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© Camer.be : Houzérou NGOUPAYOU
- 24 Mar 2016 08:02:46
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Cameroun, Abus: Gardé à vue pour avoir réclamé son argent à un gendarme à Bafoussam :: CAMEROON
Serge DEFO Collins, journaliste, a passé trois jours dans une cellule de la Brigade Ter de Bafoussam dans des conditions qu’il qualifie de très difficiles. Sa libération a été conditionnement par le paiement d’une somme de 30.000Fcfa par sa maman.
La fameuse histoire dont il est question est le prolongement du triste évènement du 10 Mars 2016 à la place des fêtes de Bafoussam, concernant les hommes de médias torturés et escroqués par un élément de la gendarmerie nationale, au cours de la cérémonie d’installation des nouveaux responsables du MINDEF dans la région de l’Ouest, présidée par le patron de la défense en personne, Joseph Béti Assomo. Dans notre parution de la semaine dernière, nous parlions déjà de cette affaire tristement célèbre. Mais il se trouve qu’entretemps, l’affaire a connu une évolution, et de la pire des manières. Les journalistes de la Lwc, victimes de cette filouterie, se seraient rendus à la Légion de gendarmerie de Bafoussam où ils ont rencontré le nouveau commandant, dans l’espoir de rentrer en possession de leur argent, estoqué par ce jeune recru de la gendarmerie. Une expédition malheureuse, puisque l’un d’eux sera abusivement gardé à vue par l’Etat major du commandant Amadou Babouguiri.
« Ils m’ont déshabillé et m’ont jeté en cellule pour rien »
A sa sortie de Cellule où il dit avoir passé des moments extrêmement difficiles en l’espace de quelques jours, Serge DEFO, puisqu’il s’agit de lui, raconte sa mésaventure: « Je suis sorti avec les cameramen de la Leaving water Channel, LWC, une chaine de télévision basée dans la région de l’Ouest. On était à une cérémonie qui se déroulait à Caplami, et au retour, on devait s’arrêter à la place des fêtes pour la cérémonie d’installation des nouveaux personnels de la défense. J’étais devant et quand je me retourne j’ai vu mes cameramen à genoux devant les gendarmes, c’était le 9 Mars. J’ai attendu quand ils m’ont rejoins, ils m’ont dit qu’on les avait confisqué la camera et qu’ils étaient obligés de donner la somme de 10.000Fcfa à un jeune gendarme. Moi j’ai dis, ce n’est pas normal, il faut qu’on aille pour qu’il remette cet argent. On est allé vers le gendarme il a dit qu’on pouvait faire tout ce qu’on pouvait, mais qu’il ne remettait pas. Je suis allé voir le commandant au niveau de la Légion de gendarmerie de Bafoussam. Je ne sais pas s’il avait appelé le gardien qui était à l’entrée, parce qu’il a tout fait pour m’empêcher d’entrer. J’ai dis mais, c’est de mon droit absolu de rencontrer toute personne qui se trouve dans les services publics. Il m’a fait entrer, ils sont sortis des bureaux, ils m’ont encerclé, tous les officiers sont sortis, ils étaient tous autour de moi commençant à m’accuser. Je leur ai fais comprendre que je venais dire qu’il y a l’un des leurs éléments qui avait appréhendé mes gars et qui a pris 10.000Fcfa avant de remettre la Camera appartenant à la chaine de Télévision où je travaille. Je viens demander que vous remettiez cet argent. J’ai donc décris le gendarme en question. Il est venu, et moi on m’avait déjà fait asseoir dans la « salle de classe » à la Légion où ils m’ont demandé d’attendre. C’est là où le gendarme vient, on lui demande, est ce que tu as pris 10.000Fcfa à ces personnes ? Il dit oui et il a sorti les 10.000Fcfa il a remis. Le commandant qui revenait de son installation a dit, je veux entendre ce problème sur procès verbal. Aller à la Brigade territoriale l’entendre. C’est ainsi qu’il me livre aux mêmes jeunes gendarmes. On part à la Brigade territoriale, ils disent que le commandant a demandé plutôt qu’on me garde. C’est là où on me déshabille et on me jette en cellule le Jeudi 09 et je suis ressorti le Samedi 12 Mars, et c’est ma mère qui est venue payer 30.000Fcfa, sans reçu. S’ils délivraient au moins un reçu je pouvais comprendre. S’il n’ya pas eu de reçu, je crois que c’était encore la corruption. Quand ils m’ont mis en Cellule, j’ai demandé si j’avais le droit de passer un seul coup de fil ? Ils ne me répondaient plus. Ils m’ont déshabillé, j’étais en caleçon et je dormais nu sur le sol, dans une cellule où on pisse dans les bouteilles et on chie dans les écailles, à la Brigade Ter de Bafoussam »
Voilà une preuve de l’injustice au Cameroun, une vraie détention arbitraire, preuve que beaucoup de détenus qui écument nos cellules et prisons n’y sont pas forcément parce qu’ils sont coupables de quelque chose. La vérité c’est que dans cette histoire, si la mère de Serge n’avait pas été là pour payer les frais et faire relaxer son fils, il serait aujourd’hui devenu un pensionnaire de la prison centrale de Bafoussam. Et pour quel motif ?
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