Le 5 janvier 2015, trois bergers ont été enlevés par des coupeurs de route dans la localité de Lougguéré Baya dans l’arrondissement de Belel, département de la Vina. Alhadji Ibrahima, Mal Yaya et Hamadou Madeou ont été kidnappés par des bandits de grands chemins qui les ont ensuite emmenés de force dans le département du Mayo Rey. Après avoir pris contact avec les membres des familles des personnes enlevées, les bandits ont exigé une rançon de trente millions de Fcfa pour la libération des otages. Une somme que les familles ne possèdent pas selon une source proche des otages.

Pour faire pression sur elles, les kidnappeurs ont libéré l’un des otages, tout en lui exigeant d’apporter la somme sollicitée s’il souhaite revoir ses amis sains et saufs. «Nous sommes allés voir nos troupeaux de boeuf à Lougguéré Baya. Sur place, nous sommes tombés sur les coupeurs de route lourdement armés, qui nous ont emmenés à plus de cinq kilomètres. Une fois sur les lieux, nous avons constaté qu’il s’agissait de leur base de regroupement où nous avons vécu un calvaire sans précédent. Par la suite, ils m’ont libéré. Il y a dans ce camp plusieurs individus armés avec des matériels de guerre sophistiqués qui déambulent à longueur de journée», a  raconté Hamadou Madeou, l’otage libéré.

La majeure partie des troupeaux de l’arrondissement de Belel pâture dans le département du Mayo-Rey dans la région du Nord. D’après une source à Touboro, le vol de bétail et les agressions sont courants depuis que des Centrafricains se sont déportés dans le département. «Nous ne pouvons pas accéder là-bas sans avoir peur de tomber entre les mains des bandits de grands chemins qui écument cette zone limitrophe avec la RCA. Actuellement, nous sommes dans le désarroi», regrette Alhadji Nana berger à Belel.

En attendant, depuis plus d’une semaine, les nommés Al hadji Ibrahima et Mal Yaya sont retenus par leurs bourreaux. Pis, après cette énième prise d’otages par des bandits qui viennent du département du Mayo-Rey, une psychose a gagné l’esprit des autres propriétaires de troupeaux. Pour l’heure, les autorités de l’arrondissement de Bélél tentent de trouver des moyens leurs permettant d’obtenir la libération des deux otages des mains de leur ravisseurs.