Nganga Edo, dernière flamme des Bantous de la Capitale, s’est éteint
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CONGO :: Nganga Edo, dernière flamme des Bantous de la Capitale, s’est éteint

L’auteur-compositeur et artiste-musicien congolais Nganga Edo est décédé dimanche 7 juin à Brazzaville à l’âge de 87 ans. Il était co-fondateur de grands orchestres sur les deux rives du fleuve Congo, notamment "OK Jazz" à Kinshasa et “Les Bantous de la Capitale” à Brazzaville.

De son vrai nom, Nganga Édouard, ce talentueux musicien est né à Léopoldville, actuelle Kinshasa, le 27 octobre 1933.

Menuisier de formation, ce virtuose avait une passion pour la musique qui l’a incité, en 1954, à créer le groupe “Négro Jazz” en compagnie d’autres artistes.

Deux ans plus tard, alors qu’il est à Kinshasa, ex-Léopoldville, pour enregistrer le premier album de Négro Jazz, il y fait la connaissance de Franco Luambo Makiadi et d’autres musiciens. D’un commun accord, ils composent et enregistrent des chansons au nom de l’OK Jazz; signant ainsi la naissance de cet orchestre qui deviendra la référence de la rumba congolaise.

Les “Bantous de la Capitale”

Plus tard, en 1959, il fonde les Bantous de la capitale avec Dieudonné Nino Malapet, Jean-Serge Essous, Saturnin Pandi (Rock-A-Mambo), Célestin Kouka “Célio”, Daniel Loubélo “De la lune”.

Sous la direction de Nganga Édo, les Bantous de la Capitale ont fait danser des générations diverses à travers tout le continent africain, et même au-delà, grâce à leur diversité musicale et stylistique, combinant rumba, salsa, charanga et cha-cha-cha.

Avec des titres cultes comme “Makambo mibale”, “Comité Bantou”, “Osala ngaï nini” et “Rosalie Diop”, inspirées des réalités de la vie sociale quotidienne, les Bantous de la Capitale ont été le porte-étendard de la musique congolaise.

Ce groupe est loin d’être un simple orchestre qui aura chanté simplement pour égayer les mélomanes. C’est une véritable institution musicale au sein du patrimoine culturel congolais et africain.

Un “lion” s’est éteint

Dernier survivant des fondateurs des Bantous de la capitale, Nganga Édo a lutté de toutes ses forces à garder vivantes les flammes de son orchestre qu’il chérissait tant et auquel il était dévoué jusqu’au dernier instant de sa vie.

Chanteur ténor, auteur des célèbres chansons comme “Mabé nde kolimwa”, “Zozo kobanga te”, “Aimé wa Bolingo”, il est considéré comme l’un des patriarches de la rumba et l’un des grands monuments de la musique congolaise des années 1950.

Le 28 novembre 2019, Nganga Edo a été inscrit au rang de commandeur de l’Ordre du mérite de la République du Congo. C’était à l’occasion de la commémoration du 59ème anniversaire de l’indépendance du Congo.

Légende de la musique africaine, Nganga Édo aura été “l'artiste”, jusqu’à la fin de sa vie. Juste deux mois avant sa mort, il a chanté pour participer à un message de sensibilisation contre la pandémie de Covid-19.

Avec sa mort, "les rideaux tombent sur l'une des pages les plus prestigieuses de la musique congolaise", commente le colonel Jean Aive Allakoua, dans la presse congolaise.

De la musique à l’éducation

Nganga Édo demeure un grand nom, non seulement dans la musique, mais aussi dans l’éducation. Un collège public situé au quartier CHU de Moungali, à Brazzaville, porte son nom depuis le 5 Octobre 1967.

Il rappellera aux générations futures le passage sur terre d’un talentueux musicien, d’une icône, qui a aimé et exercé son art avec amour, passion et abnégation.

Édouard Nganga rejoint dans la mort ses frères d’armes, dont Jean Serge Essous et Nino Malapet. Il laisse derrière une oeuvre musicale inoubliable, qui aura signé l’âge d’or de la musique congolaise.

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