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© Correspondance : Joselin Paulin Ouambo Ouambo
- 06 Dec 2021 15:12:01
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CAMEROUN :: Une dictature n’a pas vocation à caresser les gens dans le sens du poil. :: CAMEROON
Selon le Trésor de la langue française, une dictature est un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs de façon absolue, sans qu'aucune loi ou institution ne les limitent. Contrairement à ce que certains pensent, dans une dictature, il peut aussi avoir une constitution, des lois, des institutions, voire même un parlement avec des députés élus, mais cet ordre institutionnel est contrôlé et taillé à la mesure d’un seul homme, celui-ci faisant la pluie et le beau temps.
Ne pouvant pas jouer son rôle régalien de contre-pouvoirs, les institutions dans une dictature sont factices ; Hannah Arendt affirme même que les lois que la dictature promulgue sont éthiquement illégitimes.
Si l’on est d’accord sur l’existence d’une dictature au Cameroun, le bon sens voudrait que la réponse à la question suivante coule de source. Peut-on légitimement contester l’ordre politique établit au Cameroun sans au préalable se préparer à la violence ipso facto ?
Je crois de plus en plus que c’est possible de tenter quelque chose au Cameroun allant dans le sens de mettre réellement en difficulté le régime oppressif au pouvoir, cette occasion ne s’est pas présentée au peuple depuis au-moins les années 90 ; Pierre Bourdieu aurait parlé du champ du possible politique.
Comment mettre à profit cette période !
Pendant très longtemps au Cameroun, la scène politique est restée vide parce-que dit-on il n’y avait pas d’alternative crédible ; cela ne semble plus le cas aujourd’hui pour beaucoup de camerounais.
Une chose a retenu particulièrement mon attention dans le communiqué de soutien de l’ALLIANCE DES FORCES PROGRESSISTES datant de ce 03 Décembre en relation avec la séquestration du leader du MRC le professeur Maurice Kamto , Cyrille Sam Mbaka dit : « j’invite les hommes politiques de l’opposition et la société civile à réfléchir profondément à un meilleur cadre de concertation et de travail pour une prise en main véritable de notre destin commun dans ce pays ». Si je suis parfaitement d’accord avec l’idée que j’appelle de tous mes vœux, je tiens aussi à rappeler que cela fait déjà assez longtemps que l’on invite la classe politique de l’opposition à se réunir pour proposer un projet global où l’immense majorité des camerounais vont s’y retrouver. En l’absence de celui-ci, ne faut-il pas réfléchir aussi sur une situation où un leader puissant traînera avec lui une minorité d’acteur politique.
Certaines initiatives comme la coalition des partis politiques de l’opposition sur la proposition d’un code électoral consensuel sont mises sur pied mais on peut noter pour le regretter que comme les autres, cette dernière manque de cohérence.
Sous le prétexte de créer une large plate-forme, on ne peut pas regrouper tout le monde, se réunir pour se réunir ne sert à rien. Que peut-on attendre d’une coalition ou l’on retrouve de tout comme par exemple, des opposants (ceux qui contestent l’ordre gouvernant) et des proposants (ceux qui accompagnent le régime au pouvoir et espèrent profiter des prébendes)!
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