Cameroun: Désiré Essono ‘’ Les commissaires Zogo et Ebéné devaient se confesser chez un curé’’
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Rétro, Bruxelles 30 juin 2007. Les propos tenus par Brice Nitcheu, Junior Zogo, Léopold Ebéné et Thierry Amougou contre le régime de Yaoundé avaient été très ovationnés par l'assistance le 30 juin 2007. Voici, la réplique tout aussi musclée de l’adversaire. Le président du RDPC-Benelux s’était entretenu avec camer.be aux termes de la conférence donnée par les dissidents issus des rangs de la diaspora camerounaise. D’un camp à l’autre, on ne s'était pas fait de cadeau.

Nous vous proposons ici l'interview réalisée avec Désiré Essono. 13 ans plus tard, les propos du représentant du RDPC sont toujour d'actualité. Lire par ailleurs

Désiré Essono, qu’est ce qui vous amène à cette conférence organisée en Belgique par Brice Nitcheu et le CODE ; des opposants au régime Biya pour être clair?

Je suis venu à la conférence du CODE comme citoyen camerounais. J’ai vu les affiches partout parlant du Cameroun. Tout camerounais se doit d’y être. Je viens ici sous ma double qualité de citoyen camerounais et de président du RDPC Benelux. J’ai l’obligation morale d’assister, partout, où de telles conférences sont organisées. Je viens donc ici parce que le sujet concerne le Cameroun qu’il soit organisé par le CODE ou par tout autre organisation.

Quelle leçon tirez-vous de cette rencontre en tant que militant du RDPC, le parti au pouvoir?

Par rapport au contenu, je n’ai pas été associé à la préparation.

Vous avez tout de même écouté les panélistes !

C’est vrai. Il y a des gens qui parlent, vous écoutez. Vous ne pouvez malheureusement pas prendre la parole pendant plus d’une minute pour réagir en profondeur. Mis à part les déclarations d’un activiste, notamment le président du CODE (Brice Nitcheu, le secrétaire exécutif du CODE ndlr), j’ai écouté les propos des intervenants. Le volet académique était bien pensé, bien réfléchi. J’ai regretté essentiellement que les deux commissaires de police limogés aient attendu leur mise à l’écart pour venir faire leur examen de conscient. Pourtant, ils auraient pu démissionner du régime qu’ils sont entrain de critiquer aujourd’hui. Par ce geste, ils auraient très grandis.

Vous pensez donc que les deux ex-commissaires devenus hommes politiques en exil ne sont pas des personnes fréquentables ?

Je pense que pour les commissaires Zogo et Ebéné, le lieu n’est pas opportun pour se confesser de tout ce qu’ils critiquent actuellement. Ils ont avoué tous les forfaits. C’est plutôt auprès d’un curé qu’ils devaient se confesser à mon avis et non pas face à un public camerounais qui entend des ignominies dont ils (les commissaires devenus hommes politiques ndlr) se sont rendus coupables et dont ils ont avoué tout le long de la conférence.

‘’Ils reconnaissent leurs forfaits’’ dites-vous. C’est un aveu personnel de la situation telle que racontée par ces ex-cadres de la police de votre pays ?

On n’a pas besoin d’être un commissaire spécial pour savoir qu’il y a la corruption au Cameroun. Pire encore, si on est commissaire spécial et qu’on n’a rien fait pour ça, c’est déplorable. Ce n’est pas une révélation, nous savons que la corruption est un fléau qui gangrène toute la société camerounaise du plus haut dans l’administration, jusqu’au bas de l’échelle.

On a vu un militant du RDPC remettre un document aux organisateurs. De quoi s’agissait-il ?

Nous avons tenu à leurs remettre une brochure intitulé ‘’Cameroun : La marche en avant pour la bonne gouvernance. C’est un document écrit par Dieudonné Oyono, coordonnateur national du programme de la bonne gouvernance. Le livre est préfacé par Peter Mafany Mussongué. J’espère qu’ils vont y tirer les riches enseignements de ces écrits.

Note de la rédaction : Plusieurs panélistes et des centaines de participants avaient pris part à la conférence internationale sur la problématique du changement au Cameroun, colloque organisé le 30 juin 2007 à Bruxelles.

Fidèle à sa liberté d'expression et à son indépendance, la rédaction de Camer.be était le seul média qui avait accepté de couvrir ce qui était alors perçu par certains analystes comme l'activité des "pestiférés" de la republique.

 

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