LES ILLUSTRES OUBLIES DES ARRESTATIONS DU 22 SEPTEMBRE ?
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Le monde rural chez nous restera-il toujours, sans exception, en tout temps et en tout lieu, l’éternel oublié de la vie publique ? Je demande qu’à cet égard l’on vienne rapidement porter démenti à cette présente allégation car, voilà, au lendemain des annonces des avocats en charge du suivi et de la défense des centaines de personnes incarcérées, je n’ai entendu à aucun moment faire état, depuis le début, des arrestations opérées en milieu rural dans les régions Ouest et Centre du pays (Bokito, Kon-Yambetta, Nidki et Bazou) et qui ont conduit à la détention depuis des nommés Tenga Omer, Tchienkoua Jean-Adalbert, Baneng Françoise, Yambah Gérémie, Tokombé Mamouda et Boubassala Dan Fodio.

Il est vrai, ils n’appartiennent pas aux formations politiques de l’opposition anti-Biya et se revendiquent guère ni du MRC, ni de Stand-Up ou du SDF.

Il est vrai aussi qu’ils ne ressortissent ni de la capitale politique, ni de la capitale économique ni du chef-lieu de la région Ouest, ni de Mbouda, Baham ou Bafang.

Il est vrai enfin qu’ils ne sont guère des spécialistes de la communication moderne sur les réseaux sociaux et qu’ils n’ont pas d’attache avec les rédactions médiatiques télévisées, écrites ou en ligne.

Ils ne sont que de pauvres bougres paysans, certes émancipés à la cause de leurs intérêts propres, mais paysans tout de même perclus dans leurs petites localités, quoique lettrés.

Ils ne sont que de pauvres citoyens, qui ont cru devoir et pouvoir signifier à l’attention des autorités gouvernantes leur mal-être dans ce pays qui se meurt, à commencer par ses campagnes.

Ils ne sont que de pauvres hères s’étant appropriés pour leur propre compte une occasion de dire non à leur mort programmée et dont ils voient venir à grandes enjambées les signes avant-coureurs.

Sont-ils répertoriés dans le bilan relatif aux manifestations du 22 septembre 2020 publié sur les RS ?

Dans le total des personnes encore sous détention arbitraire ?

Dans celui des personnes interpellées ?

Dans les personnes présentées à la justice ?

Dans celles poursuivies devant les juridictions civiles en flagrant délit ?

Dans celles présentées devant les tribunaux militaires ?

Dans celles poursuivies sous mandats de détention provisoire ?

Dans celles encore retenues dans les unités de gendarmerie et de police ?

Dans celles sous GAVA (Garde à vue administrative) ?

Dans le lot des personnes gardées dans les unités de gendarmerie ?

Ou alors dans le lot des personnes sans suites connues ?

Nous osons espérer qu’aucune discrimination n’est faite selon qu’on est militant politique ou associatif dans le traitement qui est fait de chaque citoyen embastillé par une dictature qui prend, plus que jamais, du galon au Cameroun.

Par TUMANKA Jean-Zéphyrin
P.C.A. ASCRI,
Assistance Sociale Croyante aux Réfugiés Internes
DESS Droits de l’Homme

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