FETE DE LA JEUNESSE: Quelle morale, quel modèle, quelle responsabilité et quel destin ?
CAMEROUN :: POINT DE VUE

CAMEROUN :: FETE DE LA JEUNESSE: Quelle morale, quel modèle, quelle responsabilité et quel destin ? :: CAMEROON

LETTRE OUVERTE POUR UNE SŒUR, UNE COMPATRIOTE, MARLENE EMVOUTOU. On ne dit pas ça, on ne fait pas ça !

Le plus dur pour une nation, ne réside pas dans le constat effarant et triste, d’une génération de dirigeants, de hauts responsables et de parents qui se perdent dans des saletés et n’ont plus véritablement ni honte ni peur du jugement de la postérité. Le plus dur, et là il n’y a aucun doute, réside dans la perdition et la désorientation de la jeunesse, à cause de la prolifération de modèles troublants et désinvoltes, souvent célébrés comme des héros, et applaudis impunément et surtout inconsciemment, pour valider quelques haines méchantes ou pour quelques instincts grégaires mal contenus, mal assumés et insupportables.

Personne n’accusera Shanda Tonme de silence ni de passivité, encore moins de complicité ni de tolérance face à toutes sortes d’ignominies, de tricheries ou de défaillances dans notre système de gouvernance et notre art d’encadrement autant que de prise en charge sociale. Quelle protestation n’ai-je pas élevée et quel combat n’ai-je pas mené ? Un Médiateur, ça dialogue et ça pardonne, mais ça critique et sanctionne.

Ce qui me préoccupe gravement en ce jour, la veille d’une occasion exceptionnelle dédié à la jeunesse, à son interpellation, à sa célébration, à son éducation, à son orientation et enfin à la réflexion sur son destin réel, c’est notre rôle, c’est notre jeu, c’est notre contribution effective, explicite et implicite à tous les niveaux et de tous les instants, pour éviter à cette frange fragile et volontiers dépendante, la tragique perdition des aînés. La question nous sera posée longtemps après, et cette question, prendra inévitablement les contours non pas de nos critiques acerbes des messages du Chef de l’Etat ou du système de gouvernance, mais au contraire la critique de nos relations les plus directes avec nos enfants, chacun personnellement et individuellement.

J’en viens ici, à interpeller ouvertement et humblement notre sœur et compatriote MAELENE, pour lui signifier combien ses paroles, ses remarques et injures à l’encontre de notre première dame et première maman m’ont fait mal au cerveau et profondément perturbé. Je ne comprends toujours pas, des jours après, comment cela a été possible, comment elle a pu se permettre tant de libertés et d’écarts, et tant de fautes d’une gravité extrême ? Et delà, s’attaquer à d’autres épouses de chef d’Etat, qui ne lui ont rien fait, rien demandé, rien recommandé ? Sommes-nous toujours vraiment en Afrique et sommes-nous encore dans une société organisée et respectueuse de quelques valeurs ? Au village, Marlène aurait non seulement été fessée en public, mais peut-être même chassée et bannie à jamais.

Alors, si c’est ainsi le modèle, de ceux qui hier, champions des arcanes du pouvoir avec des privilèges, des prérogatives et des avantages, se transforment en une nuit, en ce genre humain appelé « opposant », il faut convenir que notre société est irrémédiablement foutue. Cependant, je dois m’inscrire en faux, tant les bons exemples sont légion, et les raisons d’espérer nombreuses. N’envoyez pas de mauvais signaux aux enfants, parce que vous avez perdu vos prébendes, parce que vous avez été écarté d’une fonction, parce que vous avez été mis de côté pour une raison ou pour une autre. Les générations passent, avancent et se renouvèlent, et personne n’imposera ses bêtises ou ses saletés aux autres, même pas à ses propres enfants. La jeunesse est plus un état d’esprit et un moment dans la construction physique, morale et éthique du genre humain, qu’une simple considération d’âge figée dans un moment de l’histoire.

Aux champions de ces discours de vengeance, vous ne porterez jamais la jeunesse vers ces chemins de l’injure, de la haine et de la vengeance parce que vous avez cessé d’être ministre, député, sénateur, directeur général ou copain-copine de tel ou tel responsable et icône. Madame Chantal Biya en citoyenne, mère de famille et épouse de la première personnalité du pays, ne mérite pas un tel affront, quelle que soient les raisons. La maman de Brenda n’a ni forcé son destin ni volé celui de quelqu’un d’autre. Elle n’a ni renié ou tronqué son passé, ni envié celui de quelqu’un d’autre. Voilà qui me rappelle mes journées à fouiller dans les décharges publiques à Douala pour trouver ma pitance, ou encore ces moments de traversée du désert du Sahara pour arriver en Europe, et mieux, ces nuits dans les stations de métro de Paris, sans abri et me nourrissant des restes des sandwichs avariés. N’insultez jamais le passé de quelqu’un, et ne méprisez jamais qui que ce soit devenu votre chef, votre mère, votre porte drapeau. Non Marlène, on ne fait pas ça, on ne dit pas ça./.

Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo