Jeux olympiques : Les performances du Cameroun en dents de scie
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Jeux olympiques : Les performances du Cameroun en dents de scie :: CAMEROON

Le flou autour des primes des athlètes fait partie entre autres des causes des performances médiocres enregistrées lors des différentes participations de la Team Cameroon.

C’est aujourd’hui que débutent les 31èmes Jeux olympiques qui se tiendront à Rio au Brésil du 05 au 21 août. La Team Cameroun, forte de 24 athlètes s’est envolée la semaine dernière pour le pays de Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé. Un départ qui a fait suite à une cérémonie solennelle de remise d’étendard au boxeur de 18 ans, Wilfried Seyi, par le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang. C’était le jeudi 21 juillet dernier, au siège du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc).

Si le montant des primes des athlètes a déjà été dévoilé dans les pays comme la France, où on sait qu’une médaille d'or obtenue par un sportif français lui rapportera 50 000 euros, soit environ 32 7 50 000 FCFA ; 20 000 (13 100 000 FCFA) pour l'argent et 13 000 (8 515 000 FCFA) pour le bronze, au Cameroun, le voile n’a pas été levé sur le cas des athlètes.

Une pratique devenue presqu’officielle depuis des années, qui a un impact non négligeable sur les performances des athlètes camerounais lors de cette compétition depuis des années. À en croire Jean Paul Akono, l’ancien sélectionneur des Lions indomptables de moins de 23 ans (U-23), le Cameroun a frôlé le pire en 2000, lors de Jeux olympiques à Sydney. «Il faut que je vous le dise : pour que les primes des joueurs soient payées, il a fallu qu’ils menacent les dirigeants de grève. Les joueurs avaient décidé de ne pas jouer la finale et ils ont claqué la porte devant le ministre et toute la délégation. C’est pour vous dire qu’au départ de ces jeux, rien n’avait été arrêté.

Pendant que nous étions dans le jeu, le ministre des Sports nous annonce que la prime de participation était de 250.000 FCFA pour chaque athlète. Chacun recevra 200.000 FCFA par match gagné et les joueurs se sont mis à rire», explique le sélectionneur. Une situation qui a failli coûter la médaille d’or au Cameroun.

Corruption

Dans une interview publiée sur lionindomptable.com, serges Branco, l’ancien latéral des Lions indomptables du Cameroun champions olympiques 2000, fait des révélations surprenantes. L’ancien international camerounais explique que, vu la situation des primes au sein de l’équipe nationale, lui et six autres de ses coéquipiers ont été approchés par la mafia asiatique. Il explique que «… ils nous ont proposé 600.000 dollars par joueur pour perdre 2-1 face au Brésil en demi-finale avant la fin du temps réglementaire. Si on acceptait, ils nous donnaient 300.000 dollars cash et après le match, on reviendrait chercher le solde.

Nous avions 20 ans et aucun de nous n’avait de l’argent. Nous participions pour la première fois à une grande compétition. En plus, la Fédération camerounaise ne nous avait donné que 1000 dollars d’argent de poche. On nous avait fait des promesses qui n’avaient pas été tenues. Nous réclamions des sous régulièrement. A la fin de l’entrevue, ils nous ont donné 20 000 dollars pour le taxi… C’était un cadeau comme ça, pour rien. Nous étions plus qu’impressionnés, mais nous avions répondu que nous allions réfléchir».

Malgré ce flou autour des primes des joueurs et des problèmes de corruption au sein de la tanière, le Cameroun termine à la tête du podium avec une médaille d’or. Une situation qui n’est pas très éloignée de celle de Françoise Mbango , la médaillée d’or au triple saut, lors des Jeux olympiques de 2004 et 2008.

Plusieurs mois après sa médaille d’or obtenue au Jo 2004 à Athènes en Grèce, Françoise Mbango  n’était toujours pas rentrée en possession des 80 millions Fcfa mis à sa disposition par l’etat du Cameroun via le ministère de la Jeunesse et des sports de l’époque. La somme d’argent devait être mise à la disposition de l’athlète afin de mieux préparer le Jo de 2008 à Pékin en Chine, à raison de 20 millions par an. Dans une interview accordée à Radio France internationale (Rfi), ses propos laissaient entendre que cet argent aurait pris des destinations floues. Des sommes pourtant inscrites au budget du minjes.

«Il lui avait été demandé de donner les informations complètes sur son domicile et son lieu d’entraînement, afin de faciliter les procédures de virement utiles à sa prise en charge effective dans le cadre de la préparation des prochaines olympiades», avait tenté de justifier une source au  minjes. Pourtant, quelques décennies plus tôt, l’on était encore loin d’imaginer que le sport aurait pu être vecteur d’autant d’argent, quelle que soit la médaille que l’on a autour du cou.   

Reconnaissance

Joseph Bessala. Le nom ne dit certes rien aux plus jeunes. Plusieurs fois champion du Cameroun et champion d’Afrique en 1966 et 1968 dans la catégorie des poids welters, il est le premier médaillé (argent) camerounais à avoir remporté pour le compte du Cameroun une médaille aux Jeux olympique. C’était à mexico (Mexique) en 1968. Il meurt en 2010 sans une véritable reconnaissance de l’état du Cameroun, à l’instar de martin Ndongo Ebanga qui, lui, a remporté une médaille de bronze aux Jo de 1984 à Los Angeles, dans la catégorie des -60kg.

Les deux boxeurs restent les seuls à avoir donné au Cameroun des médailles dans cette discipline lors des Jo. Le bilan du Cameroun à cette compétition présente une cagnotte bien maigre. Entre 1968 et les derniers jeux de 2012, soit quarante-quatre ans, le Cameroun n’aura remporté que trois médailles d’or, une en argent et une de bronze.

« Si je devais dire un mot à l’endroit de l’équipe nationale de volley-ball qui est le seule discipline collective qui représente le Cameroun à ces jeux, je leur dirais de descendre sur le terrain et de jouer d’égale à égale avec leurs adversaires», a souhaité Jean Paul Akono.

Néanmoins, le Cameroun garde quelques chances de médailles dans ces Jo de Rio, non seulement en volley-ball dames, mais aussi dans les sports individuels. À l’instar de la lutteuse Ali Annabelle Laure. La lutteuse de 75kg en est à sa troisième participation aux Jeux olympiques. C’est depuis les Jo de 2008 à Beijing en Chine qu’elle a commencé à faire parler d’elle.

Elle a d’ailleurs été porte étendard du Cameroun lors des Jo 2012 à Londres. Une autre dame à surveiller, ce sera Rebecca Muambo, la lutteuse de 48 kg, tout comme le porte étendard de la Cameroon Team 2016, le boxeur de 18 ans, Wilfried seyi.

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