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© La Nouvelle Expression : Vivien Tonfack, de retour de la Rive gauche du Noun
- 20 Apr 2020 15:15:00
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CAMEROUN :: Rive gauche du Noun: Le spectre de nouveaux affrontements plane :: CAMEROON
Les populations redoutent qu’une récente descente dans la zone des émissaires du palais royal de Foumban, ne soit des signes prodromiques d’actions violentes à leur encontre.
Un monde unique, un univers particulier de brassage culturel et des peuples.
Le voyage ce vendredi 3 avril 2020 sur la Rive gauche du Noun dans l’arrondissement de Foumbot, ne tarde pas à dévoiler ses charmes. Peu après avoir quitté l’axe Foumbot-Foumban, l’on découvre des populations qui, agglutinées devant leur domicile, semblent profiter du beau temps qu’il fait au-lendemain d’une journée particulièrement pluvieuse. Plus on fonce sur une route escarpée et dégradée, moins deviennent visibles les habitations. Elles cèdent
progressivement place à d’immenses espaces de terres en friche. Ce paysage pittoresque avec sa verdure luxuriante longe toute cette côte du fleuve Noun qui s’étale sur un peu plus de 210 kilomètres carrés. Au bout d’une dizaine de kilomètres parcourus, nous sommes à Kwetvu (encore connu sous l’appellation de Bamougoum II), premier village de la Rive gauche. Il est un peu plus de 11 heures. A l’entrée de la chefferie, un groupe de jeunes s’attèlent à l’aide des bambous à soulever un câble électrique basse tension renversé la veille par une violente tornade. Devant son palais construit selon le modèle des chefferies bamiléké, le chef devise avec quelques hommes âgés. Au centre de leurs échanges, leur avenir et leur statut réel sur le territoire sur lequel leurs ancêtres se sont installés il y a bientôt cent ans. Cette préoccupation fait en effet suite à la détérioration au fil des années des rapports entre cette chefferie de 3ème degré et le palais royal de Foumban. Pourtant, « nos parents entretenaient de très bons rapports avec le défunt sultan. Il nous rendait visite chaque fois. Dans ce palais, il y a même sa chambre. Quand j’étais petit, il y avait passé plusieurs fois la nuit. Quand il y avait congrès de Fédéral FC, il venait collecter l’argent ici et ça ne dérangeait personne », se souvient SM Dassi Tankam. « Même quand l’actuel sultan est arrivé au trône, les choses se passaient très bien. Quand je succède à mon père, je suis encore étudiant et chaque fois qu’il me voyait, il me soutenait financièrement. Dans son palais, il m’avait présenté une reine qui était comme ma mère, celle vers qui j’allais m’adresser si j’avais un problème qui nécessite son intervention », ajoute-t-il avant d’émettre le vœu de voir ces relations retrouver leur sérénité d’antan.
A plus de 20 kilomètres de Kwetvu, se trouve le village Tenjouonoun ou Bandjoun II, à la frontière avec le département du Koung-Khi. Les étrangers qui arrivent sont accueillis avec beaucoup de méfiance. Les populations redoutent qu’elles soient des sbires du palais envoyés en éclaireurs. Cette psychose les habite en effet depuis le dimanche 15 mars 2020. Ce jour-là, le chef dit avoir été surpris à son arrivée de
constater qu’une file de cinq personnes avec à sa tête le 1er adjoint du Sultan des Bamoun sortait d’une des cases sacrées de son palais. Au cours de cette visite impromptue, il sera informé de l’arrivée du sultan lui-même le mardi 17 mars 2020. « Quand il m’a passé cette information, j’ai saisi le sous-préfet et demandé aux populations de se mobiliser le jour indiqué avec des tiges d’arbre de paix. Mais ils ont finalement attendu en vain », renseigne SM Kamegne.
La documentation fournie par les chefs de la Rive gauche fait état de ce qu’ils y ont été installés en 1930 par un administrateur colonial français du nom de Nicolas. « S’étant rendu compte que dans la région bamiléké, se posaient des problèmes dans certains villages, il a demandé aux chefs de leur donner 300 personnes par village. C’est ainsi qu’on s’est mis à arrêter des gens sans leur consentement pour les déverser sur la Rive gauche. Et les noms des villages où étaient déportés ces gens ont été donnés au site qu’ils ont occupé. C’est ainsi qu’on avait Bandjoun II, Bamougoum II, Bafoussam II… », précise SM Fosso Jean. Le chef de Koukpa dit détenir les preuves des accords entre le sultan de l’époque et l’administration coloniale, leur permettant de jouir de ces terres sans aucune immixtion du palais. C’est à ce titre soutient-il que les arrêtés préfectoraux de l’époque parlaient de chefferies autonomes au même titre que les autres villages créés dans le Noun.
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