Est-il si difficile pour ces super-hommes de s'expliquer devant les camerounais quand une grande ville manque d'eau ? Quel est ce pays où le ministre de l'Eau et de l'Energie se met en quatre pour faire débarquer son remplaçant à la Camwater, dépense une énergie folle à accomplir ce vain dessein et ne peut après des jours de pénurie d'eau, s'adresser aux camerounais, se rendre à Douala, nous dire avec précision pourquoi une si grande métropole, stratégique et mamelle nourricière de l'économie, est dépourvue du précieux liquide ?

M. Atangana Kouna se contente d'annonces de fin de pénurie en 2020..., autant dire aux calendes incertaines, de signatures de conventions, d'inaugurations pompeuses, de missions budgétivores et d'élégances de langage quand il ose s'exprimer. Ou de convoquer le bestiaire, pour dire éhontément aux camerounais qu'une coupure d'électricité générale lors d'un discours du chef de l'Etat a été causée par un...nid de corbeaux.

C'est ce modèle de gouvernance qui est à l'oeuvre, où ne se maintiennent au gouvernement ou ne s'en sont nommés que de fins manœuvriers de réseaux, des chanteurs de louange et des signataires d'appels absurdes.

Quand on est ministre de l'Eau dans un pays qui prétend à l'émergence, la moindre des choses, c'est de s'excuser humblement, de ne pas faire le minimum avant les grandes réalisations dont personne n'est sûre ni de la garantie ni des échéances, à défaut d'aller aux côtés de ces populations éreintées, fatiguées par l'arrogance et l'incurie d'un système.