Nord Ouest : La grève des avocats continue
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Une semaine après la trêve imposée par le bâtonnier de l’ordre des avocats, les hommes de loi refusent toujours de se rendre dans les prétoires.

Comme les autres jours de protestation citoyenne, la journée d’hier lundi 8 mai 2017, était ordinaire à Bamenda. Pas de grands mouvements, les populations ont appris à vivre avec la ville morte. Au palais de justice, sis à Up Station, c’était aussi la monotonie habituelle. Les avocats en robe noire qui inondent souvent le  lieu n’étaient pas très visibles.

Tout juste peut-on indiquer quelques uns, qui gèrent des affaires réservées dans certains bureaux. Ces derniers ignorent depuis le 2 mai, la décision de reprendre les plaidoiries devant les tribunaux des cours d’appel du Nord Ouest et du Sud Ouest. Ils ne sont pas convaincus par les « avancées » d’un gouvernement qui fait des promesses qu’il ne réalise jamais.

« Depuis que le gouvernement a reconnu la pertinence des revendications qui sont faites, il n’y a aucune loi qui matérialise quoi que ce soit. Les décisions ministérielles ne suffisent pas. De plus, où sont les leaders de cette revendication ? », regrette l’un d’eux, qui accuse la précipitation du bâtonnier.

En  interne, ils contestent la décision de celui-ci de nommer des représentants dans le « conclave » et ne se sentent pas solidaires de leurs décisions. Représentant du bâtonnier dans la région du Nord Ouest, Me Henry Kemende dit avoir suivi à partir des réseaux sociaux et sur son lit d’hôpital, l’échec de la levée du mot d’ordre.

Il rapporte comment un avocat en civil de passage au tribunal a été contraint par les autorités de porter la toge d’un greffier pour donner l’impression que la grève est suspendue. Une attitude jugée ridicule. « Depuis que les policiers ont arraché les toges de certains d’entre nous, on attend leur restitution et les excuses subséquentes », s’énerve un autre avocat, qui ne se reconnaît pas dans les décisions de l’ordre.

Si  la situation est calme à Bamenda, les avocats redoutent les autres tribunaux de la région. L’essentiel des avocats est basé au chef-lieu : quelques 200 lawyers, ainsi que 150 stagiaires, contre un à Ndop, 1 à Wum, 1 vieillissant à Batibo, 5 à Kumbo. « Le gouvernement luimême sait qu’il est difficile pour nous de travailler dans ces zones. L’hostilité est visible », prévient Me Kemende, qui souligne que jusque dans les rangs des avocats, l’absence de solidarité est punie d’ostracisme.

A ce titre, les quatre avocats qui  avaient ouvertement appelé à la fin de la grève, ne sont plus tolérés dans leurs rencontres. Mercredi, 19 octobre 2016, devant la cour d’appel du Nord Ouest, Mes Ngek John Ngala, Anthony Amazee, Jacob Ateh et Rosaline Manka’a avaient alors expliqué leur revirement par une infiltration observée à travers des messages de propagande sécessionniste. Lors du dernier passage du bâtonnier dans la région, les autres n’ont pas voulu travailler avec eux.

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