Hôpital Jamot de Yaoundé : Une dépouille abandonnée
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Décédé le 12 mai des suites de COVID-19,le directeur de publication du journal « Crises et Solutions », Joseph Djemo, est resté dans un couloir de la morgue jusqu’hier 17 mai, au moment où nous mettions sous presse.

Il était bien connu dans le milieu médiatique Camerounais, spécialement dans la capitale Yaoundé. Le directeur de publication du journal ‘‘Crises et Solutions’’, Joseph Djemo, a cassé sa plume le 12 mai dernier des suites de coronavirus, a-t-on appris. À ce qu’il paraît, la prise en charge n’a pas été des plus appréciables pendant son hospitalisation à l’Hôpital Jamot de Yaoundé. « Donc le COVID-19 n'est pas pris en charge gratuitement au Cameroun ? Le manque d'oxygène a été l'une des causes de la mort du journaliste.

En plus de la négligence et la filouterie de l'infirmière qui lui a mal placé une bombonne d'oxygène qui ne fonctionnait pas durant plus de 4h. Et c'est quand le médecin Fopa est arrivé pour constater le Fiasco. Et c'est là où il a bien placé la bombonne d'oxygène, et le journaliste est mort 30 minutes après », témoigne la veuve profondément éplorée. D’autre part, si cette nouvelle était déjà assez affligeante pour sa famille biologique tout comme au sein de sa corporation de manière large, l’émotion a débordé le week-end dernier du fait du traitement réservé à sa dépouille.

Une alerte brulante de l’Ong Mandela Center International annonce que « le corps du Dp (…) est actuellement en pleine décomposition dans un couloir de l'Hôpital Jamot de Yaoundé. Informé, depuis hier le ministre de la santé joue au dilatoire. C'est cruel ! » De « la discrimination », s’est indigné le 16 mai le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) par la voix de son secrétaire national à la communication, Charles Ngah Nforgang. Alors que l’opinion croyait être repue de nouvelles choquantes, le communiqué du Snjc révèle que « le corps » du journaliste « est exposé depuis le mercredi 12 mai dans un couloir de l’Hôpital Jamot de Yaoundé ».

À la lecture du communiqué du Snjc, l’émotion est perceptible entre les lignes. « Suspecté d’être décédé de la COVID-19, le corps de notre confrère y a été ainsi abandonné au motif de l’attente des résultats des tests de confirmation », renforce Charles Ngah Nforgang. Sur des images en circulation dans les réseaux sociaux l’on peut voir dans un couloir une housse blanche dans laquelle serait étalé à même le sol, à côté d’une porte entrouverte, « le corps », dit-on, du journaliste. En tout cas c’est ce qu’atteste le témoignage d’un membre du syndicat.

« C’est vraiment incroyable ce que je vois de mes propres yeux », s’est-il désolé dans un forum de discussions. Et un autre membre de lui emboîter le pas de manière colérique : « Pour la première fois de ma vie, je suis sans voix, mes chers camarades. Je pouvais déchirer quelqu’un là-bas à l’hôpital aujourd’hui. » De nombreuses autres réactions ont envahi les réseaux sociaux.

À la lumière de « ce traitement à multiples vitesses » infligé au confrère, le Snjc parvient à la conclusion « qu’il s’agit là d’un règlement de compte visant à punir Joseph Djemo et toute la corporation des journalistes, de la liberté de ton dont ils font preuve, depuis le déclenchement de cette pandémie ». Quoiqu’il en soit, « même morts, les journalistes ont eux aussi droit au respect de la dignité inhérente à la personne humaine », déclare pertinemment Charles Ngah Nforngang. À sa mort, Joseph Djemo était marié et père de quatre enfants. Au moment où nous mettions sous presse hier 17 mai, la dépouille gisait toujours à l’hôpital Jamot, en attente d’inhumation.

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