Cyrille Epanda, un combattant
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Assassiné par l’adjudant-chef Mezou Marie Claudette, commandante de la brigade de gendarmerie de Ndiangdam le samedi 9 mai 2020 dernier, la famille pleure un fils exemplaire.

Cyrille Epanda Essoubat, 28 ans parce que né le 26 juin 1992 à Garoua, est décédé le samedi 9 mai dernier, de suite d’une balle reçue sur le crâne, oeuvre de l’adjudant-chef Mezou Marie Claudette, commandante de la brigade de gendarmerie de Ndiangdam. Aussi bizarre que cela puisse paraître, il est présenté comme un jeune qui n’inquiétait personne tant dans sa famille que dans les différents milieux qu’il a bien fréquenté avant son décès tragique. Il était plus connu sous le pseudonyme de « Officier Mbo’o », en référence à son géniteur, officier de police, aujourd’hui à la retraite et à son appartenance ethnique.

Cet étudiant, inscrit en option aide-pharmacien à la fondation Sainte-Thérése à Bafoussam, a ainsi trouvé la mort pendant la pause à l’abattoir municipal de cette ville. Pendant ses heures perdues, il se consacrait à l’aide aux bouchers et au métier de transporteur urbain par moto, pour contribuer à sa manière à son éducation et à sa formation professionnelle.

« Cyrille était engagé dans une formation professionnelle pour une durée de deux ans. Un parcours académique déjà à sa fin. La remise des diplômes était programmée pour le mois de juillet prochain. Malheureusement, comme un combattant, il a été tué à l’abattoir municipal de l’arrondissement de Bafoussam 1er, un milieu qu’il fréquente depuis dix ans afin d’alléger les dépenses des parents liées à son éducation et à sa formation. Il n’accordait aucune importance aux distractions inutiles. Il a vite compris que la vie est un combat quotidien. Le plus calme de nous tous. Le voir partir fauché à la vie par cette dame, en charge de la sécurité des personnes nous cause assez de mal », regrette Elat Epanda, frère du défunt.

Le départ inattendu de Cyrille Epanda a mis ses collègues transporteurs par moto dans l’émoi. Ces derniers se disent prêts à suivre son dossier devant les juridictions afin de voir les auteurs de cet assassinat être punis. « Officier Mbo’o exerçait l’activité de moto-taximan dans la ville de Bafoussam pour compléter la pension académique que lui envoyait sa famille afin de joindre les deux bouts. Ce combattant sans reproche aucune a été tué injustement. Il savait bien s’organiser en mettant tout son temps à profit. Nous allons tout mettre en oeuvre pour que justice soit faite », confie Justin Pierre Talla, conducteur de moto à Bafoussam.

La famille Epanda porte le deuil depuis le décès tragique de leur fils. Il est présenté par ses proches comme un combattant. Il laisse derrière lui, ses sept autres frères et soeurs inconsolables et ses parents sans voix avec une maman paralysée après un accident cardio-vasculaire. Un avocat a été saisi pour porter son dossier devant la justice. Cependant que la famille va conduire ce « fils exemplaire » à sa dernière demeure, le vendredi 22 mai prochain, à Santchou dans le département de la Menoua.

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