AFFAIRE M.T. ATANGANA – ETAT DU CAMEROUN: Pourquoi la réparation des préjudices coince
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AFFAIRE M.T. ATANGANA – ETAT DU CAMEROUN: Pourquoi la réparation des préjudices coince :: CAMEROON

Depuis sa sortie de prison, il y a plus de trois ans, à la suite d’une grâce présidentielle qui l’a élargi, l’expert financier franco-camerounais court après sa réhabilitation.

Michel Thierry Atangana (MTA) n’aura pas de répit. Après son élargissement intervenu le 24 février 2014, à la suite d’un décret lui accordant la grâce présidentielle, trois ans se sont écoulées sans qu’il ne soit réhabilité.

L’ex-prisonnier du Secrétariat d’Etat à la Défense (Sed), après avoir injustement passé 17 ans dans ce cachot, les préjudices moraux et financiers qu’il a subis tardent à être réparés. Il remue d’ailleurs ciel et terre pour que sa dignité et ses biens soient restaurés et restitués.

Bien plus, il paye physiquement aujourd’hui, le lourd tribut d’un enfermement quasi inhumain. C’est la raison pour laquelle le Groupe de travail sur la détention arbitraire, en 2013, ayant constaté que MTA avait été arbitrairement détenu au Cameroun, a recommandé d’abord la libération immédiate du concerné, ordonné ensuite l’ouverture d’une enquête pour appréhender les personnes responsables de sa privation de liberté; et enfin sollicité une indemnisation pour les préjudices causés.

C’est dans cette dynamique qu’il faut saluer les efforts et les signaux qu’a donné le président Paul Biya du Cameroun pour l’avènement d’un État de droit. Le chef de l’Etat serait favorable à la mise en œuvre de l’avis du Groupe de travail de l’Onu. Selon des sources du Messager, pour illustrer cette posture, Paul Biya a fait initier un processus qui devrait déboucher sur l’application des recommandations du Groupe de travail en mettant en place une commission interministérielle chargée de proposer une solution sur les enjeux financiers des problématiques ayant conduit à la détention de Michel Thierry Atangana. 

Selon des sources dignes de foi, le groupe de travail interministériel devait déterminer le montant de la créance du Cameroun envers le consortium d’entreprises mis sur pied en 1992 pour financer le Copisur.

Enjeux financiers

D’ailleurs, il ne s’est pas agi d’une première initiative du genre, car une enquête avait déjà été diligentée en 2012 par la Délégation générale à la sûreté nationale (Dgsn) à la demande du secrétaire général de la présidence de la République. La Dgsn avait alors évalué les enjeux financiers de l’affaire à 278 milliards Fcfa.

Le Cameroun devrait payer plus de 300 milliards Fcfa à ce jour. Une dette qui pourrait augmenter encore. En effet, au moment des accords, les fonds mis à la disposition du Cameroun sous forme de prêt par les entreprises devait produire des intérêts de 10%, d’abord sur la créance normale, mais de 10% également pour les retards. 

Le hic en ce moment précis peut provenir de l’entrée malheureuse du Cameroun dans le plan d’austérité qu’impose le Fonds monétaire international dans l’optique de sauver le pays d’un désastre économique. 

Ainsi, le règlement de la dette intérieure n’est guère une priorité dans les petits plans des experts en économie de cette institution de Bretton Woods.

Selon toute évidence, l’importance actuelle de la créance fait frémir les pouvoirs publics qui rechignent à résoudre cette affaire. 

Quand on sait que ce dossier est ouvert depuis 2008, presque dix ans après, on est fondé de dire que l’Etat du Cameroun se presse lentement.

Comme pour conclure avec Me Jean Djeuko, un des avocats de MTA que «ça donne l’impression que l’Etat du Cameroun veut jouer sur le temps».

Or, il est constant qu’il faudra payer, un jour ou l’autre…

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