urgemment,aux autorités camerounaises aux autorités camerounaises de poursuivre leurs efforts pour traiter tous les griefs de la communauté anglophone et promouvoir des mesures de réconciliation nationale afin de trouver une solution définitive et durable à la crise tel qu’a recommandé le Secrétaire Général des Nations Unies dans un communiqué le 31 août dernier;

5. Indique clairement, aux forces de maintien de l’ordr 5. Indique clairement, aux forces de maintien de l’ordre (FMO)que leur responsabilité individuelle est directement engagée directement engagée directement engagée dans ces répressions sauvages dans la mesure où « L’ordre d'un supérieur ou d'une autorité publique ne peut être i supérieur ou d'une autorité publique ne peut être invoqué pour justifier la torture oqué pour justifier la torture » ou l’usage disproportionné de la force, conformément à l’article 2 de la Convention des Nations Unies Contre la torture, et autres peines et traitements inhumains ou dégradants, du 10 décembre 1984, à New York, ratifié par le Cameroun par Décret n°2010/347 du 19 novembre 2010;

6. Rappelle, avec une rare fermeté, à l’Etat Camero 6. Rappelle, avec une rare fermeté, à l’Etat Camerounais, que conformément au droit , international des droits de l'homme qu’il a librement souscrit, il a l’OBLIGATION  d’enquêter et, s’il existe des éléments de preuve suffisants, le DEVOIR de traduire en justice toutes les personnes présumées responsables et de punir celles déclarées coupables de ces violations;

7. Avise, enfin,l'opinion, que Mandela Center, continue sereinement son travail de documentation et documentation  et d’archivage de tous les cas de graves violations des droits de l’Homme afin que les auteurs en répondent en temps opportun.
 
Pour toute information complémentaire, bien vouloir nous contacter aux adresses suivantes :
Email : mandelacenter2@gmail.com
ou comptoirasssitancejudiciaire@gmail.com
ou solutionscameroun@gmail.com
Tél. : (00237) 679 79 81 80 / 678 912 205 / 699 25 87 77 

Fait à Yaoundé, le 23 septembre 2017
Le Secrétaire Exécutif Permanent du CAJ

Jean Claude FOGNO

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