Le patron de « Jeune Afrique Economie » y a pris part à une rencontre du Rdpc.

La sortie de Victor Fotso surprend sans doute une frange de l’opinion qui le connaît plutôt assez réservé. L’homme d’affaires porté récemment au poste de chef de la délégation permanente départementale du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dans le Koung-Khi ne parvient pas à dissimuler ses émotions. Surtout que Blaise-Pascal Talla, président du groupe «Jeune Afrique Expansion» et «Jeune Afrique Economie camer.be», publications basées à Paris, assiste, le 29 octobre 2016, à la cérémonie d’installation officielle des membres des bureaux des sections du Rdpc dans le Koung-Khi Nord.

Une présence qui suscite des interrogations, puisque Blaise- Pascal Talla ne ménage pas toujours le pouvoir en place dans ses différents canards. Raison de plus pour que Victor Fotso le présente au public. En l’invitant à se mettre debout pour que nul n’en ignore. Ce que le patron de «Jeune Afrique Economie» fait, en saluant d’un geste de la main, des personnalités dont le préfet du Koung-Khi, Antoinette Zongo.

«Je remarque que cette rencontre est spéciale, parce que je vois des figures que je n’ai jamais vues ici. Mon frère Talla Blaise-Pascal est parmi nous pour la première fois», annonce Victor Fotso dans un style humoristique qu’on lui reconnaît. Avant de se poser des questions : «Je me demande, qu’est ce qui chasse de pareilles élites dans notre milieu ? Les gens ont-ils peur ? Ils ont peur de quoi ? Ils ne doivent pas avoir peur chez eux. Bien entendu, c’est le résultat qui compte dans tout. Nous devons revenir aux sources pour qu’ensemble, nous développions notre village, notre département».

Des conseils d’un sage un homme de média ayant pris place à la première loge d’une tribune pleine comme œuf. Dans la foule, les uns applaudissent à tout rompre, tandis que d’autres ne cessent de s’étonner : «Je dis à mon ami Talla que c’est bien d’avoir le courage d’être parmi nous.

Apologie

Parce que depuis janvier 1996, année où je deviens maire, je ne l’ai jamais vu à mon bureau. Et je me demande pourquoi les gens comme ça se cachent. Quand ils le font, c’est pour laisser le village à qui ? Qui ne connaît pas Talla Blaise-Pascal», renchérit Victor Fotso. Sur le champ, le patron de presse ne répond à aucune sollicitation des médias.

Reste que, joint hier lundi au téléphone, Blaise-Pascal ne marque pas ce sujet d’un tabou: «Je suis venu pour voir, parce que c’était une grande rencontre au village [Il est natif de Bandjoun, Ndlr]. Je suis venu voir ça. Je suis venu, parce que j’étais de passage. Et comme j’ai trouvé qu’il y avait une grande réunion présidée par le patriarche Fotso, je m’y suis arrêté par curiosité et j’ai été bien accueilli», justifie Blaise-Pascal Talla.

Ce dernier tente tout de même de relativiser la dimension qu’on veut accorder à sa présence à un rencontre du Rdpc: «Ce n’est pas dans mes habitudes d’assister aux réunions publiques de ce genre. C’est l’une des premières fois, comme vous l’avez remarqué vous-même».

A priori, l’on peut croire à une simple coïncidence. Alors que quelques analystes essayent d’établir un lien étroit entre la présence de Blaise-Pascal Talla à Bandjoun avec le Rdpc et une récente parution de «Jeune Afrique Economie» qui fait l’apologie de Paul Biya et raconte le parfait amour qui file entre l’homme du  Renouveau et les bamiléké.