Insécurité transfrontalière : La Douane saisit plus de 2 tonnes d'explosifs au Nord
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L'opération a été réalisée le mercredi 26 août 2020 dans le cadre de l'opération "Halte au commerce illicite".

L'opération "Halte au commerce illicite (Halcomi)" vient encore de frapper. Le mercredi 26 août 2020, des éléments de la zone 3 (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord) de cette mission spéciale de surveillance mise en place par la Douane camerounaise (DC), ont mis la main sur un véhicule en provenance du Nigeria transportant un stock de 207 engins explosifs improvisés (EEI). Cette saisie a été opérée dans la localité de Pakete, située à une quarantaine de kilomètres de Garoua, le chef-lieu de la Région du Nord Cameroun.

Selon les DC qui a rendu publique cette information, "chacun des EEI pesaient en moyenne 10 kg, pour un total de 2 070 kg soit 2,07 tonnes". Les mêmes sources affirment que " c'est la plus importante saisie jamais opérée par les Douanes camerounaises". Informé, le gouverneur de la Région du Nord Cameroun a immédiatement instruit les forces de défense procéder aux différents tests d'évaluation de la dangerosité de ces engins. Jusqu'à ce que nous allions sous presse, les résultats de cette évaluation n'étaient pas encore rendus publics. Tout au plus, des sources militaires contactées par nos soins indiquent qu'au-delà des dégâts (paralysie ou décès) qu'ils peuvent occasionner lors de leur utilisation, les EEI ou engins explosifs de circonstance (EEC) (en anglais : Improvised Explosive Device, IED) peuvent contenir des charges radioactives".

Les mêmes sources renseignent que " ces EEI, conçus pour détruire, handicaper, ralentir ou distraire, peuvent incorporer des éléments provenant d'arsenaux militaires (par exemple une grenade), mais le plus souvent il est composé d'un assemblage de pièces non militaires". La compilation des archives militaires en la matière révèle que ce type d'armes existe depuis l'invention de la poudre à canon. Mais c'est surtout depuis l'intervention américaine de 2003 en Irak que l'on note que les médias mentionnent souvent ce type d'armes, également connues sous le nom de pièges explosifs, de mines ou de bombes artisanales. "Ils sont généralement employés lors de conflits asymétriques par les forces terroristes, de guérilla ou par des commandos", informe par ailleurs l'encyclopédie numérique wikipédia.

Dans un article intitulé "Développemnts explosifs : la menace croissante des engins explosifs improvisés dans l'ouest du Niger", www.acleddata,com, le site du projet de données sur l'emplacement et les événements des conflits armés (Acled) est affirmatif : "Les engins explosifs ne sont pas une nouveauté au Niger : des groupes armés avaient déjà largement utilisé des mines lors de la rébellion de 2007 à 2009, et les terroristes appartenant à l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) et à Boko Haram ont déployé des EEI dans la région de Diffa, dans le contexte insurrectionnel du Lac Tchad." Sur le bilan de l'utilisation des EEI par Boko Haram, Amnesty International indique que ces attentats au Cameroun entraînent la mort de 486 personnes de juin 2015 à juin 2016. Après le Nigeria, le Niger et le Tchad, le mercredi 22 juillet 2015, Maroua, le chef-lieu de la Région de l'Extrême-Nord, est frappé par un double attentat-suicide. "D'abord au marché des tissus à 14 h 25. Puis six secondes après, dans les environs immédiats, là où sont déchargés les camions, une autre femme s’est fait exploser », expliquait alors une source militaire.

Le bilan de ces attentats perpétrés par "deux filles de 15 ans" fait état de "13 morts et 32 blessés". Les autorités camerounaises subodorent alors que les engins explosifs improvisés retrouvés à bord des véhicules par les éléments des Douanes camerounaises à Pakete étaient programmés pour être utilisés sur leur territoire. Des analystes de la situation sécuritaire au Cameroun n'excluent pas une tentative de coalition entre Boko Haram et les séparatistes des Régions anglophones pour étendre leurs attentats à d'autres villes du pays en plus de Douala, la principale ville économique, et Yaoundé, la capitale, où l'on enregistre depuis peu des alertes ou des attentats aux bombes artisanales.

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