KAMTO EST UN FOU
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Les manifestations prévues par Kamto visent à contraindre le Président Biya à démissionner, pour n’avoir pas réglé la crise anglophone et n’avoir pas procédé à la révision du Code Électoral.

Une simple lecture sociologique montre que ce monsieur ne peut jamais organiser une insurrection populaire contre Biya à Yaoundé, même dans 1000 ans. En effet le Communautarisme est une donnée centrale au Cameroun. C’est une réalité qui imprègne toutes nos vies, dans tous les contours. Il n’existe aucun domaine qui échappe au Communautarisme. Dans l’administration publique, dans les cabinets ministériels, à la présidence, l’armée, dans le clergé, les partis politiques, les marchés, les églises, les quartiers, partout, le Communautarisme imprime sa marque formidable.

Il structure notre mentalité et nos actes quotidiens. Les emplois sont logés dans des cercles communautaires. Les suffrages dessinent les fractures communautaires, de manière si fine que les résultats sont le reflet des bras-de-fer démographiques entre les Communautés. Même les thèmes structurants de la vie politique suivent les lignes de force tracées par le communautarisme : le soutien ou l’hostilité à l‘équilibre régional ou bien au concept d’autochtones ne sont en réalité que des postures tribales, chacun soutenant la posture qui avantage sa tribu, même si pour des besoins de la cause, tout le monde se justifie au nom de la République ! Sur 100 articles postés sur les réseaux sociaux, 92% ont un lien avec le débat communautaire !

On ne saurait faire une analyse fiable au Cameroun en faisant l’impasse sur le communautarisme. Le Cameroun est en effet très divers, trop divers même. C’est une sorte de monstre sociologique qui regroupe au sein d’une même entité étatique deux Communautés linguistiques, les Anglophones et les Francophones, 4 groupes religieux, les Catholiques, les Protestants, les Musulmans et les Animistes, 4 grands groupes humains, les Bantous, Semi-Bantous, les Paléo-Soudanais et les Néo-Soudanais, le tout superposé de 240 tribus. Vous ne pouvez pas prétendre gérer une telle diversité en la niant, ou de manière subreptice et aboutir à un résultat probant ! Car par la même occasion, vous créez un problème insoluble qui bloque toute la machine sociale.

En effet, la base de tous les problèmes n’est pas les Communautés en tant que telles, mais l’absence de régulation entre elles. C’est cette absence de régulation qui rend possible leur instrumentalisation à des fins politiques. Quand les règles sont clairement définies sur les rapports reliant les Communautés les unes aux autres et sur leurs avantages réservés par rapport à l’État, vous ne pouvez plus les manipuler.

C’est l’opacité sur les attentes des uns et des autres qui rendent, soit impossible, soit chaotique toute réforme sérieuse dans un Etat comme le Cameroun. Les populations ne vivent pas en dans les airs et les brumes idéologiques des « uniteurs nationaux », mais dans la réalité concrète. Elles se disent : nous allons soutenir cet individu ou cette réforme pourquoi ? Cela nous apporte quoi, du point de vue individuel et du point de vue communautaire ?

Cela rend impossible toute avance sérieuse dans un pays multiculturel où la régulation des relations intercommunautaires n’est pas explicite dans les textes juridiques. C’est impossible car ce facteur viendra toujours neutraliser vos efforts !

Et c’est justement ce facteur qui rend illusoire le moindre succès de Kamto à Yaoundé, suivant trois dimensions :

  • Tout d’abord, en l’absence de toute codification sur les relations entre les Communautés et l’Etat, le pouvoir devient immédiatement un enjeu communautaire violent. Sa conquête et son maintien deviennent essentiellement un bras-de-fer entre les communautés. Dès lors que les Ekang qui sont majoritaires à Yaoundé et ses environs ont une lecture négative du projet de Kamto sur leur avenir, ils ne le laisseront jamais entrer à Etoudi contre Biya, et ceci quelles que soient les circonstances. Ils prendront le camp de Biya, même s’ils n’approuvent pas sa politique.
  • En second lieu, l’absence de toute codification des avantages des diverses communautés ne peut pas susciter l’adhésion des autres Communautés qui ne voient pas très bien ce qu’elles vont gagner avec Kamto, en dehors de ses discours spéculatifs sur sa bonne gouvernance et ses aptitudes. Mais tout le monde tient de tels discours et il n’y a aucune raison particulière qu’ils s’agrègent derrière Kamto contre Biya !
  • Ces deux facteurs sont aggravés par l‘image que Kamto traîne auprès des Camerounais. De manière claire et indubitable, il apparait comme une mascotte tribale incarnant le désir impatient de sa Communauté de prendre le pouvoir à son tour dans la logique après Ahidjo-le-Fulbé et Biya-l’Ekang, voici venu le tour de Kamto-le-Bamileke.

Cette image est confortée par son fameux concours pour devenir Bulu, son discours incessant sur le « mérite » qui reprend grosso modo les tactismes et les tropismes des éléments les plus radicaux de leur « Brigade Anti-Sardinarde », sans se rendre compte de la perception des autres Communautés face à des paroles aussi clivantes et aussi injurieuses.

Bien plus, Kamto véhicule une idéologie particulièrement repoussante, marquée par son idiote hostilité à l’équilibre régional et surtout son étrange projet de réforme agraire consistant à s’approprier les terres des Communautés prétendument propriété de l’Etat et de les distribuer à ses frères « dynamiques ».

En définitive l’insurrection de Kamto est condamnée par ses propres tares et la redoutable sociologie camerounaise.
Elle ne peut prospérer nulle part.

C’est du pipeau !

Contrairement à ce que certains croient, ce ne sont pas les menaces d’Atanga Njie et ses Gouverneurs qui seront la cause de l’échec de ce projet d’insurrection. De telles menaces n’ont jamais empêché une insurrection nulle part dans le monde ! Ni l’armée, ni la police ni les préfets n’ont sauvé Ben Ali, Compaoré, Béchir, IBK etc. Et au Cameroun elles n’ont jamais empêché les Villes Mortes à Douala dans les années 1991 et n’empêchent pas les Villes Mortes au NOSO.

La seule chose qui bloque l’insurrection de Kamto, c’est l’indifférence des autres Communautés, et surtout, l‘hostilité des Ekang qui occupent les 56% de la capitale et ont une emprise de 70% sur la ville avec le mouvement pendulaire des populations rurales voisines.
Et c’est l’idée même qu’un Kamto puisse venir avec ses hordes déloger Biya d’Etoudi, à Yaoundé, en plein cœur du pays Ekang qu’ils ont traité de « peuple voleur et paresseux » qui révèle l’extrême folie de l’homme. Quant à l‘agitation d’ATANGA NJI et des autres Ministres, elle relève clairement de l’opportunisme carriériste. Il s’agit de se mettre en évidence pour envoyer le message suivant à leur patron, le dénommé Biya Bi Mvondo Paul Barthelemy, ancien Etudiant de l’Institut des Hautes Etudes d’Outremer (IHEOM) avec pour diplôme « Administrateur des Colonies » : « Patron, tu ne vois pas comment je m’agite pour te défendre ? »

En réalité, leur action est nulle et de nul effet !

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