Les veuves exposent leurs souffrances
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Elles ont saisi l’opportunité d’une rencontre avec des associations qui se penchent sur leurs conditions de vie, pour mettre à nu tous les abus dont elles sont victimes.

D’après Constance Ngweka, sa vie est devenue un cauchemar peu après le décès de son époux. « Quand mon mari est décédé, sa famille m’a dépossédé de tous les biens. Ils ont pris jusqu’à la plantation sur laquelle je me battais pour survivre avec ma progéniture. Pire sa famille ne me soutient en rien. La nutrition, la santé et la scolarité des enfants de leur défunt frère, c’est moi seule qui m’en charge», se plaint-elle. Le cas de Constance n’est pas isolé. Il est plutôt le reflet d’une stigmatisation poussée des veuves dans l’arrondissement d’Alou, département du Lebialem, dans la région du Sud-Ouest Cameroun, par leur belle famille.

« Ma situation de veuve a rendu ma vie très difficile. Puisque c’est le mari d’une femme qui est son protecteur. Aujourd’hui que le mien n’est plus, je suis considérée comme une moins que rien dans mon entourage. En plus, je subis les insultes de toute sorte », ajoute Cécile Jofié, une autre veuve.

« Du vivant de mon mari, nous vivions en parfaite harmonie. Sa famille qui me repoussait déjà a profité de son décès pour me soumettre à d’atroces maltraitances. Elle m’a carrément expulsé de mon domicile conjugal. Orpheline moi-même, je ne savais où aller. Je me suis mise à errer dans la rue jusqu’au jour où j’ai rencontré le Sous-préfet qui m’a remis une enveloppe de 100 000 Fcfa pour me débrouiller. Les semences que j’ai achetées avec argent sont en train de pourrait parce que la parcelle de terrain de mon mari que je comptais cultiver a également été confisquée par sa famille », complète Octavie Adjoumessi, au bord des larmes, après dix ans de veuvage.

Selon Monica Kejang, déléguée d’arrondissement de la promotion de la femme et de la famille, à Alou, l’on dénombre plusieurs centaines de veuves qui vivent un calvaire indescriptible; mieux l’enfer du fait de la disparition de leur conjoint. « Lorsqu’une femme perd son mari, elle est aussitôt jetée à la porte. Parfois, on l’accuse d’être à l’origine du décès. Si la veuve est encore jeune, on la force de se remarier avec le frère du défunt époux », révèle cette fonctionnaire du Minproff qui appelle la société à être tolérante envers ces femmes qui, subissent déjà un gros psychologique causé par la séparation brusque d’avec un être avec qui, elles ont partagé une bonne partie de leur existence humaine.

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