Les Camerounais aiment porter la veste. Surtout les fonctionnaires et les étudiants. Même les chômeurs. Ne parlons pas des retraités et de tous les "has been". Toute occasion est bonne pour se mettre en veste avec une mention spéciale pour nos frères anciens parigos qui ne souviennent de leur long séjour à Mbeng que par ce qui reste de leurs costumes.

Sauf que vraiment, à voir certains enveloppés dans leur costume, on ne peut s'empêcher de sourire. Il y en a qui font franchement pitié.

Sous le prétexte de la mode qui est "au prêt le corps"certains ont visiblement récupéré leur costume de premier communiant ou leur trois pièces de mariage d'il y a 15 ans, ou encore les premiers ensembles achetés à Barbés. Ils ne se rendent même pas compte du risque d'étouffement dont ils pourraient être victimes. Ce ne sont pas non plus les trous visibles formés par les cancrelats et termites qui depuis auront élu domicile dans certaines vestes qui dissuaderaient leurs propriétaires de les enfiler. 

A la vérité la large majorité des camerounais ont généralement une seule veste, rarement deux. Et comme Il s'obligent à en porter tous les jours, on peut s'imaginer dans quel état se trouve leur ensemble. Beaucoup dans leur costume donnent la nette impression qu'ils l'ont emprunté en offrant le spectacle digne d'un bon villageois. 

Entre le retraité qui s'entête à porter le vieux costume de son premier poste de fonctionnaire, le jeune étudiant qui se croit obligé de reprendre l'ensemble du jour de sa confirmation, l'ancien parigo qui ne se passe plus de ce qui reste de ses blazers de Clignancourt, il y a de quoi franchement avoir un dégoût prolongé et presque définitif pour la veste.

Vous avez dit je suis en veste? Mes frères pardon. Porter la veste n'est pas une prescription médicale. Il faut laisser comme ça. 

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