Départ à la retraite : Philemon Yang met la pression sur les secrétaires généraux des ministères
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Philemon Yang les invite à libérer leur bureau. Plusieurs directeurs de l’administration centrale également concernés.

La première rencontre entre le Premier ministre (Pm), Philemon Yang et l’équipe gouvernementale issue du réajustement ministériel du 2 octobre a donné lieu à de fortes déclarations. Le Pm a délivré une importante communication sur les principaux défis qui attendent le nouveau gouvernement. En plus des recommandations habituelles sur la bonne gouvernance, il a surtout convié les ministres au respect scrupuleux de la directive permanente du président de la République leur prescrivant de «Veiller à ce que les fonctionnaires placés sous leur autorité et admis à faire valoir leurs droits à la retraite libèrent effectivement à temps le service. »

De l’avis de plusieurs observateurs, cette prescription s’adresse surtout à la haute administration publique. Car, ils sont nombreux, secrétaires généraux, directeurs, sous-directeurs, chefs de division, chefs de cellule et chefs de service ayant atteint l’âge de la retraite, mais qui n’ont toujours pas fait leurs cartons. Ils ne quittent généralement leur poste qu’à la suite de la nomination de leur remplaçant, ce qui peut prendre une éternité. Même si leurs salaires ne sont plus versés dès l’âge légal atteint, ils ont accès à des budgets colossaux qu’ils gèrent en toute tranquillité.

Des sources crédibles, plus de la moitié des secrétaires généraux des ministères ont atteint l’âge de départ à la retraite. Plusieurs auraient même déjà été notifiés par un arrêté du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative. D’autres ont obtenu des rallonges ayant expiré depuis belles lurettes mais refusent de «libérer effectivement le service ».

Rallonge

En plus de la haute administration, le phénomène gangrène également plusieurs départements ministériels. Il est constant de retrouver dans les services publics, des personnes âgées et retraitées qui occupent encore les bureaux sous les fallacieux prétexte que c’est un patron qui les retient. Un doigt accusateur est pointé à tort ou à raison sur les directeurs et chefs de divisions qui retiennent ces fonctionnaires déjà notifiés, juste pour nourrir leurs réseaux d’enrichissement sur le dos de l’Etat.

Seulement, l’on se demande si le Premier ministre parviendra cette fois à résoudre l’épineuse affaire des départs à la retraite.  Car, au lendemain de sa nomination à la primature le 30 juin 2009, il avait reçu comme instruction du président Paul Biya de régler en priorité la question de la mise à la retraite des hauts fonctionnaires ayant atteint la limite d’âge. En octobre 2009, Philemon Yang ordonnait à chaque ministère d’enclencher la procédure. Pas grand-chose n’a été fait.

Le conseil de cabinet de tous les espoirs

Suivant le communiqué rendu public à l’issue du conseil de cabinet du 29 octobre, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) a fait un exposé sur la stratégie d’exécution des investissements publics pour l’exercice 2016. Les mesures envisagées à cet effet par Louis Paul Motaze comprennent : le renforcement de l’appropriation des procédures par les maîtres d’ouvrage, l’amélioration des dispositifs de suivi, le raccourcissement des procédures de passation des marchés et le déploiement du contrôle de gestion auprès des responsables chargés du pilotage des programmes. L’ancien secrétaire général des services du Premier ministre suggère également une meilleure prise en charge des investissements de moins de 5 millions Fcfa.

Dans la foulée, Motaze annonce le recensement des chantiers non achevés ou mal exécutés afin d’assurer le financement prioritaire de ces projets dans les budgets futurs, après la levée des contraintes ayant conduit à la mauvaise exécution constatée. Au sein de l’opinion, l’on espère qu’avec ces réformes annoncées, la sous-consommation du Budget d’investissement public (Bip), ne sera plus qu’un triste souvenir. Comparé au budget de fonctionnement qui, lui est très souvent consommé, dans son entièreté avant la fin du second trimestre de l’exercice, le Bip affiche régulièrement, depuis plusieurs années, un taux de consommation qui atteint difficilement les 40%. Pourtant, c’est ce volet des finances publiques qui est le moteur même de la croissance économique d’un pays. Au regard de la déliquescence observés les années antérieures, le nouveau Minepat doit impérativement remettre le Cameroun sur les rails de l’émergence.

La parole est également revenue au ministre des Finances. Selon Alamine Ousmane Mey, le budget pour l’exercice 2016, qui sera soumis à l’arbitrage du président de la République, s’équilibrerait en recettes et en dépenses à 4 249,8 milliards de F CFA contre 3 746,6 milliards de F CFA dans la loi de finances initiale en 2015. L’argentier national a expliqué que ce budget visera non seulement à financer les charges de fonctionnement courant de l’Etat, mais surtout à garantir le parachèvement des projets structurants de première génération et ceux inscrits dans le plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance, ainsi que la construction des infrastructures nécessaires à la tenue des Coupes d’Afrique des Nations de football 2016 et 2019. Par ailleurs, explique-t-il, un volet des ressources sera consacré à la mise en œuvre des Objectifs du développement durable (Odd) concomitamment au lancement des projets structurants de deuxième génération.

Le ministre des Finances préconise également un renforcement de la discipline budgétaire, la maîtrise du fichier solde et de la masse salariale, la réduction des dépenses fiscales, l’encadrement rigoureux des subventions et des transferts, gage d’une exécution satisfaisante du budget pour l’exercice 2016.

© La Météo : Nadine Bella

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