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© Mutations : Georges Alain Boyomo
- 12 Aug 2016 00:00:51
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CAMEROUN :: Assemblée nationale : Le vrai-faux scandale des recrutements frauduleux :: CAMEROON
Au cœur du dossier qui a emporté le directeur de l’administration générale de cette chambre du Parlement.
Le secrétaire général de l’assemblée nationale, Victor Yene Ossomba, a installé hier cinq responsables nouvellement nommés au sein de l’administration de cette institution parlementaire. Parmi ceux-ci, le directeur par intérim de l’administration générale (Dag), Mireille Mougnol Mekeng, administrateur d’assemblée, précédemment chargée d’études à la direction de la législation et des affaires linguistiques, qui remplace au poste de Dag, Cyriaque Esseba . Sur certains visages, notamment ceux des sortants, on pouvait lire la frustration.
Même les propos du sg, qui a déclaré, dans son discours d’installation, que les changements opérés fin juillet dernier ne doivent pas être considérés comme des sanctions, n’ont visiblement pas apaisé les esprits. De fait, à l’assemblée nationale, le limogeage de Cyriaque Esseba fait davantage grand bruit. De sources internes, ce dernier est accusé d’avoir « facilité » des recrutements frauduleux, sur la base de lettres de recommandation et demandes de stage plus ou moins fictives.
Dans la mêlée, des documents signés par un député Upc et un enseignant de l’Iric, tous deux habitués des plateaux de télévision de la place. Le réseau démantelé auquel on associe Cyriaque Esseba allait, révèle-t-on, jusqu’à falsifier la signature du président de l’assemblée nationale pour embaucher des « clients » qui déboursaient des millions de francs CFA.
Entre décembre 2015 et juillet 2016, une quarantaine de recrues sont ainsi venues grossir les rangs du personnel (déjà pléthorique) de l’assemblée nationale. Ayant découvert le stratagème sur le tard (il s’est retrouvé avec plusieurs contrats de travail sur sa table pour signature), Cavaye Yéguié Djibril (le Pan) a décidé de démettre le Dag de ses fonctions.
«Cyriaque Esseba n’est qu’un bouc émissaire, les principaux responsables de cette forfaiture sont deux : un chargé de mission et un haut cadre dans le cabinet du Pan», s’emporte un fonctionnaire de l’assemblée nationale. La seconde version de l’affaire est résolument à l’antipode de la première. L’on apprend plutôt que Cyriaque Esseba , Phd en sciences politiques, en poste à la Dag de l’assemblée nationale depuis 7 ans (il aurait été recruté à l’assemblée nationale sur recommandation de feu Ferdinand Oyono) a été victime d’une conspiration.
A la manœuvre, Mahamat Abba, le contrôleur général des services des questeurs et Ahmadou Ndottiwa, chef du protocole à l’assemblée nationale. Atteint par la limite d’âge de départ à la retraite (55 ans), Mahamat Abba voulait obtenir une prorogation de cinq ans auprès du Pan. Ce à quoi s’est opposé farouchement Cyriaque Esseba. Cavaye Yéguié Djibril a fini par donner raison à l’ex-Dag, dont les arguments puisaient dans la réglementation en vigueur.
«Cyriaque Esseba ne savait pas qu’il signait ainsi son arrêt de mort. Mahamat Abba et ses acolytes, notamment le chef de protocole, ont juré d’avoir sa peau par tous les moyens. C’est ainsi qu’ils ont inventé cette affaire de faux recrutements. Ils ont instrumentalisé des questeurs et le secrétaire général pour atteindre leurs fins. Ils ont même écrit à la présidence de la République et ont fait croire au Pan qu’il devait choisir entre son maintien au perchoir et le limogeage du Dag. Le dilemme était lourd et Cavaye a cédé. Je suis en mesure de vous dire qu’il regrette son acte aujourd’hui», rapporte un cadre en service à l’assemblée nationale.
Nos sources indiquent que le limogeage de Cyriaque Esseba a été signé alors que le directeur de cabinet du Pan, Boukar abdourahim, qui aurait pu éventrer le «complot», était en déplacement du côté de l’extrême-Nord, en vue du lancement d’un tournoi de football de vacances. Les instigateurs du redéploiement ont demandé au Pan de nommer l’actuel Dag, par intérim, en attendant la régularisation du bureau de l’assemblée nationale.
«Cyriaque Esseba a été broyé par des gens qui veulent tenir le Pan, qui veulent lui faire signer tout et n’importe quoi. Ceux qui s’y opposent sont vilipendés et voués aux gémonies», se désole une employé de l’assemblée nationale.
Après l’affaire Bouba simala, accusé le 16 juin 2015 dans un curieux arrêté signé du Pan, «d’actes de terrorisme, d’incitation au braquage et à l’enlèvement», voici un nouveau dossier dans lequel Cavaye Yéguié Djibril a été manifestement mené en bateau.
En 24 ans passés à la tête de l’assemblée nationale, le Pan a pris le risque (assumé ?) d’inonder l’administration de cette institution de ses « frères », au point où il est régulièrement débordé par leurs batailles fratricides. Et, comme le dit un adage, quand les éléphants se battent, ce sont les fourmis qui meurent.
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